VINCENT JOSÉPHY
Adingra ne restera pas.PhotoNews
Après avoir manqué de peu le titre de champion pour la deuxième fois de suite, le club saint-gillois doit s’attendre à voir son groupe éclater ces prochaines semaines. Il lui faudra faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour continuer à regarder vers les sommets du football belge. prev
Et maintenant, que va-t-il se passer ? Alors que les supporters de l’Union avaient espéré vivre une soirée de joyeuses libations qui aurait duré jusqu’au bout de la nuit, dimanche, c’est bel et bien avec une gueule de bois énorme mais non liée à l’alcool, cette fois, qu’ils se sont réveillés, lundi matin.
Après avoir laissé échapper dans les circonstances dramatiques que l’on connaît non pas une mais bien deux opportunités uniques de fêter un sacre attendu depuis 1935, l’Union va une nouvelle fois devoir repartir sur de nouvelles bases, la saison prochaine. Elle va devoir se réinventer encore et toujours, en se basant autant que possible sur l’ossature qu’elle a construite avec le temps mais en s’appuyant sur un effectif – et peut-être un staff ? – qui sera vraisemblablement remanié en profondeur. La saison dernière, après ce titre qu’elle avait laissé filer à Bruges sur le fil, nombreux étaient les observateurs et supporters qui pensaient que l’occasion de bousculer à ce point la hiérarchie ne se reproduirait plus jamais. Felice Mazzù était en effet parti par la petite porte tenter sa chance chez le voisin anderlechtois, Casper Nielsen n’avait logiquement pas su résister aux sirènes brugeoises tandis que Deniz Undav avait franchi le Channel pour tenter sa chance à Brighton contre un joli chèque de 7 millions d’euros. Accessoirement, Bager ou Marcq, puis Vanzeir (durant l’hiver), avaient eux aussi choisi de prendre la tangente pour modifier le cours de leur carrière personnelle. Au final, l’Union n’a certes pas su faire mieux en championnat mais, globalement, elle a réussi à progresser encore, atteignant le dernier carré de la Coupe et les quarts de finale de l’Europa League au cours d’une saison riche de 57 matches.
Boniface et Adingra ne resteront pas
Alors qu’il rappelait dimanche soir encore vouloir attendre d’avoir à nouveau la tête froide avant d’envisager l’avenir, Philippe Bormans va sans doute être mis à rude contribution avec son équipe dirigeante, ces prochaines semaines. Tout d’abord pour tenter de convaincre Geraerts de se faire encore un peu les dents dans un environnement qu’il connaît parfaitement plutôt que d’aller tenter sa chance ailleurs, avec tous les risques que cela pourrait comporter pour la suite de sa prometteuse carrière. Ensuite, il faudra s’attaquer à la gestion et à la protection d’un groupe qui pourrait éclater et/ou se disperser après avoir tutoyé les sommets. Les seules certitudes, à l’heure actuelle, concernent un secteur offensif qu’il faudra reconstruire de fond en comble : prêtés sans option d’achat, respectivement par Brighton et le PSV Eindhoven, Simon Adingra et Yorbe Vertessen ne resteront pas. Le fer de lance de l’attaque unioniste, Victor Boniface, devrait en toute logique suivre le même chemin, celui d’un exil doré. Acheté à Bodo Glimt contre la somme record – pour l’Union – de 2 millions d’euros, l’été dernier, il s’est suffisamment mis en évidence lors des gros matches pour attirer le regard curieux et intéressé de nombreux clubs issus de championnats plus huppés. Souhaitant donner un nouvel élan à sa carrière, l’attaquant nigérian, auteur de 22 buts et 12 assists en 55 matches, cette saison, devrait renflouer copieusement les caisses de l’Union pour un montant qui pourrait avoisiner les 15 à 20 millions d’euros. Le capitaine, Teddy Teuma, semble lui aussi arrivé à la fin de son incroyable expérience au cœur de notre capitale. À 29 ans, conscient qu’il a sans doute fait le tour de la question dans ce club qu’il a porté à bout de bras depuis son arrivée en provenance du Red Star en janvier 2019, l’international maltais n’a jamais caché ses envies d’ailleurs.
Des envies d’ailleurs ?
Enfin, alors que d’autres joueurs importants comme Siebe Van der Heyden, Lazare Amani, Bart Nieuwkoop voire Antony Moris ou Christian Burgess pourraient eux aussi susciter de l’intérêt, la direction va devoir consentir des efforts financiers pour tenter d’en garder un maximum et/ou de recruter des suppléants/concurrents intéressants et à moindre coût, grâce à l’utilisation des datas chères à son propriétaire. Le tout alors que les perspectives de rentrées européennes ou de ticketing liées à un stade vétuste et souvent comble ne semblent ne pas être en mesure de pouvoir élargir de manière drastique le champ des possibilités financières à court terme.