Bart Nieuwkoop rêve d’affronter Feyenoord,
son club formateur, en demi-finale…
B art Nieuwkoop trône
en tête d’un classe-
ment particulier à
l’Union : grâce à ses 22 ren-
contres accumulées en Li-
gue des champions et en
Europa League, il est l’Unio-
niste ayant joué le plus de
matchs européens dans sa
carrière, juste devant Yorbe
Vertessen (21). Titulaire in-
discutable dans le couloir
droit avec ses 44 matchs au
compteur toutes compéti-
tions confondues cette sai-
son, le Néerlandais sera
l’un des éléments clés
du système de Karel
Geraerts face à
Leverkusen
puis lors
des Cham-
pions playoffs.
Avant d’aller voir ailleurs
après deux saisons de bons
et loyaux services à Bruxel-
les ? Entretien avec le
joueur de 27 ans qui pour-
rait rencontrer Feyenoord,
son club formateur, dans le
dernier carré de l’Europa
League…
Quel regard portez-vous sur
votre saison actuelle ?
“C’est toujours compliqué
de se juger mais je pense
faire une bonne saison.
J’arrive à enchaîner les ren-
contres et à être important
pour l’équipe. Je suis globale-
ment content de mes perfor-
mances et de mes
statistiques
(NdlR : quatre buts et huit
assists toutes compétitions
confondues). J’aurais même
pu les améliorer si l’arbitre
avait validé mon but face à
Saint-Trond avec le ballon qui
avait passé la ligne (sou-
rire). Défensivement, je pense
aussi faire le travail, surtout
dans les gros matchs.”
Vos goals et vos assists
sont tombés contre
Bruges, Anderlecht,
Genk ou encore le
Standard. Mais
aussi face aux
Rangers,
Braga et
Berlin.
Peut-on dire
que vous êtes l’homme des
grands rendez-vous ?
“Ce sont des matchs lors
desquels chacun a envie de
se montrer. Même si j’aborde
ces rencontres avec une
grosse motivation, je pense
qu’il y a aussi une certaine
coïncidence si je suis décisif
face aux grands. Il me man-
que quand même un but lors
d’un match européen, j’es-
père que cela pourra être
pour ce jeudi (sourire).”
Peut-on dire qu’il n’y a pas
réellement de concurrence
avec Guillaume François dans
le couloir droit ?
“Si car il me pousse dans
mes retranchements à l’en-
traînement. Loïc Lapoussin,
qui joue parfois sur le côté
droit, met aussi une certaine
concurrence. Mais c’est vrai
qu’il n’y a pas nécessai-
rement de raison
de me sortir
de l’équipe
car je suis fit et
j’enchaîne les
bonnes presta-
tions.”
Avec Feyenoord,
vous avez déjà
affronté Naples ou
encore Manchester
City et United. Parlez-
vous souvent de votre
grosse expérience
européenne à vos
coéquipiers ?
“Pas vraiment car je ne
suis pas un gars qui parle
beaucoup. J’essaye plutôt de
me montrer aux entraîne-
ments et en matchs. Des gars
comme Teuma, Moris ou
Burgess prennent plus facile-
ment la parole. Mais globale-
ment, tout le monde a désor-
mais de l’expérience euro-
péenne vu que nous allons
déjà jouer notre douzième
match européen cette saison.
Tout le monde a beaucoup
appris de cette campagne
européenne.”
Quelles sont les chances de
l’Union de passer en demi-fi-
nale ?
“C’est du 50-50. Nous avons
l’avantage de jouer à domi-
cile devant nos fans. Ce sera
un match compliqué face à
un très gros adversaire mais
nous avons déjà montré
(NdlR : face à l’Union
Berlin) qu’il était
possible de se
qualifier après
un match
nul. Le score
du match
aller était
en tout cas
logique.”
Qu’avez-vous appris lors de
cette manche aller ?
“Leverkusen a une équipe
qui joue de manière assez
directe avec des joueurs très
rapides sur les deux côtés. Ils
mettent beaucoup de mouve-
ments et jouent souvent en
une touche de balle. C’est une
équipe face à laquelle il est
parfois difficile de défendre si
on ne reste pas en bloc.”
