Depuis le début
de la saison,
l’Union peut
compter sur
plusieurs piliers
solides. Aux côtés
de Burgess ou de
Teuma, Anthony
Moris fait partie
de ces leaders
fiables. Au club depuis deux
ans et demi, le gardien luxem-
bourgeois n’a pas raté une
seule minute en champion-
nat et compte déjà 34 matchs
joués cette saison, toutes
compétitions confondues.
Avant un duel au
sommet
face à l’Antwerp, Moris a pris
le temps de faire face à dix af-
firmations cash, avec l’honnê-
teté qui le caractérise.
1 Moris est le meilleur
gardien de Belgique
“Cela commence fort (rires).
Je dirais que je partage cette
place avec Simon Mignolet qui
mérite aussi d’être considéré
comme le meilleur gardien de
Belgique, surtout depuis les der-
niers playoffs. Personnellement,
je suis dans la continuité de la
saison dernière. Mes statisti-
ques de clean-sheets étaient
peut-être plus impressionnan-
tes, mais cela peut se justifier de
différentes façons, comme le
peu de temps de repos entre nos
matchs cette saison. Ce que je
peux améliorer ? Je pense avoir
un très bon jeu au pied, mais je
peux encore le perfectionner
pour limiter le plus possible les
petites erreurs. Le domaine aé-
rien a aussi beaucoup d’impor-
tance dans le jeu moderne, mais
ce n’est pas essentiel à l’Union,
vu la taille de nos défenseurs.
Avec le temps, j’ai appris à ne
pas trop m’aventurer dans les
airs.”
2 Moris sera encore
à l’Union
la saison prochaine
“Oui, à 2 000 %. J’ai signé un
contrat longue durée jusqu’en
2026 et je suis un homme de pa-
role. Je me retrouve totalement
dans le projet de l’Union, aussi
bien sportivement qu’humaine-
ment. Ce n’est pas un cadeau de
la direction, car c’est basé sur
mes performances, mon tra-
vail au quotidien et mon état
d’esprit, mais c’est une mar-
que de confiance. Je peux
encore passer un palier,
mais je peux le faire à
l’Union. J’essaye de pousser
ma réflexion personnelle
quotidiennement pour m’amé-
liorer et maintenir l’Union là où
elle est. Si je devais partir un
jour ? Alors l’aspect familial se-
rait le plus important. Il fau-
drait que ma femme et mes
deux enfants se sentent bien et
je ne pourrais pas partir juste
pour l’argent, car l’enjeu sportif
me manquerait assez vite. Mais
vu la façon avec laquelle le club
grandit, il n’y a aucune raison
de penser à un départ.”
3 Moris ne vivrait pas
une si belle période
sans ses blessures du passé
“C’est sûr, car je suis con-
vaincu qu’il faut être un grand
humain pour être un grand ath-
lète. Mes périodes de galère
(NdlR : le chômage et deux
blessures au ligament croisé)
m’ont fait grandir en tant
qu’homme et m’ont permis de
relativiser, en me faisant com-
prendre qu’il y avait plus impor-
tant qu’un match de football. En
novembre dernier, j’ai eu une
petite alerte en sentant un petit
‘crack’lors d’un dégagement
avec l’équipe nationale luxem-
bourgeoise. Je savais que ce
n’était rien de grave et j’ai mis
ça sur le compte de la fatigue.
Quand je monte sur un terrain,
je ne pense jamais à une possi-
ble blessure, car ce serait la
meilleure façon de rechuter.”
4 Il est difficile de
commencer un nouveau
chapitre avec un nouvel
entraîneur des gardiens
“Oui, car chaque entraîneur
a ses propres méthodes. Mais le
plus important est de pouvoir
travailler main dans la main
pour continuer à performer et
Logan Bailly l’a très bien com-
pris. C’est vrai que ma relation
avec Laurent Deraedt (NdlR :
l’ex-entraîneur des gardiens
de l’Union) était très forte, car
j’ai connu des moments inten-
ses avec lui à Virton puis à
l’Union. Je ne lui en ai jamais
voulu d’avoir quitter l’Union
pour Anderlecht. Logan, lui, est
un jeune entraîneur qui se sert
de son grand passé de gardien.
