Les Jaune et Bleu vivent un mercato très
mouvementé, loin de la stabilité des dernières
saisons. Avec de gros profits à la clé.
P
rudente ces trois der-
nières saisons, la
faute à des exercices
financiers terminés dans le
rouge, l’Union passe à la vi-
tesse supérieure durant ce
mercato estival. Départs,
arrivées, montants touchés
et dépensés : tout est plus
grand. Et plus mouve-
menté : “Oui, c’est quand
même la moitié du onze de
base de la saison passée qui
est partie, mais je ne veux
pas trouver d’excuses”, expli-
quait Alexander Blessin ce
week-end.
. La RUSG
paie plus qu’avant
Le début de mercato de
l’Union a été tonitruant. Fi-
dèle à elle-même, la direc-
tion avait anticipé un été
qui s’annonçait particuliè-
rement agité dans le sens
des départs. À part du côté
des gardiens, il y a eu du
mouvement dans toutes
les lignes. Plusieurs dos-
siers étaient déjà prêts à
être finalisés depuis un
moment. En à peine un pe-
tit mois, la RUSG a fait si-
gner sept nouveaux
joueurs : Elton Kabangu
(Willem II), Fede Leysen
(PSV), Henok Teklab (Preus-
sen Munster), Charles Van-
houtte (Cercle), Mathias
Rasmussen (Brann), Mama-
dou Traoré (Mansa) et Ke-
vin Mac Allister (Argenti-
nos Jr). À l’heure actuelle,
aucun autre club de Pro
League n’a annoncé autant
de nouveaux venus.
Ce ne sera pas tout, puis-
que le départ de Victor Bo-
niface a laissé un grand
vide en attaque. Celui-ci n’a
pas encore été rempli, mal-
gré l’arrivée d’Elton Ka-
bangu. Il manque encore
un joueur capable de dé-
crocher et évoluer en
deuxième attaquant,
comme savaient le faire le
Nigérian ou Deniz Undav
avant lui. Ce remplaçant
pourrait être Akor Adams,
un attaquant que l’Union
suit de très près, au même
titre que Mohamed
Amoura (Lugano), qui est
davantage un joueur os-
cillant entre la pointe et le
couloir droit. On pourrait
même imaginer voir la
RUSG signer ces deux
joueurs, si Denis Eckert ne
restait pas, pour garder
quatre avant-centres,
comme la saison passée.
Contrairement à Teklab,
Kabangu et Leysen, ces
deux cibles ne sont pas en
fin de contrat. Elles coûtent
même nettement plus cher
que les transferts payants
arrivés jusqu’ici. Leurs arri-
vées feraient sensiblement
monter la ligne dépenses
du mercato saint-gillois.
Mais le cas Boniface, acheté
pour un montant record de
2 millions € l’été passé et
revendu pour dix fois plus,
a démontré qu’il faut par-
fois sortir plus que les
montants habituels pour
réaliser de beaux coups
sportifs et financiers.
L’enveloppe dépenses,
qui avoisine actuellement
les 4 millions €, pourrait
donc grimper à 6 millions,
voire presque 10 si les deux
joueurs arrivent, ce qui se-
rait plus du double des
montants payés la saison
passée pour acheter de
nouveaux joueurs. Un re-
cord pour un mercato,
donc, mais aussi la pre-
mière fois que l’Union at-
tire autant de joueurs pour
1 million € ou plus (Van-
houtte, Mac Allister, Ras-
mussen, voire Adams et
Amoura).
. Déjà plus de
30 millions € encaissés
Si les arrivées ont été si
nombreuses à Saint-Gilles,
c’est parce qu’il y a eu net-
tement plus de départs que
les autres étés. C’est claire-
ment la fin d’un cycle, pour
le club de la Butte, qui a vu
s’en aller cinq titulaires
2022-23 : Simon Adingra
(Brighton), Teddy Teuma
(Reims), Siebe Van Der Hey-
den (Majorque), Ismaël
Kandouss (Gand), Victor
Boniface (Leverkusen) et
les deux remplaçants de
premier plan Oussama El
Azzouzi (Bologne) et Yorbe
Vertessen (PSV).
Adingra et Vertessen,
rentrés de prêts, n’ont évi-
demment rien rapporté,
mais les ventes des cinq
autres ont permis à l’Union
Saint-Gilloise d’atteindre
un total qui a explosé son
plafond historique. Elle a
touché environ 20 mil-
lions € bonus compris
pour Boniface ; 3,5 millions
pour Teuma ; 3 millions
pour Kandouss et Van Der
Heyden et 2 millions pour
El Azzouzi, soit, déjà
31,5 millions €.
. De quoi compenser
les pertes annuelles
Voilà un montant qui
permettra aux finances du
club bruxellois de se remet-
tre à flot. Comme le rap-
pelle souvent la direction,
les années de D1B, et même
la première dans l’élite,
avaient été noires d’un
point de vue pécuniaire,
avec des pertes de 7-8 mil-
lions € à chaque exercice.
Toutes ces rentrées récen-
tes permettront juste au
club de se remettre à flot,
sans plus, surtout si les in-
vestissements en transferts
entrants se rapprochent
des 10 millions.
Et s’il y a d’autres dé-
parts, encore ? Il reste plus
d’un mois de mercato et, à
l’image du départ d’El
Azzouzi qui n’était pas du
tout programmé, un trans-
fert surprise pourrait en-
core avoir lieu d’ici début
septembre. Des joueurs
comme Senne Lynen ou
Bart Nieuwkoop sont à un
an de la fin de leur contrat
et, du point de vue du club,
idéalement, il faut soit par-
venir à les prolonger, soit
les vendre.
Au niveau sportif, par
contre, ces départs met-
traient à mal l’équilibre de
l’équipe. C’est aussi grâce à
la stabilité de son effectif
que l’Union avait réussi ses
débuts de saisons. Qu’en
ira-t-il cette fois-ci ? Ras-
mussen, par exemple, ne
s’est logiquement pas en-
core fondu dans son nou-
vel environnement. Idem
pour Mac Allister, qui vient
tout juste d’arriver d’un
championnat argentin où
l’on permet beaucoup plus
de fautes qu’en Belgique.
On l’a compris, si ce flux
de départs/arrivées digne
d’une autoroute française
un samedi de juillet donne
de l’air au niveau budgé-
taire, il s’accompagne d’un
chantier sportif. Une page
s’est tournée et une autre
s’écrit à partir de vendredi.
L’avenir dira si elle sera
aussi fructueuse… et rému-
nératrice.