La DH a mis la main
sur un contrat-type
proposé à un joueur.
La DH a pu mettre la main sur
un contrat de travail-type que
le RSC Anderlecht a proposé à
un joueur. En voici les 15 élé-
ments les plus intéressants et/ou sur-
prenants.
1 3 000 euros comme prime de victoire,
1 000 euros pour un nul.
Ce qui intéresse le plus le joueur est
évidemment le salaire brut, indiqué
par mois. Pour un Trebel, il s’agit de
225 000 € par mois, vu qu’il gagne
2,7 millions € par an. Les primes de
match sont fixées à 3 000 € la victoire
et 1 000 € le match nul. Mais il y a des
exceptions. Certains joueurs, surtout
ceux qui ont signé avant l’époque Ver-
beke, touchent (beaucoup) plus. En
plus de cela, les joueurs reçoivent
aussi une prime de fidélité. Les primes
varient d’un club à l’autre. Anderlecht
n’a pas les plus hautes primes des
clubs de D1, mais certainement pas les
plus basses non plus.
2 Au moins 15 minutes de jeu
pour 100 % de prime.
C’est une nouveauté dans les con-
trats, ces dernières années : les réser-
vistes n’ont pas tous droit à l’entièreté
de la prime. Le contrat stipule qu’il
faut avoir joué au moins 15 minutes
pour recevoir la prime complète. Il
faut donc être monté au jeu avant la
75e
. Sinon, la prime classique est divi-
sée par deux : 1 500 € la victoire et
500 € le match nul. Cette règle ne
vaut pas pour tous les joueurs. Dans
les anciens contrats, il suffit de mon-
ter au jeu une minute pour avoir
100 % de la prime. Les gardiens, eux,
reçoivent même 100 % de la prime
quand ils restent les 90 minutes sur le
banc.
3 Domicile à 20 km de Neerpede.
Pour éviter que les joueurs ne
perdent trop de temps dans les em-
bouteillages, Anderlecht oblige les
joueurs à choisir un domicile à maxi-
mum 20 kilomètres “des installations
sportives du club”, soit le centre d’en-
traînement de Neerpede. Mais là aussi,
le club se montre flexible, surtout en-
vers des pères de famille. Refaelov ha-
bite Anvers, Van Crombrugge dans la
région de Louvain, d’autres du côté de
Waterloo.
4 Joma ou une tenue civile…
Anderlecht indique que dans
leurs contacts avec les médias, les
joueurs sont obligés de porter des vê-
tements de l’équipementier, en l’oc-
currence Joma, ou une tenue civile.
Mais il est donc interdit de porter des
vêtements d’une autre marque spor-
tive.
5 … sauf pour les chaussures
de football.
Jusqu’en 2012, les Anderlechtois
étaient obligés de jouer des matchs et
s’entraîner avec des chaussures Adi-
das, l’équipementier maison depuis
senti que cette règle n’était plus tena-
ble, vu que des joueurs liés à une autre
marque refusaient de venir au RSCA.
Depuis lors, les contrats indiquent
que les joueurs ont le libre choix.
6 Interdiction de “diriger” le club.
Un des articles précise que les
joueurs sont obligés de participer aux
matchs, entraînements, stages, mises
au vert, conférences, réunions, activi-
tés sociales et commerciales, mais
qu’il leur est interdit de se mêler, de
quelque manière que ce soit, à la di-
rection administrative, commerciale,
financière et sportive du club. En
d’autres mots : un joueur ne peut pas
tenter de convaincre le CEO Sports Jes-
per Fredberg à transférer joueur X ou
Y.
7 Interdiction d’aller en voiture
à l’Antwerp.
Cela semble évident, mais Ander-
lecht y consacre quand même un arti-
cle. Les déplacements en Belgique et à
l’étranger doivent être faits avec les
moyens de transport proposés par le
club, en l’occurrence le car des
joueurs du RSCA et les vols organisés
par l’agence de voyages du club. Bref :
Lior Refaelov, qui habite Anvers, est
obligé de prendre le car à Neerpede
pour un match à l’Antwerp. En théo-
rie, il est obligé d’accompagner ses
coéquipiers pour le retour. Mais est-ce
qu’Hendrik Van Crombrugge n’avait
pas pu rentrer à Louvain en voiture
après le match de Coupe à Genk, en
décembre ? Comme partout, les
joueurs plus âgés reçoivent parfois un
privilège.
