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Plus de la moitié des clubs de ProLeague font partie d’une galaxie

Charleroi, le Club Bruges, les Francs Borains,
le RFC Liège, Zulte Waregem et d’autres accueilleraient
volontiers de nouveaux investisseurs (étrangers).

L
a Ville de Gand souhaitait
garder un ancrage local au
club. Son souhait a été
exaucé quand Sam Baro a acquis
95 % de La Gantoise. Tout le monde
s’y retrouve dans le deal. Ivan De
Witte et Michel Louwagie, qui
cherchaient à remettre leur bébé
depuis belle lurette, les premiers.
Dans le microcosme du football
belge, où les clubs s’ouvrent de
plus en plus aux investisseurs

étrangers et où pullulent les inté-
grations aux réseaux de clubs, l’ac-
cord fait figure d’exception. À

l’heure actuelle, 15 des 28 clubs de

Pro League font partie d’une ga-
laxie.

LES CRAINTES
DE L’UEFA
Le nombre a presque
quintuplé en 11 ans
Bien que la Belgique soit une
terre fertile, le phénomène est tout

aussi tendance à l’échelle conti-
nentale. En 2022, l’UEFA recensait

180 clubs faisant partie d’un ré-
seau multiclubs – sans compter

que ce nombre n’est qu’un “mini-
mum” vu que la propriété de cer-
taines écuries reste floue. Soit près

de cinq fois plus qu’en 2012 (40)
ou deux fois plus qu’en 2018 (100).
Dans son enquête, menée en mai
dernier, De Tijd comptait 10 clubs
de plus et notait 62 holdings qui
géraient deux clubs ou plus.
Face à cette réalité, l’UEFA craint
évidemment pour l’intégrité de

ses compétitions. L’association re-
groupant les fédérations nationa-
les européennes interdit, par

exemple, que deux clubs détenus

par le même propriétaire partici-
pent à la même Coupe d’Europe.

Raison pour laquelle, au début
du mois de juillet, Alex Muzio est
devenu l’actionnaire majoritaire à
l’Union SG. Sans quoi les Jaune et
Bleu n’auraient pu être européens,
vu la qualification de l’autre club
de Tony Bloom : Brighton. “Sur la
base de ces règlements (de l’UEFA), il
est apparu clairement que certains

changements devaient être apportés
à la structure de propriété de l’Union
afin d’assurer la conformité avec le
règlement des compétitions de l’UEFA
et de permettre aux deux équipes de

participer à l’Europa League la sai-
son prochaine”, a détaillé Muzio, le

protégé de Bloom.
L’AMÉRICANISATION
Des franchises “à la McDo”
À la fin du mois de juin, la vente
de Courtrai au Kaminski Group est

tombée à l’eau. Alors que le Malay-
sien Vincent Tan est finalement

resté aux Éperons d’or, le KVK ne
s’est pas ajouté à la longue liste de
clubs sous giron américain.

Ostende en est presque sorti jus-
qu’à ce que le Fonds d’investisse-
ment public saoudien (qui con-
trôle aussi Newcastle) ne se retire

des négociations, quand Pacific
Media Group a revu son prix initial
de 12 millions € à la hausse. Mais
les Côtiers restent pour l’instant
entre les mains des Yankees. Au
même titre que le Standard de 777
Partners, le RWDM de John Textor,
le Beveren de David Blitzer et de
Global Football Holding, le Patro
Eisden de Common Group et

même le Club Bruges, dont une pe-
tite partie appartient à Orkila Capi-
tal.

Le City Football Group est princi-
palement la propriété d’Abu Dhabi

United Group (à hauteur de 81 %).
Mais la firme américaine, Silver

Lake, détient 18 % de la maison-
mère de Manchester City et de

Lommel. La société de holding est
le plus bel exemple en termes de
réseaux de clubs. Sous l’impulsion
de son homme fort, l’Espagnol

Ferran Soriano, le groupe est pré-
sent aux USA, en Inde, en Australie,

au Brésil, en Italie, en Chine, en Es-
pagne, en Uruguay, en France, au

Japon et, bien sûr, en Angleterre et

en Belgique. Un modèle “McDonal-
dien”.

