JULIEN DENOËL
Mission accomplie pour les Saint-Gillois.Photo News
Quelques mois après sa folle épopée en Europa League, l’Union Saint-Gilloise retrouvait la C3 à l’occasion de son barrage aller contre Lugano. Une entrée en matière réussie et qui ouvre la porte à la qualification. next
À quelques jours d’intervalle, l’Union a montré son plus laid et son plus beau visage. À Malines, des Apaches méconnaissables avaient bafouillé leur football et étaient repartis de l’AFAS Stadion avec un 4-0 bien tassé. Ce jeudi, face à Lugano en barrage de l’Europa League, les Saint-Gillois avaient visiblement compris la leçon en livrant une prestation bien plus aboutie dans la manière, tant du point de vue collectif que des individualités. « C’était important de se battre plus, de jouer. On a travaillé sur les courses à haute intensité pour être meilleurs sur ça », notait Alexander Blessin.
Plus hargneux, mieux en place et prêts à mettre la pression directement, les hommes d’Alexander Blessin ont débuté cette importante rencontre avec une envie retrouvée. Le bloc bruxellois ne laissait pas le temps aux Suisses d’installer leur jeu, cherchant à récupérer rapidement le ballon pour directement repartir de l’avant. Et ce dès les premiers instants de la rencontre. Il ne fallait d’ailleurs que 8 minutes aux « locaux » – le match étant joué à Anderlecht – pour ouvrir la marque via le – désormais – inévitable Dennis Eckert, parfaitement servi par Casper Terho.
Un but qui ne poussait pour autant pas l’USG à cadenasser la rencontre. Que du contraire, l’Union respirait la confiance et cherchait tant et plus à aller inscrire un deuxième but, multipliant les charges offensives au cœur desquelles on retrouvait bien souvent Cameron Puertas, intenable ce jeudi soir et véritable incarnation des intentions unionistes.
Et si Lugano se ménageait quelques possibilités (« avec leur vitesse et leurs rotations, leurs mouvements, quand tu as ça tout le temps, c’est difficile », expliquait Blessin), pensant même égaliser avant que le VAR ne signale une faute de main, c’est bien l’Union qui s’en créait le plus. Lapoussin, Lazare, Vanhoutte et Puertas cherchaient le K.O. sans y parvenir. Il fallait finalement attendre la 71 e pour voir Terho creuser le trou après un beau travail de conservation de Nilsson et une passe parfaite de Lazare. Et derrière, Moris dégoûtait les Suisses à plusieurs reprises pour garder ses cages inviolées. L’Union se ménageait encore plusieurs possibilités, plus ou moins dangereuses, mais le score n’allait plus évoluer. « On s’est créé beaucoup d’occasions sur 90 minutes. Est-ce que c’est possible de faire mieux ? Oui », ajoutait encore le coach.
La prestation n’a évidemment pas été parfaite et il y a encore des points à travailler comme la concentration défensive sur tout le match, le travail de repli de certains hommes et la concrétisation offensive pour se mettre plus vite à l’abri mais, avec cette victoire, l’Union a dans l’ensemble rempli la double mission qui était la sienne : soigner sa rentrée européenne et prendre une option sur la qualification ; rebondir directement avec la manière après la claque reçue le week-end dernier en Jupiler Pro League. Les Saint-Gillois pourront se rendre en Suisse dans une semaine avec le plein de confiance. « On sait que ce n’est que la première partie. Il faudra montrer la même chose à Genève », conclut Blessin.
Anthony Moris.
L’Union se rapproche des poules de l’Europa League, et elle le doit en partie à Anthony Moris, qui a réalisé les arrêts nécessaires aux moments opportuns. Deux buts d’avance avant le déplacement en Suisse, il y a de quoi voir venir. «
C’est un bon score mais ça ne veut rien dire. Il y a encore la manche retour
», tempère le portier saint-gillois. «
On a eu un paquet d’occasions, c’est bien de se les créer. Je pense qu’on a été supérieurs à cette équipe de Lugano, même si on a parfois été mis en difficultés sur leurs sorties de balle de derrière. Dans l’ensemble, c’est mérité. On a maîtrisé notre sujet, en étant intelligents et matures.
»
Après la déroute à Malines, il fallait afficher un plus beau visage. «
On a fait le job car on se devait de réagir après ce non-match. Après, comme on dit, il valait mieux perdre une fois 4-0 que quatre fois 1-0. En football, on a cette chance de jouer les matches assez rapidement et, en l’occurrence, de pouvoir tourner la page du match de Malines. Les athlètes, qui préparent les Jeux olympiques, doivent attendre quatre ans avant de réagir. Ici, ça n’a duré que quatre jours.
»
Pas question, pour Moris, d’envisager une désillusion au match retour… et donc d’être reversé en Conference League. «
Depuis tout petit, je regarde la Champions League et l’Europa League. Je n’ai jamais regardé la Conference League. C’est pour ça qu’on va se battre, au match retour, pour se qualifier pour les poules de l’Europa League.
»