Tim Smolders est arrivé dans le staff
de Karel Geraerts l’été dernier.
J
e dois faire attention à
ce que je dis, Karel est
juste à côté de moi…”
Quand il se confie
pour la toute première fois de-
puis son arrivée à l’Union l’été
dernier, Tim Smolders est en
voiture avec Karel Geraerts.
Les quarantenaires habitent
tous les deux à Bruges et co-
voiturent souvent ensemble.
Ce mercredi, ils prendront de
nouveau la direction de la Ve-
nise du Nord avec toute
l’équipe de l’Union, pour y af-
fronter le Cercle. Une équipe
que connaît bien le nouvel as-
sistant qui s’est confié sur son
rôle à l’Union, la saison folle
du club et ses ambitions.
Comment vous-êtes vous re-
trouvé à l’Union ?
“Cet été, j’avais fini mon
boulot en tant que directeur du
centre de formation au Club
Bruges. Via un agent, j’ai en-
tendu que l’Union recherchait
quelqu’un pour compléter le
staff de l’équipe première.
L’agent a pris contact avec le
club et j’ai rapidement eu
un rendez-vous avec la direc-
tion.”
Qu’est-ce qui vous a attiré dans
le projet ?
“La saison dernière, depuis
Bruges, j’ai très souvent vu
l’Union jouer. Comme la plupart
des gens en Belgique, j’avais été
impressionné par les presta-
tions accomplies par cette
équipe. Je savais que la qualité
allait être toujours présente
cette saison et cela m’a donné
beaucoup de confiance. Je me
retrouve aussi dans les valeurs
de l’Union qui prône l’humilité
et l’engagement. J’ai directe-
ment eu un bon sentiment.”
Quel est votre rôle exact dans le
staff ?
“Je m’occupe principalement
des phases arrêtées. Avant
chaque rencontre, j’analyse tous
les corners, coups francs ou
encore rentrées en touche de
l’adversaire. J’essaye de chercher
les faiblesses pour pouvoir en
tirer profit. Je parle aussi sou-
vent avec l’assistant qui s’oc-
cupe des phases arrêtées à
Brighton et nous nous entrai-
dons. Pendant les matchs, je fais
en sorte que tous les joueurs
soient à la bonne place sur les
phases arrêtées. Et nous regar-
dons aussi le match en live sur
un écran avec les autres mem-
bres du staff, Artur Kopyt et
Bart Meert. Quand on voit
quelque chose d’intéressant,
nous l’écrivons puis Bart le
transmet à Karel.”
Vous faites aussi le lien entre
l’équipe première et les U23.
Actuellement, peu de jeunes
arrivent à percer à l’Union…
“Il faut remettre cela dans le
contexte. L’Union est actuelle-
ment occupée sur trois fronts
avec le championnat, la Coupe
de Belgique et l’Europa League.
Vu que tout se passe à mer-
veille, les jeunes qui veulent se
faire une place dans le groupe
doivent quasiment atteindre le
niveau d’un Burgess, d’un
Teuma ou d’un Vanzeir. Quand
certains U23 viennent s’entraî-
ner avec nous, nous voyons des
bonnes choses. À eux d’être
constants et patients.”
Depuis quand connaissez-vous
Karel Geraerts ?
“Nous nous sommes connus
en équipe Espoirs au Club
Bruges. Nous avons directe-
ment matché en tant que
jeunes de 17-18 ans qui avaient
le football comme passion
commune. Nous étions
une bande d’amis qui faisaient
de leur mieux sur le terrain et
qui sortaient parfois ensemble
après le football. C’est à cette
époque que nous avons créé
des liens amicaux avec Karel.”
Quel genre de coach est-il ?
“Karel est quelqu’un qui a
très bien compris la culture de
l’Union. Il arrive à mettre les
joueurs dans les meilleures
conditions pour aborder
un match. Il peut parfois être
très sévère avec certains, mais
il donne en même temps beau-
coup d’indépendance et de
responsabilité au groupe.
Tactiquement, tous les joueurs
connaissent le système et Karel
arrive à apporter certaines
nuances qui peuvent faire la
différence d’une rencontre à
une autre.”
Vous attendiez-vous, en signant
à l’Union, à vivre une saison
aussi belle ?
“Oui, je m’y attendais, car je
connaissais la qualité de ce
groupe. Nous avons
une équipe très équilibrée avec
beaucoup de qualité. Si
un joueur est absent, un autre
peut prendre sa place sans
qu’il n’y ait de grosse diffé-
rence. C’est positif pour
un coach de savoir qu’il a une
équipe ayant une bonne
chance de gagner chaque
rencontre. Cela donne beau-
coup de confiance et les
joueurs le ressentent.”
Quel rôle joue le staff dans
cette belle saison ?
“Chacun est un élément vers
le succès. Nous avons envie
d’empocher quelque chose en
fin de saison, mais nous sa-
vons que le match le plus
important est toujours le
prochain. Nous essayons de ne
pas regarder trop loin. Il est
par exemple stupide de gagner
contre l’Antwerp si c’est pour
perdre trois jours plus tard
face au Cercle Bruges. Du
magasinier aux membres du
staff en passant par le cuistot,
chacun a son rôle dans le
succès de l’Union. C’est ce qui
fait que ce club est réellement
une famille.”
