L’Union doit retrouver sa solidité défensive
G râce à six victoires et un
match nul pour clôturer sa
phase classique, l’Union
aura réussi à refaire son retard
sur le leader genkois. Ce n’est
qu’à cause d’une différence de
buts défavorable (+ 29 pour
l’Union et + 41 pour Genk) que
l’équipe de Karel Geraerts loupe
la première place synonyme d’as-
surance d’un ticket européen.
Parmi les différentes statisti-
ques défensives de cette fin de
phase classique, l’une interpelle
plus que d’autres : si l’on excepte
le huitième de finale retour
d’Europa League face à l’Union
Berlin (3-0), l’Union a encaissé au
moins un but (26 au total) lors de
chacune de ses 15 dernières ren-
contres. “On a pu constater ces der-
nières semaines des erreurs défensi-
ves inhabituelles, analyse Alex
Teklak, notre consultant. La dé-
fense a été moins rassurante que ce
soit en championnat, comme lors
du dernier match à Courtrai, ou en
Coupe d’Europe. Il y a eu plus de
pertes de balle anormales ou de
manques de communication excep-
tionnelles. Ce sont des choses qu’on
ne voyait pas avant.”
La défense de l’Union est-elle
pour autant moins bonne
qu’avant ? Si l’on compare avec la
saison dernière, les Bruxellois ont
encaissé 14 buts de plus (41 contre
27) alors que les expected goals
encaissés s’élèvent à 38. Sur ces 41
buts pris, on dénombre 14 goals
sur phases arrêtées (sept penal-
tys, quatre coup-francs indirects
et trois corners) soit… 34 % de
buts pris sur phases arrêtées. Ils
ont aussi réalisé deux fois moins
de clean sheets : Anthony Moris
n’a réussi à garder le zéro qu’à
huit reprises en championnat
contre 15 la saison
dernière. En com-
paraison, Jean Bu-
tez (Antwerp) a
gardé ses filets in-
violés à 19 reprises
et devance à ce pe-
tit classement Si-
mon Mignolet
(Club Bru-
ges) d’une
longueur. Maarten Vandevoordt
(Genk) est, lui, au même nombre
que Moris. “En tant que compéti-
teur, c’est toujours râlant quand on
prend un but, avance le gardien
luxembourgeois. On peut trouver
un tas de raisons au fait qu’on con-
cède chaque fois ce petit but. Mais je
peux continuer à prendre des buts
tant que l’équipe gagne…”
Sur cette dernière série de 15
matchs, la balance reste en effet
positive avec sept victoires, qua-
tre nuls et quatre défaites. “Cela
joue quand même dans la tête des
gardiens et des défenseurs, com-
mente Teklak. La confiance ne
s’achète pas au supermarché : c’est
en multipliant les clean sheets et les
bonnes performances collectives
qu’on entretient une dynamique po-
sitive. Je n’y vois rien de catastrophi-
que, cela va revenir à un moment
donné. Et puis, si l’on compare avec
la saison dernière, il ne faut pas
oublier que ce que l’Union avait réa-
lisé, reste incroyable…”
. Départs de Vanzeir et
d’Undav
En y regardant de plus près, on
se rend compte que l’équipe de
Geraerts ne joue pas de la même
manière que celle de Felice
Mazzù il y a un an. Avec des con-
séquences directes sur les statisti-
ques défensives. “Ils s’exposent
beaucoup plus cette saison en
jouant beaucoup plus haut, expli-
que Teklak. Avec Mazzù, ils étaient
plus conservateurs et mieux dispo-
sés en bloc. Le départ de Vanzeir et
d’Undav a joué un grand rôle : le
premier était quasiment un défen-
seur très agressif qui mettait parfois
des tacles. Le second était une cra-
pule dans le bon sens du terme.
Adingra et Boni-
face font aussi les
efforts défensifs
mais peut-être
pas avec la
même hargne. Et
quand l’Union
rate son contre-
pressing, elle se fait punir avec Bur-
gess ou Kandouss qui ne sont pas
très à l’aise dans ces situations.”
Le trois arrière n’a pourtant pas
énormément changé par rapport
à la saison dernière. Burgess, Kan-
douss et Van der Heyden sont
toujours les titulaires indiscuta-
bles alors que Machida et Sykes
doivent se satisfaire des miettes.
Le trio a parfois soufflé le chaud
et le froid mais reste toutefois as-
sez constant. “Burgess est le phare
qui guide l’équipe. Il assume son
côté leader et sa taille est un grand
avantage. S’il est mis en difficulté
quand il faut couvrir des longs espa-
ces, il n’a pas de problème avec le
jeu face à lui. Kandouss fait, lui, son
travail de manière discrète avec une
saine agressivité et un bon place-
ment. Il a eu des difficultés à trouver
ses repères dans une défense à trois
mais est désormais à l’aise dans ce
système tactique. Van der Heyden a
un profil plus offensif. Son tempéra-
ment trop fougueux lui coûte par-
fois de l’énergie mais plus personne
n’arrivera à le changer. Devant cette
défense, il faut aussi parler de Lynen
qui est l’équili-
briste de cette
équipe.”
Reste à voir
ce que cela don-
nera lors des
Champions
playoffs. Du-
rant la phase classique, l’Union a
encaissé dix buts lors des six
matchs joués face à ses trois fu-
turs adversaires. Pour un total de
8 points sur 18. “L’Union préfère
jouer face à un point de fixation
qu’à des attaquants mobiles, con-
clut notre consultant. Le jeu de
Genk avec des joueurs insaisissa-
bles comme Trésor ou El Khannouss
peut les mettre en difficulté. Bruges
pourrait aussi leur poser des problè-
mes avec la mobilité de Lang, Skov
Olsen ou même Jutgla. Il faudra voir
s’ils décident d’être aussi spectacu-
laire offensivement qu’en phase
classique mais s’ils règlent leur pro-
blèmes défensifs, ils auront un réel
rôle à jouer dans la poursuite du ti-
tre.”