Il a d’excellentes idées et on se
connaît depuis assez long-
temps en dehors des terrains
pour que je lui dise ce dont j’ai
besoin. Il a en plus la faculté de
se remettre en question.”
5 L’Union version 2022-
2023 est plus forte que
l’Union version 2021-2022
“Oui, surtout dans le jeu.
Quand on fait face à un bloc
bas, nous arrivons à mieux
trouver les solutions. C’est ce
qui nous a coûté le titre la sai-
son dernière, quand nous
avons perdu des points face à
de plus petites équipes en fin
de phase classique. Geraerts a
aussi compris que l’Union allait
avoir beaucoup de matchs à
jouer et qu’il valait donc mieux,
pour rester frais, avoir le ballon
plutôt que de courir derrière.
C’est pourquoi nous avons des
phases de possession bien ci-
blées à l’entraînement. Le dé-
part de Mazzù ? J’ai toujours eu
beaucoup de respect pour lui,
car c’est quelqu’un d’humaine-
ment très grand. Ce qu’il a ap-
porté à l’Union est encore par-
fois sous-estimé. Quoi qu’il fai-
sait, il aurait fait le bon choix. Il
a suivi son instinct. Je suis cer-
tain que Charleroi bénéficiera
de toutes ses compétences.”
6 Moris pense encore
parfois au titre loupé
la saison dernière
“Oui, j’y pense parfois et cela
fait encore mal. Mais j’essaye
de transformer cela en énergie
positive en me disant qu’il faut
retenter le coup cette saison en
jouant tous les matchs à fond.
L’équipe a grandi avec cette ex-
périence et le fait d’y repenser
permet d’avoir encore plus
cette rage et cette envie de tra-
vailler. À la fin de la saison, j’ai
eu une semaine un peu déli-
cate, mais j’ai la chance d’avoir
ma famille près de moi. Une
fois que la pression est redes-
cendue, j’ai vite fait la transi-
tion en comprenant rapide-
ment que le bonheur vécu en
famille était plus intense que
celui que je pouvais retrouver
sur un terrain de football.”
7 L’Union est
un candidat au titre
de champion de Belgique
“Vu le classement actuel, je
vais dire oui, mais tout peut al-
ler très vite en Belgique. Nous
serons réellement candidats au
titre une fois que nous serons
qualifiés en playoffs. Pour le
moment, je regarde plus
l’avance sur Gand, cinquième,
que le retard sur Genk. Dans le
vestiaire, personne ne parle du
titre car, si nos esprits se projet-
tent trop loin, nous allons lou-
per les échéances à court terme.
Cela ne me gêne pas que cer-
tains affirment devant les mé-
dias qu’ils visent le titre. Je leur
dis juste qu’il faut alors tout
faire pour le prouver sur le ter-
rain car, sinon, on passe pour
des cons. Plus la saison avance
et plus Genk sera mis sous pres-
sion. Il faudra voir comment les
joueurs la gèrent, même s’ils
ont l’habitude de faire face à
cette pression.”
8 Les joueurs sont déçus
de jouer le huitième
de finale d’Europa League
à Anderlecht
“Absolument pas. Avec
Teuma, nous avons récemment
eu un rendez-vous avec la di-
rection. Bormans et O’Loughlin
nous ont donné l’explication,
mais ce n’est pas à moi de faire
passer le message. Avec une
bonne communication, les sup-
porters comprendront le choix.
Cela reste un très beau stade
qui peut accueillir ce qui sera
une grosse affiche. Il n’y avait
pas non plus l’envie de jouer
autre part qu’à Bruxelles. Le ti-
rage idéal ? Ce serait exception-
nel d’affronter un club histori-
que comme Manchester, Barce-
lone ou l’Ajax. Depuis mon
arrivée à l’Union, nous abor-
dons chaque match pour le ga-
gner. Je ne dis pas qu’on va se
qualifier pour les quarts, mais
je peux dire qu’on attaquera le
huitième de finale avec le
même état d’esprit.”
