L’Union a mis son poursuivant à six points et
enchaîné un 15e
succès contre un club belge.
C’ est ce qu’on ap-
pelle une dé-
monstration. Et
un message à la
concurrence. Après avoir ren-
versé Anderlecht et balayé
Gand en Coupe, l’Union pour-
suit son début d’année parfait
en prenant le dessus sur son
concurrent pour la deuxième
place. Contre l’Antwerp, elle a
mis la manière, étant à la fois
l’équipe qui a le mieux dé-
fendu et celle qui s’est créé le
plus d’occasions, pour rem-
porter ce sommet en pa-
tronne. Elle poursuit sa mar-
che en avant, au point de re-
garder Bruges avec dix
longueurs d’avance et le
Great Old avec six de plus.
Elle est la concurrente nu-
méro 1 de Genk, qui garde un
matelas de sept unités. Le ti-
tre se jouera-t-il entre le Ra-
cing et l’Union ? Il est trop tôt
pour avancer cela, surtout
avec notre système de
playoffs, mais ce nouveau suc-
cès confirme que l’Union est
une candidate au sacre. Sa
prochaine étape sera de vali-
der au plus vite le ticket pour
les Champions playoffs, puis
de les aborder avec un maxi-
mum d’unités, sans connaître
le petit coup de mou vécu la
saison passée en fin de phase
classique.
En attendant, elle vient
d’enchaîner son quinzième
match d’affilée sans défaite
en compétition belge, malgré
un gros calendrier. Personne
ne fait aussi bien que l’équipe
de Geraerts, qui ne connaît
pas le goût de la fatigue. Celui
de la défaite, à peine plus. Il
faut remonter au 11 septem-
bre pour trouver une défaite
face à une équipe belge, Genk,
pour le vice-champion, dont
la confiance gonfle de sortie
en sortie, sans jamais bascu-
ler du côté de l’excès.
Ce dimanche, l’Union a réa-
lisé le match parfait, ne con-
cédant que deux petites occa-
sions à l’Antwerp. Avec un in-
vestissement défensif sans
faille, à l’image d’un Vanzeir
qui redescendait s’occuper de
Vermeeren pour aider sa li-
gne médiane à empêcher
celle de l’Anvers de briller.
Burgess n’était pas là, mais
même avec un Sykes hésitant,
la ligne arrière a tenu le zéro.
. Et de dix pour Vanzeir
L’Union a dû attendre un
moment avant de faire mou-
che, mais Vanzeir profitait
d’une passe astucieuse de
Teuma et d’un moment de
flottement dans la défense an-
versoise, perturbée par le fait
que Boniface était resté cou-
ché au milieu du rectangle,
pour placer les siens aux com-
mandes (34e
). Le dixième but
de l’attaquant maison en
championnat mettait aux
commandes une équipe qui
sait gérer mieux que quicon-
que. Elle ne perdait jamais le
fil en seconde période et,
après que Vanzeir a loupé un
contre en or (50e
), elle se met-
tait à l’abri sur un penalty of-
fert par une main de Janssen
et transformé avec calme par
Teuma (76e
). L’Antwerp était à
court d’idées. Comme à peu
près tout le monde face à
l’équipe d’un Geraerts qui a
gagné son bras de fer avec
Van Bommel. Quelle semaine,
pour les Jaune et Bleu !
“Je ne regarde pas Genk”
J e n’ai pas oublié qu’on
avait perdu contre l’An-
twerp une fois cette saison et
deux fois la saison passée.” Ka-
rel Geraerts sait combien le
succès de son Union Saint-
Gilloise sur un candidat dé-
claré au titre de champion de
Belgique est précieux. Pas seu-
lement parce qu’il lui donne
six points d’avance sur son ri-
val pour la deuxième place.
Mais parce qu’il s’agit d’une
grande performance “contre
une équipe qui a battu Genk 0-3
il y a quelques jours. C’est un des
meilleurs clubs de Belgique, qui
sortait d’une bonne série”.
Le T1 bruxellois n’est pas
peu fier du match plein livré
par ses hommes, mais n’en
fait pas trop, fidèle à lui-
même. “Cette victoire fait plai-
sir, mais sans plus non plus.”
. Van Bommel :
“Pas au niveau”
Même calme lorsqu’on in-
terroge Geraerts sur ce statut
de seul poursuivant du leader.
“Genk ? Honnêtement, je ne re-
garde pas le classement ni ce
que fait Genk. Il faut croire en soi
et continuer à jouer chaque
match en tant que tel. Trois
points par trois points, ça peut
faire une grande différence.
Nous ne sommes pas en position
de prendre un match à la légère ;
on les joue tous à fond. C’est
l’état d’esprit que je veux trans-
mettre à mes joueurs.”
En face, pour son homolo-
gue anversois, c’est tout le
contraire. “On ne peut pas ga-
gner un match contre l’Union en
n’étant pas au niveau indivi-
duellement et collectivement.
L’Union gagnait les duels, était
plus dedans et nous n’avons pas
su pratiquer notre football.”
Van Bommel n’a pas pu
compter sur un banc qui a fait
la différence, non plus. “Nous
avons des blessés.” Et le cas
Frey, mis de côté pour avoir
mal réagi à sa situation (il est
notamment courtisé par
Schalke, lire par ailleurs), n’a
pas aidé. “Nous avons décidé
qu’il ne jouerait pas ensemble, a
répondu le T1 néerlandais. Une
nouvelle semaine commence
lundi.” Avec ou sans Frey. Mais
avec six points de retard sur
l’Union et treize sur Genk.