Où vous voyez-vous dans
cinq ans ?
“C’est une question diffi-
cile… Actuellement, j’aime
beaucoup ce que je fais. J’ap-
prends tous les jours que ce
soit avec les gens de l’Union ou
dans mes conversations avec
les gens de Brighton. Tout cela
me permet d’augmenter mon
bagage d’entraîneur de haut
niveau. La seule chose qui
m’intéresse actuellement est de
devenir le meilleur entraîneur
assistant possible. Ensuite,
nous verrons ce qu’il arrive.
Dans le football, tout peut aller
très vite dans un sens comme
dans un autre.”
Devenir entraîneur principal
reste une ambition person-
nelle ?
“Oui, c’est possible. Je verrai
ce qu’il se passe le jour où je
me sens prêt pour cela. Mais
actuellement, je ne sais pas
quelle sera la prochaine étape,
car je me sens très bien à
l’Union. Je me rends chaque
jour au club avec le sourire et
c’est le plus important.”
Vous avez joué trois saisons au
Cercle Bruges : quels souvenirs
gardez-vous de ce passage ?
“J’ai un sentiment mitigé, car
le club a été rétrogradé lors de
ma dernière saison là-bas.
Mais à côté de cela, j’ai vécu
des bons moments et je me
suis fait des amis au sein de ce
club. Le Cercle est un club très
amical au sein duquel les
valeurs humaines sont très
importantes. D’une certaine
manière, il ressemble un peu à
l’Union. C’est là que j’ai mis
un terme à ma carrière. J’avais
35 ans et je sentais que j’arri-
vais en fin de carrière. C’était
difficile de continuer surtout
mentalement. J’ai encore joué
trois ans, mais dans un niveau
inférieur à Zwevezele.”
Quel regard portez-vous sur
l’équipe actuelle du Cercle
Bruges ?
“C’est l’équipe qui court le
plus en Pro League avec de
nombreuses courses à intensité
haute. Ils arrivent à mettre
une pression constante sur
toute l’étendue du terrain. Ce
sont des joueurs qui ne lâchent
jamais rien. Je m’attends à
un match difficile, à nous
d’essayer de trouver les solu-
tions.”
“Quand le mental est au top, le reste suit”
Les Bruxellois vont jouer un
quatrième match en dix jours.
D epuis le début de la saison, l’Union
est habituée à jouer deux matchs par
semaine. Entre le championnat, l’Europa
League et la Coupe de Belgique, les Bruxel-
lois ont jusqu’ici tenu le rythme avec des
résultats extraordinaires leur permettant
de rêver en grand d’ici la fin de la saison.
Depuis la trêve hivernale, l’équipe de Karel
Geraerts a même réussi à enchaîner cinq
victoires en cinq matchs et s’apprête à
jouer sa quatrième rencontre en dix jours.
De quoi pousser les organismes dans leurs
retranchements.
“Les joueurs se sentent bien dans leur tête,
avance le T1 unioniste. Et quand le mental
est au top, le reste suit. L’enchaînement de
matchs est ce qu’il est et nous devons l’accep-
ter. Personnellement, je ne crains pas les bles-
sures car nous avons travaillé avec le staff mé-
dical pendant des mois pour préparer les
joueurs à de telles périodes. Je n’ai donc
aucune crainte par rapport aux matchs qui
s’enchaînent.”
Même s’il n’est pas un adepte de la rota-
tion, l’Union étant après Genk l’équipe de
Pro League à jouer le plus souvent avec le
même onze de base, Karel Geraerts sait
qu’il a plusieurs cartouches qualitatives
sur son banc. C’est là une différence nota-
ble avec la saison dernière, durant laquelle
Felice Mazzù avait moins de cartes dans
son jeu.
“J’ai fait tourner quand je sentais qu’il fal-
lait le faire, explique Geraerts. Je vois que
tous les joueurs sont prêts à tout moment,
même ceux qui sont sur le banc. Le meilleur
exemple est Koki Machida : il a passé plu-
sieurs semaines en tribune puis est rentré di-
rectement dans le onze de base et a bien per-
formé. Il y a une bonne dynamique dans le
groupe et ce sera important de garder cet état
d’esprit jusqu’au bout.”
Un état d’esprit positif qu’il faudra gar-
der même contre les plus petites équipes
du championnat. Après avoir affronté An-
derlecht, Gand puis l’Antwerp, l’Union se
déplace au Cercle Bruges. Un duel beau-
coup moins alléchant sur papier qu’il fau-
dra négocier au mieux pour ne pas briser
la belle série de douze rencontres de cham-
pionnat sans défaite.
“Je ne vois pas cet affrontement comme un
petit match. Il y a le même nombre de points à
prendre que face à l’Antwerp ou contre Ander-
lecht et ce sont des points qui pourraient
compter énormément en fin de saison. Le Cer-
cle a une philosophie claire et des joueurs
physiquement au top qui peuvent mettre un
pressing durant 90 minutes. Il faudra faire at-
tention à cette équipe.”
CERCLE BRUGES
Avec Siquet dans le groupe
Réserves : 89. Bruzzese, 21. Warleson,