Victor Boniface sera le facteur
X durant cette manche retour :
à quel point est-il important
pour l’équipe ?
“Le collectif est toujours le
plus important à l’Union
mais c’est clair qu’on a ré-
cemment vu à quel point il se
démène et travaille pour
l’équipe. Il sait garder un
ballon et marquer facilement.
Quand nous sommes mis
sous pression, c’est agréable
de pouvoir se reposer sur un
joueur de sa trempe.”
Si l’Union se qualifie, elle
pourrait retrouver Feyenoord
en demi-finale. Votre ancien
club où vous êtes resté 10
ans…
“Je n’aurais jamais pensé
rêver de cette possibilité mais
elle existe. Feyenoord est
actuellement très fort en
championnat et en Europa
League. Ce serait totalement
fou de les affronter pour une
place en finale mais nous
avons d’abord un gros match
à jouer avant de penser à
cette éventualité.”
Feyenoord doit se mordre les
doigts de vous avoir laissé
partir gratuitement à
l’Union…
“Non, je ne pense pas. Ils
ont transféré de très bons
joueurs et vivent une
deuxième saison au top
depuis mon départ. Je ne
pense pas qu’ils me regret-
tent même si on parle de
l’Union aux Pays-Bas. Là-bas,
tout le monde connaît désor-
mais le club. À l’époque,
beaucoup de personnes se
demandaient pourquoi je
signais dans un club qui
venait de monter en Division
1 belge. Ils se rendent compte
que c’était le bon choix.”
Ronald Koeman, le coach de
l’équipe nationale, vous a-t-il
déjà appelé ?
“Non et cela se comprend
vu la grosse concurrence à
ma position. Ce sera d’autant
plus difficile d’accéder à
l’équipe nationale que Koe-
man joue avec un nouveau
système en 4-3-3 dans lequel
il n’y a pas de joueurs de
couloir comme moi. Je pense
donc ne pas du tout être
dans le coup pour une sélec-
tion. Mais je suis content de
mes prestations et c’est le
plus important.”
Vous arrivez en fin de contrat
dans un an : avez-vous déjà
entamé des discussions avec
le club pour une possible
prolongation de contrat ?
“Il n’y a pas encore eu de
discussion. En ce moment, je
suis concentré sur la fin de
saison et je ne pense pas à
tout cela. Après les playoffs,
nous discuterons et pren-
drons les décisions qu’il faut.
C’est certain que je suis
ambitieux et qu’il sera peut-
être un jour temps de connaî-
tre quelque chose de diffé-
rent. Mais sportivement, c’est
pratiquement impossible de
faire un réel pas en avant vu
ce qu’on vit à l’Union.”
Quel championnat vous attire-
rait ?
“Parfois je pense au cham-
pionnat italien au sein du-
quel les équipes évoluent
souvent en 3-5-2. Cela pour-
rait me plaire vu mon profil
de joueur de couloir. Mais
rien de concret n’est encore
arrivé l’hiver dernier ou l’été
dernier, que ce soit d’Italie ou
d’autre part. Je n’ai en tout
cas aucun regret d’être resté
à l’Union. Je me sens bien en
Belgique, je viens de Zélande
à la frontière donc j’ai tou-
jours été à moitié belge
(rires). Je n’ai pas eu de
difficultés à m’adapter dans
ce championnat qui est d’un
haut niveau.”
L’Union regarde le Bayer
les yeux dans les yeux
Un complexe, quel complexe ?
L’Union Saint-Gilloise aborde son quart de
finale retour forte d’une confiance inébranlable.
S oixante-trois ans
après avoir sorti la
Roma en quart de fi-
nale de Coupe des villes de
foire, l’Union Saint-Gilloise
peut-elle se qualifier pour la
deuxième demi-finale euro-
péenne de sa longue his-
toire ? C’est improbable si
on compare les budgets de
Leverkusen et de la RUSG,
les deux équipes qui ont
rendez-vous ce jeudi
20 avril sur la pelouse an-
derlechtoise (21h). “La diffé-
rence de moyens entre la Bun-
desliga et la Belgique est gi-
gantesque. Ce que le Bayer
fait depuis 15 ans au niveau
européen est impressionnant.