8 Un médecin externe
aux frais du joueur…
Les traitements médicaux proposés
par le staff médical et les spécialistes
externes choisis par le club sont gra-
tuits. Si le joueur veut consulter un
autre médecin (ou physiothérapeute,
comme Lieven Maesschalck), il doit en
avertir le club et doit le faire à ses pro-
pres risques et… frais. L’avis de ce mé-
decin (ou physio) externe doit être
communiqué au club. Si ce médecin
externe propose un autre traitement,
il faut que le staff médical du club
donne son feu vert.
9 … un troisième médecin qui tranche
en cas de désaccord.
Si le staff médical et le médecin ex-
terne au club ne trouvent pas d’accord
par rapport au traitement à suivre, le
joueur doit accepter de demander un
troisième avis. C’est donc un troisième
médecin qui sera désigné et qui tran-
chera.
10 Non au ski, quid du padel ?
Pas surprenant non plus :
un article interdisant aux joueurs de
participer à des matchs, des manifes-
tations sportives ou un sport qui
pourrait “mettre en danger l’intégrité
sportive” du joueur. Le contrat ne pré-
cise pas de quels sports il s’agit. Sans
doute que le ski est interdit et le padel
autorisé, même si on peut également
se blesser sur un terrain de padel.
11 Non aux sponsors concurrents.
Les joueurs ont évidem-
ment le droit de négocier des accords
de sponsoring avec des marques. À
condition qu’il ne s’agisse pas de con-
currents des 23 sponsors officiels d’An-
derlecht. Pour éviter tout malentendu,
le club fait parvenir aux joueurs une
liste de tous ses sponsors au début de
la saison. Vu la collaboration entre le
Sporting et Brussels Airlines, Trebel ne
peut donc pas signer de contrat de
sponsoring avec Air France. La seule
exception, ici aussi, ce sont les mar-
ques de chaussures de football. Un
joueur peut être sponsorisé par Nike
ou Adidas pour ses chaussures, alors
que Joma est un des sponsors princi-
paux.
12 Non à de la pub pour des sites
de paris.
Les joueurs ne peuvent pas faire de
pub pour des marques qui sont in-
compatibles avec l’image du club,
comme le tabac, l’alcool ou des sites
de paris. Il leur est d’ailleurs interdit
de parier sur quelque match que ce
soit, même en séries inférieures. En
début de saison, le joueur doit trans-
mettre au club une liste de ses spon-
sors. Si un joueur change de sponsor
dans le courant de la saison, il a 30
jours pour le faire savoir au club.
13 Non aux propos racistes.
Il va de soi que les joueurs
doivent faire attention à ce qu’ils dé-
clarent dans la presse. Anderlecht in-
dique non seulement qu’ils doivent
s’abstenir de faire des déclarations qui
pourraient nuire au club, à la Pro Lea-
gue et à l’Union belge mais aussi – et
c’est nouveau depuis quelques années
– de ne pas tenir des propos discrimi-
natoires ou racistes à l’occasion de
matchs ou d’activités organisés par
Anderlecht. Un article a également été
ajouté concernant l’utilisation des ré-
seaux sociaux. Les joueurs ne peuvent
pas mettre n’importe quoi sur leur
compte Instagram, Twitter, TikTok ou
autre. Le club a rédigé un document
supplémentaire concernant les règles
à suivre au niveau des réseaux so-
ciaux.
14 Obligation de donner
des interviews.
Certains joueurs (Wasilewski, Teo-
dorczyk) refusent de donner des in-
terviews. Et donc, Anderlecht (mais
aussi les autres clubs) a dû ajouter un
article comme quoi les joueurs doi-
vent suivre les règles du cahier des
charges de la Pro League et de l’UEFA
qui oblige d’envoyer au moins deux
joueurs par match à l’interview. En
théorie, un joueur n’a pas le choix de
refuser un reportage ou de ne pas se
présenter pour une interview. Le chef
de presse Mathias Declercq sait que –
surtout après une défaite – c’est sou-
vent très compliqué de trouver un vo-
lontaire qui vient s’expliquer à
chaud.
15 Obligation de remplir
les “whereabouts”.
Autre nouveauté depuis une dizaine
d’années, cette fois dans le cadre de la
lutte contre le dopage : l’obligation de
remplir chaque jour ses “wherea-
bouts” (les documents dans lesquels
les sportifs doivent indiquer leur loca-
lisation pour la période à venir, afin de
pouvoir être contrôlés hors compéti-
tion). On peut imaginer que c’est une
activité à temps plein pour le team
manager Tom Colpaert de rappeler à
certains joueurs de compléter leur for-
mulaire.