Dans le même ordre d’idées, Red
Bird et son patron américain,
Gerry Cardinale, ont tissé une toile

entre l’AC Milan, Toulouse et Liver-
pool. Tandis que Todd Boehly, à la

tête de Chelsea, a récemment
étendu son royaume en acquérant
Strasbourg.
POURQUOI CETTE RUÉE
VERS L’EUROPE ?
Répartition des coûts
et des risques, sponsors…
Les revenus exponentiels du

football européen n’ont évidem-
ment pas échappé aux grands

groupes d’investissement étran-
gers. Et puis, le marché est ouvert,

la demande élevée, et les clubs

sont bon marché. L’impact du Co-
vid n’est pas à négliger non plus.

Les opportunités sont nombreu-
ses sur le Vieux Continent et met-
tre sur pied un réseau comporte

évidemment de nombreux avanta-
ges. Le modèle permet de répartir

les coûts et les risques. Une reléga-
tion (un concept nouveau pour les

Américains, habitués aux ligues
fermées comme la NFL ou la NBA)
peut être compensée par un ou
plusieurs clubs du groupe. Dans
l’autre sens, une promotion vers
l’élite profite à tout le monde.
Dans les négociations avec les
sponsors, les arguments sont plus

intéressants : proposer à une mar-
que de figurer sur trois maillots

différents ou dans deux stades fait
grimper les enchères. Sans oublier

que les règles du fair-play finan-
cier peuvent être “contournées”

plus facilement.

La Belgique est une cible par-
faite. Grâce à sa position géogra-
phique notamment. Mais aussi, et

surtout, en raison de sa législation.

Le salaire minimum pour les non-

ressortissants de l’Union euro-
péenne y est relativement bas. Le

Brexit y est également pour beau-
coup : nombreux sont les joueurs

qui transitent par la Pro League
afin d’obtenir un permis de travail
pour ensuite traverser la Manche.
LES DERNIÈRES
EXCEPTIONS
Le Club Bruges
prochain sur la liste ?
Fait plutôt “rare” : Saint-Trond et
Westerlo sont entre des mains
étrangères, mais ne font pas partie
d’une quelconque galaxie. Le

groupe japonais DMM est proprié-
taire des Canaris, tandis que

l’homme d’affaires turc, Oktay Er-
can, détient Westerlo (qui a déjà

dépensé près de 15 millions € lors
de ce mercato).
Pour le reste, les onze autres

clubs* sont encore majoritaire-
ment belges.

Un nombre qui risque fort pro-
bablement de diminuer. D’autant

plus quand Charleroi, le Club Bru-
ges, les Francs Borains, le RFC

Liège, Zulte Waregem et d’autres

probablement ac-
cueilleraient vo-
lontiers de

nouveaux par-
tenaires

étrangers.
Notamment

pour conti-
nuer à rivaliser

au plus haut ni-
veau.

Ainsi, le Club
Bruges est sur le
marché. Face

à la réalité changeante du paysage
footballistique de notre Royaume,

Bart Verhaeghe et les autres action-
naires (Vincent Mannaert, Peter

Vanhecke, Jan Boone…) ont récem-
ment fait savoir qu’ils souhaitaient

céder le club en partie ou dans

son intégralité. À ce titre, les di-
rigeants des Blauw en Zwart

ont même fait appel à l’exper-
tise de Raine Group, une ban-
que d’investissement qui a

géré la vente de Chelsea à Todd

Boehly et qui s’occupe égale-
ment de celle de Manchester

United actuellement.
Mis à part Genk, encore
organisé en ASBL, le seul
club qui semble ne pas
avoir besoin d’une

injection de capi-
taux est probable-
ment l’Antwerp

de Paul Ghey-
sens. C’est

dire…

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