VINCENT MILLER
L’émotion était grande pour Dennis Eckert Ayensa après avoir ouvert le score dans le derby.Belga
De la cave au grenier : l’attaquant allemand des Saint-Gillois, auteur du premier but face à Anderlecht, a paru totalement transfiguré ce vendredi soir. Le changement d’entraîneur lui a visiblement fait du bien. next
La vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain. Dennis Eckert Ayensa est parfaitement placé pour le savoir. Relégué au rang de quatrième, voire cinquième attaquant la saison dernière sous Karel Geraerts, derrière Victor Boniface, Dante Vanzeir (durant le premier tour), Gustaf Nilsson et Yorbe Vertessen (durant le second tour), il n’avait été titulaire qu’une seule fois en championnat. Mais ce vendredi soir, le vent a tourné pour lui. Titularisé seul en pointe de l’attaque lors du derby bruxellois, il aura assurément saisi sa chance, inscrivant le premier but des siens, touchant la transversale et réalisant un gros boulot au niveau du pressing. Ovationné par le stade Marien à sa sortie du terrain, il tenait là une belle revanche. « Car la saison dernière fut difficile pour moi », glissait-il après la rencontre. « J’ai été blessé et ensuite l’entraîneur ne me faisait plus confiance. Depuis lors, un nouveau coach est arrivé et beaucoup de gars sont partis. Personnellement, j’ai toujours su que j’avais le niveau pour la D1 belge. Et je peux maintenant enfin faire ce que j’aime. »
Coïncidence ou non, c’est avec un coach… allemand que l’attaquant teuton a retrouvé le sourire. « L’an dernier, ce fut dur pour lui de ne pas beaucoup jouer, ni marquer (NDLR : il n’a inscrit que deux goals, toutes compétitions confondues) », expliquait Alexander Blessin. « D’ailleurs, en début de préparation, on voyait qu’il n’était pas en confiance. Mais on lui a dit de se battre et de travailler pour l’équipe, que les choses n’allaient pas arriver d’elles-mêmes. Il a finalement marqué lors de l’amical face au FC Liège (NDLR : le 12 juillet dernier). Et à partir de ce moment-là, on a vu un changement. Il a repris confiance. Je suis heureux pour lui. »
« L’an dernier,
il a bouffé de la m… »
La persévérance a donc payé dans le chef de l’avant-centre de 26 ans, qui était arrivé à l’Union il y a un an en provenance d’Ingolstadt où il avait passé les trois dernières saisons. Et où il jouissait d’une bonne cote, y ayant inscrit 26 buts et délivré 19 assists en 83 rencontres (en D2 et D3 allemandes). Beaucoup à Saint-Gilles voyaient alors en lui le successeur tout désigné de Deniz Undav (qui était aussi arrivé à l’Union en provenance des divisions inférieures allemandes et qui s’en allait à Brighton). Mais il aura finalement dû déchanter, prenant plus souvent qu’à son tour place sur le banc, voire même en tribune. « Il a bouffé de la m… la saison dernière », réagit le nouveau capitaine saint-gillois, Anthony Moris. « Il était souvent blessé et a travaillé dans l’ombre. Il n’a pas souvent eu sa chance. Mais il faut aussi dire qu’il était barré par des extraterrestres devant lui. Il a toutefois eu l’intelligence de travailler et d’être prêt au bon moment. D’ailleurs, j’ai vu sur les réseaux sociaux qu’il avait bien bossé de son côté durant l’intersaison, qu’il était directement fit. Il savait qu’avec les départs, il allait recevoir sa chance. Ce fut chose faite. Je suis vraiment content pour lui. »
Et le gardien saint-gillois de rajouter : « S’il a su rebondir, c’est aussi grâce au fait qu’il a été bien intégré dans le groupe. C’est un peu le même cas avec Koki Machida (NDLR : qui était barré par Siebe Van der Heyden l’an dernier). Cela aide de venir tous les jours à l’entraînement avec le sourire plutôt qu’avec les pieds de plomb. »
« Tous les Unionistes
ont un gros mental »
Cameron Puertas, le deuxième buteur du derby, sait lui aussi par quoi Eckert est passé la saison dernière. Car comme lui, il a souvent dû prendre place sur le banc sous Karel Geraerts. « On parle beaucoup ensemble car il est espagnol (NDLR : Eckert a la double nationalité) et s’exprime en espagnol comme moi (NDLR : il a d’ailleurs débuté sa carrière professionnelle au Celta Vigo où il est resté entre juillet 2017 et janvier 2019). Il prouve en tout cas que tous les joueurs de l’Union ont un sacré mental. Et que cela change quand tu as la confiance et que les compteurs sont remis à zéro. »
Reste désormais à voir si l’attaquant parviendra à confirmer ce vendredi face au Standard les bonnes intentions affichées lors du derby. Et surtout s’il saura faire face à la concurrence. Car l’Union est encore à la recherche de renfort offensif.