Le 17 janvier, cela fera quatre ans que Teuma a posé ses valises à Saint-Gilles.Belga
Le capitaine se sent bien à l’Union et ne compte pas prendre la poudre d’escampette durant le mercato hivernal. Car il a de grandes ambitions pour la deuxième partie de saison, que ce soit en championnat, en Coupe de Belgique ou en Europe. next
Qualifiée pour les demi-finales de la Coupe de Belgique et victorieuse du derby bruxellois, l’Union commence 2023 de la meilleure des manières. Une année lors de laquelle les défis à relever seront nombreux. De quoi réjouir son capitaine, Teddy Teuma, qui, à 29 ans, vit les meilleurs moments de sa carrière.
Teddy Teuma, une année pour le moins excitante se profile à l’horizon.
Effectivement, elle sera pleine de défis, mais aussi de découvertes avec l’Europe. On ne se fixe aucune limite, on veut encore créer la surprise. Et on verra jusqu’où cela nous mène. En ce qui concerne le championnat, de par notre expérience de l’année dernière, on sait que tout va se jouer dans les Playoffs 1. Un premier objectif est donc de rester accroché au top 4. Tandis qu’en Coupe, je pense qu’il y a aussi une carte à jouer.
Votre coéquipier Dante Vanzeir a récemment déclaré qu’il n’y avait que 1 % de chances que l’Union soit championne cette année. Êtes-vous du même avis ?
Il y a pas mal de concurrents et je ne vois pas pourquoi on aurait plus de chances qu’eux. Toutefois, je pense qu’on fait partie des meilleures équipes et qu’on est trois ou quatre à se battre pour une place. Ce qui laisse donc des possibilités. Pour moi, on a dès lors au moins 20 % de chances de terminer champion.
D’après vous, Genk sera-t-il votre plus grand adversaire pour le titre ?
Oui, c’est l’équipe la plus complète du championnat à l’heure actuelle, la plus costaude, la plus forte offensivement. Mais je ne me fais pas de souci non plus pour Bruges. J’ai l’impression que, tous les ans, les Blauw en Zwart ont un coup de mou et puis terminent très fort l’année. Tandis que l’Antwerp est toujours là et tient le rythme.
Une équipe que vous allez rencontrer ce dimanche, ainsi que deux fois en Coupe. Que vous inspirent ces Anversois ?
Depuis qu’ils ont leur nouveau coach (NDLR : Mark van Bommel), ils ont mis en place quelque chose de plus costaud. Ils sont peu évidents à jouer et nous mettent souvent en difficulté.
L’Union, pour sa part, semble plus solide encore que l’an dernier. Partagez-vous cette impression ?
Je ne sais pas si on est meilleur. Mais la certitude, c’est qu’on a appris, qu’on a grandi. On ne compte qu’un point en moins que l’année dernière à pareille époque, alors qu’on est encore engagé sur trois fronts.
Parmi ces trois compétitions, il y a la Coupe d’Europe. Comment avez-vous vécu cette campagne jusqu’à présent ?
Pour moi, c’était inimaginable. C’était comme un rêve de terminer premier de notre groupe d’Europa League à une journée de la fin. C’était surréaliste. Mais au final, on a bel et bien montré qu’on pouvait battre n’importe quel adversaire.
Quel fut votre meilleur souvenir sur la scène continentale ?
Notre victoire contre les Rangers à Louvain. Car cela restait la Ligue des champions (NDLR : le troisième tour préliminaire). C’était notre premier match européen, notre première découverte. On a gagné 2-0 et c’était vraiment la fête. Je pense d’ailleurs que c’est cela qui a causé notre chute au match retour. Mais il nous a fallu cela pour en être là aujourd’hui. J’en suis certain.
Sur quel adversaire aimeriez-vous tomber en 8 e de finale d’Europa League ?
Je préfère un gros, comme Barcelone. Et ce, pour le spectacle. Mais aussi pour ramener beaucoup de monde au stade et pour montrer qu’il y a des joueurs de qualité en Belgique, que le niveau y est élevé. Tout en essayant de ne pas prendre un 0-8 (rires). En tout cas, on va montrer qu’on n’est pas là pour rien et qu’on mérite notre place.
Le match retour se disputera au Lotto Park le 16 mars prochain. Ce qui a provoqué la colère de certains de vos supporters. Les comprenez-vous ?