9 Le Luxembourg
sera à l’Euro 2024
“J’ai envie de dire oui, à la
condition que nous ayons de la
chance. Et par chance, je parle
de pouvoir avoir le maximum
du noyau à chaque match en
évitant les blessures ou les sus-
pensions. Nous avons un noyau
de qualité si tous les joueurs
sont présents. Arrêter la sélec-
tion après 2024 ? Ce n’est pas
du tout dans ma tête. Tant que
je suis performant en club, il n’y
a pas de raisons de ne pas être
repris en équipe nationale. J’ai
envie de jouer le plus de
matchs pour mon pays donc je
ne compte pas m’arrêter en
2024.”
10 Moris se lancera
dans le vin
après sa carrière
“C’est en effet un plan
d’après-carrière. Le vin est une
passion commune avec ma
femme. Nous avons toujours su
apprécier un bon vin, avec mo-
dération évidemment. Pouvoir
obtenir un vignoble en Belgi-
que ou en France nous trotte
dans la tête depuis un moment.
Quand je jouais à Malines, j’ai
fait des études de sommelier en
cours du soir pendant un an.
J’apprécie un bon verre de
temps en temps pour décom-
presser, même si je m’interdis
toujours de l’alcool deux jours
avant un match. Ma femme
étant à moitié italienne, les
Montepulciano sont présents à
la maison. De mon côté, j’aime
beaucoup la région de Bor-
deaux. À l’Union, Guillaume
François s’intéresse aussi au
vin, tout comme certains mem-
bres du staff. Mais c’est vrai
qu’après une victoire, on est
plutôt à la bière (sourire).”
“Nous avons une
revanche à prendre”
Match au sommet ce dimanche avant
un nouveau duel entre les deux équipes
en demi-finale de Coupe début février.
C’ est certainement l’un
des souvenirs les plus
douloureux de l’Union cette
saison. Avec la claque reçue à
Glasgow et celle subie en dé-
but de saison à Malines, la dé-
faite à l’Antwerp est
encore dans tous les
esprits des Bruxel-
lois. Rapidement me-
nés au score au Bo-
suil, les hommes de
Karel Geraerts avait
encaissé quatre buts
et avaient fini la ren-
contre à dix.
“Nous avons une re-
vanche à prendre, car
c’était un très mauvais
résultat, analyse le T1
unioniste. Les circons-
tances du match n’avaient pas
été évidentes et ce sera à nous
d’éviter de faire les mêmes er-
reurs. Ce vendredi, nous n’avons
pas encore parlé de l’Antwerp
aux joueurs, car il était impor-
tant de d’abord récupérer du
match de Coupe. Dès ce samedi,
nous allons préparer ce match
pour le gagner.”
Un match qui pourrait avoir
une importance capitale dans
la course au top 4. En cas de
victoire, l’Union creuserait en-
core un peu plus l’écart en re-
poussant son adversaire à six
points… avant de l’affronter à
nouveau dans deux semaines.
L’Antwerp sera en effet l’adver-
saire des Unionistes en demi-
finale de Coupe de Belgique
(aller le 2 ou le 2 février ; re-
tour le 1 ou 2 mars).
“Ce n’est pas le pire tirage,
commente Geraerts. Je trouve
que c’est un bon tirage, car cela
nous permettra de
jouer deux gros
matchs. Même si c’est
clair que l’Antwerp a
de grosses qualités
avec une très bonne or-
ganisation et un
joueur comme Alde-
rweireld en leader qui
dirige tout. Ils ont un
bon collectif avec des
individualités pouvant
créer le danger de
n’importe où.”
Le staff devra gérer
au mieux les prochaines
échéances qui vont s’enchaî-
ner, l’Union étant la seule
équipe du Royaume encore en
course sur les trois tableaux.
“J’ai un groupe très ambitieux
qui ne se plaindra jamais du ca-
lendrier chargé. Nous prenons
chaque match comme il vient et
nous verrons où cela nous mène.
Je préfère en tout cas être dans
cette situation que d’être déjà
éliminé dans une des compéti-
tions.”