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Dennis Eckert Ayensa : « J’ai pensé à quitter l’Union durant l’été car je ne recevais pas ma chance »  
Dennis Eckert Ayensa : « J’ai pensé à quitter l’Union durant l’été car je ne recevais pas ma chance »  

VINCENT MILLER

J. Bolcina / News

Dennis Eckert Ayensa, le premier buteur  unioniste face à Anderlecht, espère fêter  une nouvelle titularisation en pointe  de l’attaque ce vendredi face au Standard. next

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Après une première saison compliquée à l’Union, Dennis Eckert Ayensa entend prouver qu’il a bel et bien le niveau pour la D1 belge, lui qui a été formé au Borussia Mönchengladbach et qui a joué des matches en Liga avec le Celta Vigo.

Tout d’abord, revenons sur votre but face à Anderlecht. Comment l’avez-vous vécu ?

Je pense que tout le monde a pu voir que c’était un moment très émotionnel pour moi. Parce que derrière ce goal se cachaient des derniers mois compliqués. Le foot peut être très dur. Mais en un instant, le sourire peut revenir.

Aviez-vous été surpris par votre titularisation ?

Je m’en doutais depuis un petit temps. Car on avait joué contre Ostende la semaine précédente et le coach avait dit que c’est cette équipe qui débuterait contre Anderlecht. Normalement, on aurait dû commencer avec deux attaquants, mais vu que Boniface est parti entre-temps, j’ai été seul en pointe. D’autant que Nilsson était un peu blessé (NDLR : nez cassé).

Pensez-vous que vous serez à nouveau titularisé ce vendredi au Standard ?

Je l’espère. Je ne connais pas les plans du coach mais le dicton ne dit-il pas : on ne change pas une équipe qui gagne ? (sourire)

Après votre victoire contre Anderlecht, beaucoup voient désormais l’Union favorite à Sclessin…

J’étais très fier de l’équipe après notre succès dans le derby. On s’est senti très confiants, surtout en première période. Mais jouer à Liège, devant un grand public, reste très difficile.

Vous pourriez à nouveau occuper seul la pointe de l’attaque, ou bien être épaulé par un autre avant. Quelle est votre préférence ?

Ces dernières années, j’ai toujours joué avec un autre attaquant à mes côtés. Donc si on me pose la question, oui je préfère ce schéma car j’y suis plus habitué. Mais au final, ce n’est pas compliqué non plus de jouer seul devant.

Alex Muzio a déclaré qu’il voulait disputer la saison avec quatre attaquants, et que l’Union était donc encore à la recherche de renfort offensif. Comme l’année dernière, la concurrence s’annonce donc rude. Comment la vivez-vous ?

Je pense que c’est normal qu’un quatrième attaquant débarque. Imaginez si l’un ou l’autre avant-centre se blesse… Et puis, la concurrence est quelque chose de logique en football.

Comment expliquez-vous votre faible temps de jeu l’an dernier ?

Durant la première partie de saison, je me suis senti plutôt bien. Et puis je me suis blessé. Quand je suis revenu, j’ai reçu des minutes, j’ai marqué et mis un assist. Donc tout allait bien. Mais après la trêve hivernale, j’ai eu une blessure un peu plus sévère à la cheville. Je me suis ensuite bien entraîné et je pense qu’à un certain moment, j’aurais mérité ma chance. Mais le coach (NDLR : Karel Geraerts) ne me l’a pas donnée. C’est comme cela le foot.

Comment avez-vous vécu cette période ?

C’était évidemment très frustrant pour moi. J’étais triste chez moi à la maison parce que je sentais que je pouvais aider l’équipe, mais je ne recevais pas ma chance. C’était une première pour moi… Mais j’ai appris de cela. Maintenant, je me concentre sur cette saison. Durant la trêve, je me suis d’ailleurs bien préparé. J’ai pris un préparateur physique lors de mes vacances en Espagne. Je faisais mes exercices sur la plage le matin et allais à la salle de sport en fin de journée.

Avez-vous pensé à quitter l’Union durant l’intersaison ? Afin de recevoir plus de temps de jeu ailleurs.

Bien sûr. J’ai parlé avec mon agent. Je lui ai dit que je n’étais pas le style de joueur à m’asseoir toute la saison en tribune. Je veux dire par là qu’il y a une différence entre ne pas débuter tous les matches mais quand même recevoir des minutes. Et ne pas faire partie du tout de l’équipe. J’en ai parlé avec le club. Si quelque chose était intéressant pour moi, et que le coach restait, j’aurais analysé l’offre. C’était le plan. Mais la nouvelle du départ de Karel Geraerts est arrivée. À partir de ce moment-là, je savais que j’allais recevoir ma chance. Je savais que j’avais le niveau pour ce championnat. J’ai montré au coach de quoi j’étais capable à l’entraînement. Et il m’a titularisé contre Anderlecht.

Un coach allemand, comme vous, cela a-t-il joué en votre faveur ?

