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« Anthony Moris a été vite jugé au Standard »  
« Anthony Moris a été vite jugé au Standard »  

Il est considéré comme l’un des meilleurs gardiens de D1A.Belga

Aujourd’hui au sommet avec l’Union, le portier n’avait que très peu reçu   sa chance au Standard, là où il a été formé… et où il a laissé de bons souvenirs next

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Une fois n’est pas coutume, la rencontre de ce samedi entre l’Union et le Standard de Liège aura un goût tout particulier pour Anthony Moris, le gardien saint-gillois qui retrouvera « ce qui a toujours été mon équipe de cœur », avait-il déjà confié à maintes reprises. Un club qui ne lui aura pourtant jamais réellement laissé sa chance. Et qu’il quittera par la petite porte en 2014, près de quatorze ans après son arrivée à l’académie. « Je me rappelle l’avoir eu sous mes ordres au centre de formation, ainsi qu’en équipe première », réagit son ex-entraîneur des gardiens, Jean-François Lecomte. « À l’époque, il avait toutes les qualités requises pour intégrer le noyau A. C’était quelqu’un qui avait fait beaucoup d’efforts étant jeune. D’ailleurs, son père faisait la route tous les jours depuis Virton pour l’amener à l’entraînement. Il était travailleur et avait de grandes qualités. Je me souviens d’un garçon de bonne éducation, qui était en quelque sorte le gendre idéal. Il était à l’écoute et ne faisait guère de vagues. »

« Je me souviens d’un gardien très talentueux et doué techniquement », note pour sa part Hans Galjé, lui aussi ex-entraîneur des gardiens à Sclessin. « Il était très pro, s’entraînait toujours à 100 % et était performant avec l’équipe réserve. »

Mais malgré ces bonnes dispositions, Anthony Moris n’allait que très peu avoir l’occasion de démontrer ses qualités, ne recevant sa chance en championnat avec le Standard qu’à neuf reprises… « Malheureusement, il a été jugé très vite, et notamment sur ce match face à Anderlecht en playoffs (NDLR : défaite 3-0 en mai 2012). Une rencontre lors de laquelle il n’avait pas très bien presté, c’est vrai. Mais peut-on vraiment juger quelqu’un sur un match ? Et d’autant plus un jeune gardien… D’ailleurs, je ne connais pas beaucoup de jeunes portiers qui prestent directement très bien, hormis peut-être Thibaut Courtois à l’époque à Genk. »

« Et puis, il ne faut pas oublier que, à ce moment-là, il y avait Sinan Bolat dans les cages, qui était plus expérimenté et âgé que lui », fait remarquer Hans Galjé. « Pour un jeune gardien, c’était très difficile de venir prendre cette place. »

Barré à Sclessin, Anthony Moris rejoint Saint-Trond en prêt durant les six premiers mois de 2014, avant de s’engager définitivement avec Malines en janvier 2015 (après six mois de problèmes administratifs avec le club principautaire). La poisse le poursuivra toutefois puisqu’il se blessera gravement à deux reprises. Avant de signer en Nationale 1, à Virton, en 2018. « C’est là, à 27 ans, que ma carrière a réellement débuté », avait déjà déclaré l’international luxembourgeois.

« Au Standard, il était peut-être un peu jeune pour devenir titulaire », analyse encore Hans Galjé. « Mais ce n’est pas grave. Car la meilleure période pour un gardien débute en général après ses 25 ans. Vu qu’il doit moins courir et qu’il est moins sujet aux duels et aux coups que les joueurs de champs, il peut facilement prester jusqu’à ses 34 ou 35 ans, voire même encore plus tard. »

Alignant les prestations de haut vol en Gaume, il ne tarde pas à taper dans l’œil de l’Union où il signe en 2020. Deux ans et demi plus tard, aujourd’hui âgé de 32 ans, il est considéré comme l’un des meilleurs gardiens de D1A. « Si pas même le meilleur tout simplement s’il n’y avait pas l’extraterrestre Simon Mignolet devant lui », rajoute Jean-François Lecomte. « En tout cas, le poste de gardien est fait de maturité et d’expérience. Et justement, il est arrivé à maturité. Celle-ci étant, de plus, survenue avec un club qui lui réussit bien : l’Union. Aujourd’hui, on voit qu’il profite pleinement de ce qui lui arrive. Il n’y a qu’à observer sa posture durant les matches, ou encore sa façon de s’exprimer lors des interviews. Vous voyez qu’il est heureux. »

Une joie (re)trouvée qu’il ne manquera certainement pas d’afficher ce samedi soir face à son ancien club.

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