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“J’ai accroché monpremier maillot de l’Unionau-dessus de mon lit”
“J’ai accroché monpremier maillot de l’Unionau-dessus de mon lit”

Gaby Mudingayi, passé par la Gantoise
et l’Italie, a commencé sa carrière
à l’Union Saint-Gilloise.

C’ est grâce à l’Union
que j’ai fait une

aussi belle car-
rière.”

Ces mots sont lâchés depuis

l’Italie par Gaby Mudingayi
(41 ans), l’ancien Diable rouge
(17 sélections) passé par La
Gantoise avant de réaliser la
grande partie de sa carrière en
Italie, du Torino rejoint en
2004 jusqu’à Pise en 2017 avec
des étapes à la Lazio (2005-
2008), à Bologne (2008-2012),
à l’Inter (2012-2014) et Cesena

(2015) et un détour par l’Espa-
gne à Elche en 2014.

Pour l’ancien milieu de ter-
rain, tout a commencé au Parc

Duden alors qu’il n’était pas
prédestiné à faire carrière
dans le football. Celui qui est
depuis devenu agent de

joueurs est revenu sur son pas-
sage saint-gillois, son épopée

chez les Diables et ses envies
pour le futur. Avec toujours
l’Union dans un coin de la
tête. “C’est comme cela, ce club
fait vraiment partie de moi.”
. Le passage à l’Union
“J’ai commencé à jouer au
football à 15 ans au sein du club
provincial d’Etterbeek. Avant

cela, je n’avais quasiment ja-
mais touché un ballon… Le pré-
sident du club, qui estimait que

j’avais les qualités pour jouer à
un plus haut niveau, était en
contact avec les dirigeants de
l’Union où je suis allé faire un
test. Cela s’est bien déroulé et je
suis passé en un an des cadets
nationaux à l’équipe Réserves.
Je m’entraînais régulièrement

avec l’équipe première et j’ai fi-
nalement décroché un contrat

grâce à mes prestations qui
étaient supérieures aux attentes

de la direction. En tant que ga-
min venant de la rue, je me suis

rapidement senti à mon aise
dans ce club très familial. Il y

avait déjà un certain profession-
nalisme même si le club évo-
luait en D3. Nous étions souvent

en milieu de tableau mais beau-
coup étaient convaincus que

l’Union avait le potentiel pour
jouer un vrai rôle en deuxième

division. J’étais le petit chou-
chou, la petite pépite très appré-
ciée des supporters. Nous les re-
trouvions après chaque match

dans le bar du stade pour boire
un verre. Pour moi, c’était un

énorme plaisir de jouer à domi-
cile car il y avait toujours une

ambiance de malade.”
. Les performances
de l’Union actuelle
“Même si je ne m’attendais
pas à des résultats pareils, je
sentais que l’envie de revenir au
sommet était présente à l’Union.

Pour moi, le club fait mainte-
nant partie des grands de Belgi-
que. Cela fait énormément plai-
sir de voir où l’Union est arrivée

avec tous les incroyables récents

résultats. Ce qui m’impres-
sionne le plus est l’état d’esprit

collectif de cette équipe. Le

groupe est la chose la plus im-
portante en football, les indivi-
dualités sont faites pour le ten-
nis (sourire). Je connais plutôt

bien Karel Geraerts, l’entraîneur
actuel, avec qui j’ai joué en
équipe nationale. J’avoue que je

ne m’attendais pas à ce qu’il de-
vienne entraîneur. Quand j’ai su

qu’il était le coach de l’Union,
cela m’a surpris positivement de

voir ce qu’il était devenu. J’es-
père pouvoir venir voir un

match ou donner le coup d’en-
voi d’une rencontre car ce club

me tient vraiment à cœur.
D’ailleurs, j’ai accroché mon

premier maillot de l’Union au-
dessus de mon lit. Il est très im-
portant pour moi car c’est à par-
tir de ce moment-là que les cho-
ses sérieuses ont commencé.”

