L a soirée s’annonçait
belle dans tous les
cas. Déjà, plusieurs
heures avant le début des
deux matchs de la soirée
censé donner le nom du
champion de Belgique, les
unionistes festoyaient
comme à leur habitude. La
marée Jaune et Bleu a évi-
demment répondu pré-
sente au Stade Joseph Ma-
rien pour le dernier match
de l’USG. Certains désespé-
rés tentent de trouver l’une
des dernières places dispo-
nibles pour rentrer dans le
chaudron Marien,
bouillant pour l’occasion.
D’autres passent la tête au-
dessus des barrières pour
espérer voir un carré de
l’herbe où tout se joue.
L’Union saint-gilloise vi-
sait le titre. Il fallait une
victoire de l’Union face à
Bruges et un nul ou une dé-
faite de l’Antwerp face à
Genk. Et le scénario défilait
bien. Genk marque avant la
pause et l’Union au retour
des vestiaires. Le Marien
raisonne et les fenêtres des
bars aux alentours man-
quent de céder sous la
pression des supporters en-
tassés pour voir un bout
d’écran. Tous les chants y
passent.
L’Antwerp égalise, mais
Genk repasse en tête. Et
dans les rues forestoises,
on se prête à rêver “C’est
pour nous cette année. Ils
vont le faire. Ici, ici, c’est
Saint-Gilles.”
. La désillusion
Alors que le titre est à
portée de coup de sifflet fi-
nal. Bruges égalise – “Ce
n’est pas possible, pas main-
tenant pas comme ça”, “Bon
bah, j’ai repris une bière pour
rien…” – Puis enfonce le
clou. Au total, trois buts en
10 minutes. Score final : 3-1
Bruges-Union ; 2-2 Antwerp-
Genk. L’Union qui s’apprê-
tait à se saisir son titre pre-
mier titre en D1 depuis 88
ans se retrouve 3e du
championnat de Belgique.
Devant le Marien, le si-
lence s’installe, l’effondre-
ment touche tous les fans
des Jaune et Bleu. “Pas deux
saisons d’affilée… On n’est
même pas deuxième. C’est le
bordel… À dix minutes. On
est passé à un rien d’être
champions. Fallait jouer à
dix derrière…”
. Flamme de fans
Rapidement, le choc fait
place aux souvenirs.
“C’était une saison magnifi-
que.” Quelques chants ré-
sonnent à nouveau. “On
aime le beau jeu, l’Union en
offre. On sera évidemment là,
. Les supporters de l’Union y auront cru jusqu’au bout. © JEAN LUC FLEMAL
L’incroyable ascenseur émotionnel L’incroyable ascenseur émotionnel
des supporters unionistes des supporters unionistes
l’année prochaine”, rassure
Julien, quelques minutes
après l’annonce des résul-
tats. Son ami, Kevin, qui vit
juste en face du stade et
suit les unionistes depuis
tout petit en famille, res-
tera aussi fidèle au poste
de supporter. Le 12e
homme ne lâchera pas son
équipe même si la fête sera
moins belle qu’espérée.
“On a connu bien pire que
ça.”
Avant le match un sup-
porter nous confiait que
tous les unionistes étaient
aussi arbitres et coachs…
Ce dimanche, les vieux de
la vieille auraient préféré
remonter le temps. “Ça ne
sert à rien d’en parler des
heures… Moi je ne suis ja-
mais déçu.”