VINCENT MILLER
Il n’a été que rarement dans les 11 depuis son arrivée début 2022.News
Le Suisse veut voir son statut changer au sein de l’entrejeu de l’Union cette saison. Il s’appuiera pour y parvenir sur son mental d’acier. next
Cameron Puertas, revenons d’abord sur la cruelle désillusion du titre perdu dans les derniers instants face à Bruges. Comment l’avez-vous vécue ?
Comme tout le monde, je n’arrivais pas à y croire. Je me disais que ce n’était pas possible, que c’était un mauvais rêve et qu’il fallait que je me réveille. Mais en fin de compte, non, c’était bien la réalité. Malheureusement, une nouvelle fois, on est passé de peu à côté du titre.
Quelle était l’atmosphère dans le vestiaire ?
Personne n’arrivait à trouver les mots. Il y avait de la tristesse, de la déception. Mais c’est ça la réalité du football. Parfois c’est beau, parfois c’est horrible.
Avec un peu de recul, comment expliquez-vous cette fin de match dramatique ?
Encore maintenant, je ne saurais pas vous le dire. On gagnait 1-0, il ne restait que quelques minutes. On attendait tous de pouvoir faire la fête. C’est en tout cas quelque chose que tu voudrais oublier, mais que tu n’arrives pas. C’est le pire moment de ma carrière.
Cela trotte-t-il encore aujourd’hui dans les têtes ?
On n’a pas le choix, il faut avancer. Soit tu te laisses abattre, soit cela te rend plus fort. Et j’opte pour la deuxième option. Cela va encore plus nous souder. Il faut se servir de cette expérience pour mieux rebondir cette saison.
Depuis lors, les changements ont été nombreux à l’Union. Un nouveau coach a notamment été nommé. Quelles sont vos impressions sur Alexander Blessin ?
Il est arrivé avec de l’envie, et la volonté d’imposer sa tactique. Il essaye de nous faire prendre goût le plus vite possible à ses idées. Et cela marche bien. Et puis, dans la logique des choses, les compteurs sont remis à zéro par rapport à la saison dernière.
Est-ce à dire que vous espérez recevoir un peu plus de temps de jeu ? Vous n’aviez été que 5 fois titulaire en championnat l’an passé…
J’aimerais vraiment m’imposer comme titulaire. Je ne suis pas là pour faire une nouvelle saison comme remplaçant. Mais il faut aussi dire que, l’année dernière, on gagnait souvent. L’équipe tournait bien. Les choix du coach étaient dès lors compréhensibles. Toutefois, je pense qu’à certains moments, j’aurais pu recevoir plus ma chance. J’espère en tout cas que mon tour arrivera enfin.
D’autant que vous avez rarement démérité lors de vos montées au jeu.
Si j’en suis arrivé jusque-là dans ma carrière, c’est grâce à mon mental. Je suis quelqu’un qui ne lâche jamais. Quand je veux quelque chose, je vais le chercher jusqu’au bout. C’est d’ailleurs ce qui fait ma force depuis tout petit.
D’où vous vient justement cette force de caractère ?
En fait, j’ai toujours voulu devenir joueur professionnel. Mais mon parcours a été assez particulier. J’évoluais au poste de gardien de but jusqu’à mes 13 ans au sein du Lausanne-Sport. Je suis ensuite parti à Renens, la ville d’à côté, durant trois ou quatre ans. C’est là que j’ai commencé à jouer avec les adultes, vers 15-16 ans. J’évoluais en D6 suisse, une division accessible à n’importe quelle personne capable d’un peu jouer. Et les terrains étaient loin d’être tout propres comme chez les pros. Au contraire, je jouais sur des champs de patates. J’ai ensuite évolué dans la même division, au FC Forward-Morges. Avant de rejoindre la Réserve du Lausanne-Sport où je jouais en D4. Ce n’est qu’après que j’ai signé mon premier contrat pro. Cela m’a donc forgé.
Pour en revenir à cette intersaison, n’avez-vous pas eu envie de changer d’air, afin de recevoir plus de temps de jeu ?
Après le match perdu contre Bruges, je suis parti en vacances. J’ai vraiment fait une coupure. Je ne pensais pas trop au foot. À la reprise, j’ai eu une discussion avec le directeur sportif (NDLR : Chris O’Loughlin). Il m’a dit qu’un nouveau coach allait arriver, qu’il y aurait des départs et donc des places à prendre.
La concurrence s’annonce toutefois à nouveau rude à votre poste avec Lynen, Lazare, Rasmussen, Vanhoutte…
Effectivement, il y a plein de bons joueurs à cette place. Au coach à faire ses choix.
Il va également falloir faire oublier Teddy Teuma…
Il était important pour le club, pour l’équipe. Mais Teddy a fait ce qu’il avait à faire chez nous. À nous d’essayer de le remplacer efficacement.
Avec tous les départs déjà actés, doit-on craindre pour l’Union cette saison ?
L’année dernière, tout le monde pensait que l’Union était morte après les départs de Nielsen, Undav et Mitoma. Au final, on a répondu présent, comme à chaque fois. Je pense que de bons joueurs sont arrivés et que le terrain va parler. Je suis confiant pour la saison. À nous de montrer que l’Union est toujours là et qu’il faudra compter sur nous.
Pour ce faire, il s’agira de bien débuter face à Anderlecht vendredi…
Un derby, il n’y a rien de mieux pour commencer le championnat, surtout à domicile. Tout le monde est prêt. Et puis, je me rappelle que le dernier (NDLR : en janvier 2023) m’avait bien réussi. J’avais marqué un but et mis un assist. Ce sont de bons souvenirs.
En cas de succès, il s’agirait du septième d’affilée face à votre voisin anderlechtois…
Ce serait vraiment beau ! Mais on ne va pas trop parler avant. Il faudra répondre présent sur le terrain. Et puis, malgré nos six victoires de rang, cela reste une bonne équipe.
Que vous inspire Anderlecht cette saison ?
Je n’ai pas regardé les matches amicaux des Mauves mais ils sont en forme. Ils ont repris de la confiance. Ce qu’ils n’avaient pas l’année passée.
En tant que Suisse, parvenez-vous quand-même à percevoir l’importance de ce derby pour Bruxelles ?
Bien sûr, avec Lausanne, je disputais des derbys romands contre Sion et le Servette Genève. Je sais donc très bien ce que ce genre de match peut représenter pour les gens d’une ville. Cela les rend très fiers. Personnellement, je prends ce derby à cœur, comme si j’étais quelqu’un de Bruxelles.