Dennis Eckert a marqué le premier but des siens
en championnat vendredi, tournant définitivement
la page d’une année noire.
D ennis Eckert osait-il rêver
d’un tel retour en grâce ?
Cinquième roue du carrosse
derrière Boniface, Adingra, Nilsson
et Vanzeir ou Vertessen, l’atta-
quant germano-hispanique de
l’Union a vécu une année noire, la
saison passée. S’il était un joueur
qui comptait en début de campa-
gne, il a peu à peu reculé dans la
hiérarchie pour ne plus recevoir
que quatre petites titularisations
et 250 minutes de jeu entre le
15 septembre et le 4 juin. Et il
s’était même systématiquement
assis en tribunes en playoffs.
Alors, quand il a ouvert le score
en envoyant au fond du but de
Dupé le centre parfait de Lapous-
sin, vendredi contre Anderlecht,
Eckert a savouré plus que quicon-
que. Son visage a d’abord marqué
la satisfaction du travail accompli,
avant de se muer en une grimace
pleine d’émotion, les yeux fer-
més. Le buteur arrivé l’été
passé en provenance d’In-
golstadt s’est dit qu’il
n’a pas fait tous ces ef-
forts durant l’entre-
saison pour rien.
“Je savais
que j’avais le
niveau pour le
championnat
belge. La sai-
son passée a
été compliquée.
J’ai eu des blessures et
ensuite l’entraîneur
ne m’a plus fait con-
fiance. Maintenant,
je peux enfin faire ce
que j’aime, expli-
quait-il après coup.
Un nouvel entraî-
neur est arrivé et
beaucoup de
joueurs sont par-
tis. Je suis fier et
heureux d’avoir
pu aider
l’équipe.”
Le numéro 9 fait partie de ces
Saint-Gillois qui profitent de l’arri-
vée d’un nouveau T1 pour changer
de statut.
. Le déclic contre le RFC Liège
Après la victoire des siens face
aux Mauves, Alexander Blessin
n’avait pas envie d’individualiser
la performance, mais l’entraîneur
allemand a tout de
même fait une
exception
pour son compatriote. “Je sais que
la saison passée a été dure pour Den-
nis. C’est toujours difficile pour un at-
taquant de ne pas avoir l’occasion de
beaucoup jouer ou marquer. Quand
je suis arrivé et que la préparation a
commencé, j’ai senti que la confiance
n’était pas là. Je lui ai dit que le bal-
lon n’allait pas tomber du ciel sur sa
tête pour marquer, qu’il fallait se bat-
tre pour cela, qu’il faut toujours ame-
ner du mouvement pour l’équipe, en
tant qu’attaquant. Il a d’abord mar-
qué ce premier but contre Liège en
amical, et j’ai vu un changement
dans son comportement. Que la con-
fiance revenait. Puis le deuxième but
contre Ostende a suivi. Contre An-
derlecht, il a très bien travaillé
pour l’équipe. Je suis très con-
tent pour lui.”
Eckert aurait pu lâcher
prise et chercher à vider
son casier pour retourner
en Allemagne ou en Es-
pagne, le pays de sa
mère, où il a connu ses
débuts profession-
nels, en 2018 avec le
Celta Vigo. Mais il
s’est accroché. “C’est
quelqu’un que je con-
nais bien, qui parle
espagnol comme moi
et on a pas mal dis-
cuté ensemble : ça
a été dur pour lui
la saison passée,
mais son cas
montre que
les joueurs de l’Union ont un sacré
mental, souligne Cameron Puertas.
On sent qu’il a reçu la confiance de
l’entraîneur, que c’est une nouvelle
saison et qu’on repart tous de zéro.
Sur ce premier match, il a bien gardé
le ballon et aurait même pu marquer
un doublé.”
Car Eckert a montré qu’il n’a pas
besoin de dix occasions pour être
dangereux : un but du gauche sur
la première et une tête sur
l’équerre sur la deuxième.
“Je suis vraiment content pour lui,
félicite le capitaine Anthony Moris.
La saison passée, il a mangé de la
merde (sic) si je puis dire. Il a été sou-
vent blessé, il a travaillé dans l’om-
bre. Il n’a pas vraiment eu sa
chance… il faut dire qu’il était barré
par deux extraterrestres ; Boniface et
Adingra. C’est le foot. Il a travaillé de
son côté dès la présaison pour être di-
rectement ‘fit’et il savait qu’avec les
départs, il allait recevoir sa chance et
ça a été le cas. Il a marqué, mais il a
aussi su bien utiliser son corps pour
conserver les ballons qu’on balançait
sur lui.”
Cela durera-t-il ? Ce serait trop
tôt pour l’affirmer, d’autant qu’Ec-
kert sait qu’il avait démarré
2021-22 comme titulaire, avant que
le phénomène Boniface ne débar-
que. Mais pour lui, être dans le pre-
mier onze, marquer le but d’ouver-
ture du championnat, contre An-
derlecht en prime, c’est déjà
énorme. Et peut-être le début
d’une nouvelle histoire.
Blessure au genou
pour Vanhoutte ?
Touché pendant le match au genou
droit – spectaculairement bandé en
deuxième période – Charles Van-
houtte a dû sortir prématurément ven-
dredi. On en saura plus en début de
semaine, mais on craint une blessure
qui le mettrait sur la touche un petit
moment.