À ce niveau, le Bayer est loin
devant nous, estime Karel
Geraerts. Et le seul fait de se
retrouver à ce stade à côté de
ces grands noms européens
est le plus beau des compli-
ments pour l’Union.”
Mais impossible n’est pas
Union. Fidèle à son “motto”,
le T1 ne s’est pas contenté de
complimenter l’adversaire,
surtout après le 1-1 de l’aller.
Celui qui répète depuis juin
combien il déteste la dé-
faite a de l’ambition. Et ce
n’est pas parce que le noyau
du Bayer est estimé à
420 millions €, huit fois ce-
lui des Bruxellois, qu’il en-
tre dans ce quart de finale
retour la tête basse. “Il
s’agira d’un match entre deux
équipes en forme, qui vou-
dront toutes les deux se quali-
fier, poursuit Geraerts. Il ne
faudra pas donner d’espace
. La pelouse du stade anderlechtois sera encore occupée par les Unionistes ce jeudi.
Pour une nouvelle soirée historique ? © PHOTO NEWS
au Bayer, surtout avec ses
qualités techniques et sa vi-
tesse, mais nous chercherons
aussi à attaquer. Nous vou-
lons nous qualifier et nous
jouerons donc vers l’avant.
Depuis le début, nous avons
une idée du football qu’on
veut proposer et c’est un de
nos points forts que de croire
en nous-mêmes. Cela devra
être pareil ce jeudi.”
L’Union regarde ce Bayer
les yeux dans les yeux, peu
importe la différence de ga-
barit des deux effectifs.
L’équipe de la Butte a ren-
versé tellement d’obstacles
a priori infranchissables de-
puis deux ans qu’elle n’a
pas d’appréhension au mo-
ment de faire face à une
équipe programmée pour
les quarts de finale… de la
Ligue des champions.
Interrogé sur la dimen-
sion historique de la ren-
contre, Senne Lynen est sur
la même longueur d’onde
que son T1 : “Historique ? Oui,
comme l’étaient les poules et
les huitièmes de finale. On ne
pense pas vraiment à cela,
même si on se doute qu’on ne
jouera pas un quart de finale
chaque année. On a réalisé un
résultat intéressant à l’aller,
mais il ne s’agira ne sera
beau que si on se qualifie, si-
non ça ne servira à rien. Nous
aussi avons la pression car
nous souhaitons passer.”
Reste qu’une élimination
serait nettement plus fâ-
cheuse de l’autre côté de la
frontière, c’est certain.
. 3 millions €
à aller chercher
Est-ce que l’Union prépare
un nouveau coup qui fera
date ? En plus de marquer
l’histoire récente du foot
belge qui attend une demi-
finale européenne depuis
1993 (l’Antwerp en C2), il y a
3 millions € supplémentai-
res à aller chercher (2,8 pour
la qualification et quelques
centaines de milliers d’euros
de market pool) et une nou-
velle affiche qui remplira le
stade du RSCA, que ce soit
contre Feyenoord ou la
Roma, en demi-finale. Alors,
prêts pour l’histoire ?
Alonso se contenterait d’un 0-0
Averti à l’aller du danger que représente l’Union,
Xabi Alonso s’est montré prudent en conférence
de presse hier : “On a une belle opportunité de
poursuivre notre parcours et une demi-finale, ce
serait incroyable. Mais il faudra réaliser un match
plein et savoir saisir nos occasions.” Car Leverku-
sen devra marquer pour s’imposer : “Non, pas for-
cément. On peut obtenir un 0-0 et aller aux tirs au
but. Pour moi, nos chances restent ouvertes
même si on est en déplacement et que l’Union a
montré qu’elle mérite d’être là où elle est.”
L’Europe à Ostende ?
L’Union a reçu sa licence
2023-24 “avec suivi”, ce qui
l’oblige à remettre à la fédé-
ration des informations sur
des données financières en
cours de saison, comme
d’autres clubs. Le rapport de
la commission révèle qu’elle
n’avait pas encore trouvé de
stade pour l’Europe. D’après
nos informations, c’est cho-
se faite : un accord de princi-
pe a été signé avec Osten-
de, ce qui n’empêche pas
l’Union de changer si elle
trouve un autre lieu.
UNION SG
Quelle attaque?
Réserves :