Je comprends leur énervement vu l’histoire des deux clubs et leur ADN. Mais il faut aussi se mettre à la place de nos dirigeants. Malheureusement, on n’a pas tellement le choix. Il faut trouver des solutions. Le stade de Louvain était bien mais sa capacité ne restait que de 10.000 places. Il fallait une enceinte pouvant accueillir plus de monde. Et puis, peut-être que les supporters ne savent pas les problèmes qu’il y a eu en interne avec Louvain et son stade. Peut-être qu’il y a eu des difficultés aussi à ce niveau-là. Mais ce qui est sûr, c’est que la direction essaye de faire au mieux. Et que si elle avait pu trouver quelque chose de mieux qu’Anderlecht, elle l’aurait fait. Pour elle, jouer au Lotto Park était la meilleure solution, et je lui fais confiance.
Revenons-en à votre saison. Vous avez déjà planté huit buts et distribué onze assists, toutes compétitions confondues. Vous êtes le joueur le plus décisif de l’Union alors que vous êtes un médian. Comment l’expliquez-vous ?
J’ai une position plus libre sur le terrain, plus offensive. Mais j’ai aussi grandi et évolué avec l’équipe, avec le collectif. Cette année, cela marche bien pour moi. Et j’espère que dans le futur, cela fonctionnera encore mieux. Je monte en puissance, à l’image de l’équipe.
Le 25 janvier prochain aura lieu la remise du Soulier d’Or ? Pensez-vous avoir des chances de le remporter ?
Honnêtement, je n’y pensais pas du tout jusqu’il y a peu. Mais j’ai reçu une invitation et je participerai à la cérémonie. Je me dis que je ne devrais pas être trop mal classé (sourire). Même si, pour moi, il n’y aura aucune surprise. Ce sera Mignolet qui aura le Soulier d’Or et ce sera largement mérité vu ses performances avec Bruges. Pour ma part, je suis déjà très fier et content de participer à cette cérémonie où il y aura les meilleurs joueurs de la Ligue. J’avais pris un point l’année dernière. Cette année, si je suis dans le top 10, ce serait parfait.
Le mercato hivernal bat son plein. Y a-t-il une chance que vous quittiez l’Union en janvier ?
Cela ne fait pas partie de mes plans pour le moment. À part si une bombe atomique tombait avec quelque chose qui ne se refuse pas, que ce soit pour l’Union ou pour moi, il n’y a aucun intérêt sportif et financier à ce que je quitte le club maintenant, surtout au vu de la saison qu’on est en train de faire. Tous les feux sont au vert avec l’Union, que ce soit sur un plan personnel ou sportif. Je n’ai aucun intérêt à penser à aller ailleurs.
D’autant qu’en octobre 2022, vous aviez prolongé votre contrat jusqu’en 2025…
Cette prolongation, c’était une façon pour moi d’être récompensé de mon travail. Et pour le club, de montrer qu’il comptait beaucoup sur moi, que j’avais de l’importance à ses yeux. Mais cela ne veut pas dire pour autant que je vais finir ma vie à l’Union. Car on sait qu’en football, cela peut aller très vite, que ce soit dans le bon comme dans le mauvais sens. Regardez à Anderlecht, on voit que le capitaine (NDLR : Hendrik Van Crombrugge) est gentiment mis à la porte…
Comment justement voyez-vous la suite de votre carrière ? Vous aurez 30 ans en septembre.
Je ne sais pas si c’est parce que j’ai découvert le foot de haut niveau sur le tard mais je me sens encore jeune, encore en forme. J’ai encore envie de jouer au top niveau au moins les trois prochaines années, d’autant plus depuis que j’ai goûté à l’Europe. D’ailleurs, je trouverais désormais cela triste et fade de faire une saison sans Coupe d’Europe.
Le 17 janvier, cela fera quatre ans jour pour jour que vous avez débarqué à l’Union en provenance du Red Star. Quel regard portez-vous sur votre chemin parcouru chez les Jaune et Bleu ?
Signer à l’Union fut mon meilleur choix de carrière. Et ce, même si dans mon entourage, certains pensaient que j’étais allé me perdre en Belgique. Et peut-être d’ailleurs moi-même le premier. C’est pour cela que je pense que le championnat belge n’est pas assez respecté. En tout cas, si on m’avait dit à l’époque : « Ne t’inquiète pas Teddy, dans quatre ans tu joueras les 8 es de l’Europa League, tu seras le numéro 10 de l’Union et son capitaine », j’aurais dit : « Mon œil ! » Je n’y aurais jamais cru. Mais cela prouve que rien n’est impossible, qu’il ne faut jamais se fixer de limite. Ce sont en tout cas les quatre plus belles années de ma carrière. Quoi qu’il puisse arriver dans le futur, l’Union restera à jamais gravée dans mon cœur !