. La suite de la carrière

“Rejoindre la D1 restait un ob-
jectif et quand La Gantoise s’est

montrée intéressée, mon départ
s’est fait naturellement. J’ai
d’abord dû digérer l’écart entre
la D3 et la D1 et la plus grosse
pression liée au haut niveau.
Quand j’étais à Etterbeek, je

n’imaginais jamais devenir foot-
balleur professionnel… Quand

on le devient, on se dit : ‘waw,
c’est à cela que ça ressemble !’
À Gand, je devais donner le

meilleur de moi-même car je

savais que cela pouvait se ter-
miner d’un moment à l’autre. Je

devais me battre plus que les
autres car je n’étais plus vu

comme le petit phénomène. En-
suite, j’ai rejoint l’Italie et j’ai

pu jouer la Ligue des cham-
pions avec la Lazio Rome,

l’Europa League avec l’Inter Mi-
lan… À l’Inter, j’ai eu une bles-
sure au tendon d’Achille qui

m’a tenu éloigné des terrains

durant plus d’un an. C’est diffi-
cile de revenir dans le parcours

après une telle blessure… J’ai
finalement trouvé un club en
Espagne (NdlR : Elche) mais il
avait des problèmes financiers
qui ont empêché de valider
mon contrat. Je suis resté cinq

mois là-bas à m’entraîner en at-
tendant que le président trouve

l’argent nécessaire… qui n’est
jamais arrivé. Je suis retourné
en Italie avant de mettre un
terme à ma carrière même si je
n’ai jamais réellement dit que
j’arrêtais. Mais je sentais que je

n’étais plus le même joueur de-
puis ma blessure, je devais être

au top physiquement pour per-
former.”

. Les Diables rouges

“J’ai eu la chance d’être sé-
lectionné 21 fois avec les Dia-
bles. La première sélection re-
monte à 2003 et n’était pas du

tout attendue. À l’époque, je
faisais de gros matchs avec

l’équipe Espoirs. Pour un ami-
cal face à la Pologne, Aimé An-
theunis avait appelé un joueur

d’Anderlecht, Junior Ngalula,

qui s’est ensuite blessé à l’en-
traînement. Le sélectionneur a

cherché un remplaçant, il est

venu me voir à Gand et l’aven-
ture a commencé. J’ai connu le

début de la génération dorée

avec des joueurs comme Ha-
zard, Kompany, Witsel, Fellaini

ou Vanden Borre. Celui qui m’a

le plus impressionné était Ha-
zard : il était facile sur un ter-
rain et très sûr de lui. On

voyait qu’il ne forçait jamais

les choses. Nous n’avions peut-
être pas une équipe de classe

mondiale à ce moment-là mais
nous avons aidé la nouvelle
génération à s’intégrer au
mieux. J’étais content de voir
ce qu’elle a fait dans la foulée,
on sentait d’ailleurs que ces

joueurs allaient donner beau-
coup de plaisir aux Belges. On

a vu au Mondial qu’un cycle se
finissait. C’est dommage pour
cette génération de finir sur
une élimination en phase de
poules. Ces joueurs auraient

mérité d’aller au moins en fi-
nale d’une grande compéti-
tion. Désormais, il faut recons-
truire avec ceux qui resteront

et les bons jeunes qui arrive-
ront pour faire revibrer la Bel-
gique comme cela a été le cas

ces dernières années.”
. L’après-carrière
“J’ai assez mal vécu ma fin
de carrière car le football était
devenu ma raison de vivre.
Cela m’a fait mal de ne plus
faire ce que j’aimais le plus. Je
suis resté deux ans sans rien
faire, à ruminer. J’ai essayé de
lancer différents projets,

comme l’ouverture d’un Air-
bnb ou d’une discothèque,

pour essayer d’oublier le foot-
ball. Mais c’est impossible de

lâcher ce sport quand on l’a

dans la peau. Je travaille ac-
tuellement comme consultant

avec un agent très important

en Italie. Je suis en train d’ap-
prendre le métier dans une

boîte qui a beaucoup de jeu-
nes à haut potentiel et dont le

joueur phare est Franck Kessié,
du FC Barcelone. Je veux me
lancer à fond là-dedans une

fois que ma formation sera ter-
minée. Actuellement, j’habite

en Italie mais une partie de
ma famille est toujours à
Bruxelles. Je viens souvent en
Belgique pour regarder des
matchs de jeunes, beaucoup
de clubs italiens s’intéressent
à ce qu’il se passe en Belgique.

J’espère pouvoir ramener cer-
tains bons jeunes Belges en

Italie dans le futur.”

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