Non, je ne pense pas que le fait d’être un joueur allemand, russe, espagnol, belge ou croate change quoi que ce soit pour lui. Si tu sais jouer au foot, tout le monde le voit. Je pense que j’ai fait une bonne présaison et que j’ai communiqué avec lui par le langage du football. Bien sûr, s’il veut m’expliquer quelque chose plus spécifiquement, il me parle en allemand. Mais je ne pense pas que cela ait joué dans sa décision de me faire jouer ou pas.

Voyez-vous des différences avec son prédécesseur Karel Geraerts ?

Je pense qu’il est plus émotionnel. Par exemple, à la mi-temps contre Anderlecht, alors qu’on avait disputé une bonne première partie, il est rentré dans le vestiaire et nous a crié dessus. Il nous a dit qu’il ne voulait pas qu’on se donne 1 % en moins en seconde période, qu’on devait se battre les 45 autres minutes. Je pense que cela a poussé l’équipe, lui a donné de l’énergie.

Outre l’allemande, vous avez également la nationalité espagnole.

Oui, je peux ainsi parler facilement avec Kevin Mac Allister (sourire). J’ai grandi en Allemagne mais ma mère est espagnole. Elle est originaire de Vigo en Galice. J’y passais mes vacances quand j’étais petit.

C’est justement au Celta de Vigo que vous avez commencé votre carrière professionnelle. Est-ce un hasard ?

Avec mon club formateur du Borussia Mönchengladbach, on avait affronté Séville en Youth League. J’avais disputé une très bonne partie et les scouts du Celta étaient là. Ils ont pris contact avec mon agent et ont vu que j’étais à moitié allemand et à moitié espagnol, de Vigo. Ils ont été fascinés par mon profil, d’autant qu’ils aiment les gens de leur propre ville.

Avec le Celta, vous aviez joué des matches en Liga.

Effectivement, quand je suis arrivé à Vigo, j’ai débuté dans l’équipe B. Mais après quelques semaines, le coach m’a dit de venir m’entraîner avec les A. J’ai joué 9 matches en Liga mais la concurrence était trop élevée. Il y avait des gars comme Iago Aspas ou Maxi Gomez, deux grands noms. C’était difficile pour moi. Je me suis alors fait prêter aux Pays-Bas, à l’Excelsior Rotterdam, pour y avoir plus de minutes.

Finalement, vous avez débarqué à Ingolstadt en 2019 où vous avez disputé trois saisons.

Lors de ma première année, j’ai beaucoup joué, j’ai marqué des buts et mis des assists. À la fin de cette saison-là, j’avais la possibilité de m’engager avec un club de Bundesliga. Mais il y avait une clause dans mon contrat qui disait que quelqu’un devait payer un certain montant à une certaine date. Malheureusement, le coronavirus a stoppé la saison et le transfert ne s’est pas fait. La saison d’après, on m’avait promis que je pourrais partir à l’été suivant. Mais le club est monté en D2. Et on m’a signifié que j’étais toujours sous contrat et que je devais rester.

Finalement, au bout de votre troisième saison à Ingolstadt, vous débarquez à l’Union.

Plusieurs clubs me voulaient, aussi bien de D2 allemande qu’en dehors de l’Allemagne. Mais l’Union avait le meilleur projet. Je savais que j’allais jouer l’Europe, que ce serait un plus haut niveau pour moi et que c’est un championnat où les attaquants ont des bonnes opportunités. Car les matches sont très ouverts, il y a beaucoup de contre-attaques. Je me voyais jouer là-bas.

Au final, vous n’aurez par contre jamais joué en Bundesliga, malgré une formation passée dans de grands clubs allemands : Cologne, Aix-la-Chapelle et le Borussia Mönchengladbach.

À Gladbach, je me suis entraîné avec l’équipe première. Mais à un certain moment, tu dois décider ce que tu veux faire. À cette époque, le club jouait la Ligue des champions. C’était difficile pour un jeune joueur, juste de déjà pouvoir s’entraîner avec les A. Je savais que je devais aller voir ailleurs. D’autant que je pense que c’est plus difficile de devenir professionnel dans ton club formateur qu’ailleurs.

Qu’est-ce qui vous fait dire cela ?

Parce qu’on te voit différemment. Or, quand tu changes de club et que tu arrives dans un endroit nouveau, les points de vue changent sur ta personne. Dans les grands clubs comme le Bayern, c’est risqué de donner sa chance à un garçon du club de 17 ans et de faire s’asseoir sur le banc un grand joueur qui gagne énormément d’argent.

Pour conclure, quel est votre objectif en termes de buts cette saison ?

Je préfère ne pas le révéler parce que c’est ce que j’avais fait l’année dernière et cela ne s’était pas passé comme prévu (sourire). Mais je suis aussi quelqu’un qui fait beaucoup d’assists. Je veux juste faire une bonne saison, et voir l’équipe faire souvent trembler les filets.

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