José Rodriguez, qui a passé six mois
à l’Union avant de quitter le club
prématurément, s’est révélé être la fausse
bonne pioche.
Le 15 février 2023 :
l’Union et José Rodri-
guez se séparent d’un
commun accord. Six
mois et treize petits matchs
après l’arrivée du joueur
formé au Real Madrid, seule-
ment. “C’est le pire choix de ma
carrière”, nous dit Rodriguez,
rentré chez lui à Alicante. Re-
tour sur l’un des rares trans-
ferts loupés de l’Union. Ou
comment une opportunité en
or s’est transformée en
plomb, dans un univers où il
y a peu de place pour les sen-
timents.
Arrivé en août en prove-
nance du Maccabi Haifa, Ro-
driguez réalise des débuts in-
téressants. Avec, notamment,
une excellente première titu-
larisation à Berlin. À l’Union,
on se dit qu’on a réalisé un
coup gagnant : arrivé gratui-
tement, le médian espagnol
de 27 ans peut apporter son
expérience de joueur formé
au Real Madrid et sait ce
qu’est l’Europe.
Mais une fois Lazare rentré
de suspension, Rodriguez re-
tourne sur le banc et rentre
dans le rang. “J’ai l’impession
qu’on ne m’a pas donné l’oppor-
tunité de m’imposer, nous ré-
pond-il aujourd’hui. Je n’ai pas
reçu la confiance de l’entraî-
neur. J’avais fait un bon premier
match à Berlin… mais si je ne
joue pas beaucoup après, c’est
compliqué. Si j’avais pu enchaî-
ner cinq ou six matchs, ça aurait
été mieux. Là, j’ai perdu la con-
fiance.” Et la faim de regagner
sa place, aussi. Rodriguez en
donne moins à l’entraîne-
ment. Terminé, les sessions de
gym supplémentaires, après
les heures. Il rentre plus vite
qu’avant à la maison retrou-
ver femme et enfants.
. Vingt minutes de jeu
en trois mois
Les choses ne s’améliorent
pas, au point que Karel Ge-
raerts ne fait plus appel à lui
en championnat : en deux
mois, il ne joue plus en cham-
pionnat et seulement vingt
minutes lors du dernier
match européen “pour du
beurre” face à Berlin.
Arrive le mercato et, éton-
namment, rien ne bouge. José
Rodriguez fait savoir au club
qu’il est prêt à partir : “Oui, j’ai
dit au club qu’il n’avait qu’à me
dire s’il voulait que je parte, vu
que je ne jouais plus du tout ;
qu’on pouvait rompre le contrat
et me payer ce qu’on me devait.”
Mais débourser dix-huit mois
de salaire pour rien, cela fait
mal, évidemment. “Le club m’a
répondu qu’il ne souhaitait pas
cela, qu’on allait voir si ma si-
tuation changeait. On ne m’a
pas dit de trouver un autre club.
Si on ne me veut plus, qu’on me
paie ce qu’on me doit et je parti-
rai, mais pourquoi m’envoyer en
équipe B ?”
Car c’est la décision qui
tombe le 31 janvier : Chris
O’Loughlin, déçu du manque
d’implication de celui en qui
il croyait beaucoup, annonce
à Rodriguez qu’il a le choix
entre signer pour le club is-
raélien d’Hapoel Tel Aviv ou
rejoindre le noyau B. “Ça m’a
surpris car c’est quelque chose
qu’on annonce vingt jours avant
la fin du mercato, normalement,
pour laisser le temps de trouver
un autre club. Pour le club, peu
importe que vous ayez des en-
fants (NdlR : et qu’il faille dé-
ménager en dernière mi-
nute). J’ai expliqué ne pas vou-
loir y aller et Chris m’a répondu
que je devrai alors m’entraîner
avec l’équipe B.”
Un noyau U23 qui évolue en
D2ACFF et dont les conditions
de travail sont sans commune
mesure avec le noyau A : “Ce
sont des conditions amateures,
j’ai même interpellé la Fédéra-
tion belge. On dirait de la 20e
di-
vision (sic). Il n’y a pas de kiné,
on doit arriver à 10 h mais l’en-
traînement ne commence fina-
lement qu’à 11 h ; les infrastruc-
tures sont affreuses ; il n’y a pas
toujours d’eau chaude dans les
douches ; on ne nous fournit pas
les serviettes ; la pelouse est ar-
tificielle ; on ne savait pas tou-
jours quel joueur venait car il y
a des jeunes qui sont à l’école et
qui arrivent en retard. Je n’ai ja-
mais connu des conditions pa-
reilles dans ma carrière”, pour-
suit celui qui a été formé en
bonne partie à la Castilla ma-
drilène.
Aujourd’hui, Rodriguez
reste amer sur son expérience
bruxelloise : “Je regretterai tou-
jours d’avoir signé pour l’Union,
c’est la pire décision de ma car-
rière. Les résultats sont bons
grâce aux joueurs, mais le club
n’est pas structuré profession-
nellement à tous les niveaux.
J’ai signé là pour rejouer la
Coupe d’Europe, alors que des
équipes pouvaient me payer jus-
qu’à quatre ou cinq fois plus.
J’étais un des joueurs les mieux
payés du noyau et le club m’a
fait partir pour économiser mon
salaire.”
Et parce qu’on ne veut pas
transiger avec les valeurs de
travail qui ont fait la réussite
sportive de cette équipe ces
trois dernières années, glisse-
t-on à l’Union, où l’on ne sou-
haite pas polémiquer et ré-
pondre ouvertement au
joueur. Le cas de conscience
semble géré différemment
pour Loïc Lapoussin. Deux
exemples de la difficulté de
construire un noyau équili-
bré, de fixer des règles, de
convaincre ses joueurs d’y ad-
hérer… et de s’y tenir, au fi-
nal.
Machida, c’est officiel
La levée d’option pour Machi-
da, prêté depuis janvier 2022 et
désormais lié jusqu’en 2026, a
été annoncée hier.
Leverkusen : les tickets
sont partis dans le chaos
Les 2 343 tickets dont disposait
l’Union pour le quart de finale
européen à Leverkusen sont
partis en un jour… de façon
chaotique, ce qui a provoqué
de très grandes files et les ex-
cuses du club dans la foulée.
Certaines places se reven-
draient au marché noir, ce que
dénonce l’Union.