JULIEN DENOËL
Puertas n’a pas pu éviter le naufrage unioniste.Belga / Bruno Fahy
Lourde dans les chiffres, la défaite subie par l’Union à Malines l’était aussi dans la manière. Les Saint-Gillois n’ont jamais semblé dans leur match. Un problème mental ? next
C’est une sacrée claque que l’Union a prise à Malines, samedi soir. Un 4-0 bien tassé qui a le don de ramener les Bruxellois les pieds sur terre après leur début de saison parfait (9/9), eux qui espéraient évidemment poursuivre sur leur lancée. « Dès la première minute, j’ai remarqué que nous n’étions pas vraiment dans le match. Nous avons perdu des duels et la mentalité n’était pas bonne », remarquait Alexandre Blessin, le coach de l’Union.
Pas dans son match, c’est le moins que l’on puisse dire. L’Union n’a en effet jamais été capable de poser son jeu habituel, jouant sans véritable ligne directrice, fonçant tant et plus sur la muraille malinoise plus organisée que jamais. Pire, derrière, la défense a semblé plus fébrile que jamais, parvenant difficilement à répondre à l’engagement de locaux poussés par un public revanchard après le début de saison catastrophique de leurs ouailles.
Pas à 100 %
« On savait que Malines était une équipe compliquée, qui joue bien au ballon. On n’a pas appliqué les bases correctement. Dans les duels, les deuxièmes ballons et même les troisièmes, on ne s’imposait pas. À partir de là, c’est difficile de jouer », soufflait Charles Vanhoutte qui assurait en outre que l’Union n’avait certainement pas pris le KaVé de haut. « Non. On savait que si on était à 90 %, on ne pourrait pas gagner. Et aujourd’hui, on n’était pas à 100 %. On n’est pas une équipe qui peut se permettre de jouer à 90 %. À chaque match, on doit jouer à fond, ce qu’on n’a pas fait. »
Les chiffres ne mentent pas. Si l’Union a eu plus souvent le ballon (54 %), elle a gagné beaucoup moins de duels que son adversaire. Là où les joueurs de Steven Defour ont remporté 65 duels au sol et 23 dans les airs, ceux de Blessin n’en facturent que 46 et 13. Une différence notable qui s’explique en partie par la mentalité, défaillante samedi soir. Sur la pelouse de l’AFAS Stadion, les Bruxellois n’ont pas mis la même rage qu’habituellement dans le match, cherchant surtout à faire la différence dans le jeu technique et de passe. Face à un bloc compact et installé bas sur le terrain, c’était comme s’attaquer à un mur avec les dents. Une erreur pour Charles Vanhoutte. « La base du foot, ce sont les duels, les deuxièmes ballons et on n’y était pas. On l’a fait lors des trois premiers matches et là tu vois qu’on sait bien jouer. Mais il faut d’abord la base avant de vouloir jouer au foot. On ne l’a pas respecté. »
Se regarder dans le miroir
Si individuellement certains joueurs ont tout de même livré un bon match (Puertas, Lazare, Lapoussin, Vanhoutte), c’est collectivement que l’Union a péché. « On a manqué de justesse dans nos passes, nos mouvements, le contre-pressing, qui est une des choses demandées depuis le début de saison et était absent ce samedi. On s’est mis en difficulté nous-mêmes », soulignait Anthony Moris, le capitaine.
Faut-il s’inquiéter d’une telle prestation, après ce que les hommes de Blessin avaient montré lors de leurs dernières sorties ? « La défaite est sévère mais il faut rester calme, analyser le pourquoi justement », tempère le gardien dont le discours posé vise à ramener la sérénité. Car il en faudra pour affronter Lugano, jeudi, en barrage de l’Europa League, et corriger ce qui a fait défaut aux gars de la Butte ce samedi soir. « Il faut se regarder dans le miroir, analyser cette défaite collectivement pour mieux rebondir. Et notre chance, c’est qu’on a justement un gros match jeudi qui ne nous laisse pas le temps de tergiverser. On doit se remettre au travail directement. »
Un mal pour un bien ? Le Luxembourgeois en est convaincu : « C’est bien de temps en temps de prendre une claque et de voir ce qu’il ne faut pas faire sur les prochains matches. Juste avant Lugano, je suis certain que cela va réveiller les troupes. »