En début de saison,
plusieurs observa-
teurs prédisaient le
pire pour l’Union
Saint-Gilloise. Comment les
Bruxellois allaient-ils confir-
mer leur saison historique,
eux qui devaient enchaîner
vingt-six matchs, en Pro Lea-
gue et en Europe, en moins de
quatre mois ? Les hommes de
la Butte ont répondu sur le
terrain avec une deuxième
place derrière le leader gen-
kois et une qualification pour
les huitièmes de finale de
l’Europa League. À tel point
que les fans unionistes peu-
vent désormais rêver en grand
pour cette deuxième partie de
saison. Entretien avec Karel
Geraerts, un entraîneur heu-
reux et ambitieux…
LA TRÊVE HIVERNALE
“Retravailler nos principes
footballistiques”
“Le groupe a d’abord pu profi-
ter de deux semaines de congé.
D’un côté, cet arrêt nous a frei-
nés dans notre élan mais, d’un
autre côté, on sentait qu’il y
avait une réelle fatigue générale.
Nous sommes allés au bout de
nos efforts et tout le monde était
content de voir cette pause arri-
ver. Les joueurs ont repris les en-
traînements à Lier avec une
grosse volonté. C’est important
pour un coach de voir cela, car
ce n’est pas toujours le cas lors
des reprises. Le stage d’une se-
maine en Espagne a été très po-
sitif avec aucun blessé à déplo-
rer. L’objectif principal était de
retravailler nos principes foot-
ballistiques car, avec l’enchaîne-
ment des rencontres au premier
tour, nous ne faisions bien sou-
vent que de la récupération ou
de la préparation de matchs.
Nous avons réalisé de nombreux
entraînements tactiques avec
l’idée d’améliorer notre fond de
jeu. Nos deux matchs amicaux
joués (NdlR : victoires face à
Angers et contre Zulte Ware-
gem) ont permis de donner du
temps de jeu à tout le monde.
C’était aussi important pour moi
de voir cette envie de gagner. Et
cela a été le cas.”
LE CHAMPIONNAT
“Notre deuxième place
ne me surprend pas”
“Je tire un bilan positif de la
première partie de saison, car
nos objectifs, d’être en bonne po-
sition en Pro League et être qua-
lifiés en Europa League, ont été
atteints. Dans ma tête, je savais
qu’il était possible d’être
deuxième à la trêve. Même si
beaucoup disaient qu’il allait
être compliqué de confirmer,
nous avions envie de recommen-
cer sur les mêmes bases que la
saison dernière. J’ai vu comment
le groupe a été construit, com-
ment les départs ont été gérés et
comment le travail est fait au
sein du club. Cette deuxième
place ne me surprend donc pas.
En tout début de saison, nous
avions déjà une bonne équipe et
cela s’est encore amélioré avec le
mercato. Pour la deuxième par-
tie de saison, les supporters peu-
vent s’attendre à ce que les
joueurs se donnent à 100 % sur le
terrain. Si nous sommes capa-
bles de répéter cela à chaque
match, je pense qu’on pourra
faire de bonnes choses. Sans dire
que nous allons jouer le titre…
Le top 4 ? Nous y sommes actuel-
lement et nous ferons tout pour
y rester. Atteindre le top 4 n’est
déjà pas évident, mais y rester
est le plus difficile. Nous voulons
tous y arriver et nous acceptons
ce challenge. À terme, pourquoi
ne pas refaire la même chose
que la saison dernière ? Mais
nous ne sommes actuellement
encore nulle part. Le challenge
est de protéger ce que nous
avons actuellement. À nous
d’être ambitieux sans être hau-
tains. Même si cela ne me dé-
range pas quand certains
joueurs disent qu’ils veulent être
champions. De mon côté, je res-
terai dans une communication
du ‘match par match’: je ne suis
pas Dieu, je n’ai rien inventé,
mais je suis convaincu que ma
manière de communiquer et de
travailler est la bonne.”
. Karel Geraerts a réussi ses débuts à la tête de l’Union Saint-Gilloise. © BELGA
“On peut s’attendre
à encore me voir
comme entraîneur
dans vingt ans.”
L’EUROPA LEAGUE
“Jouer le huitième
de finale pour le gagner”
“Au moment du tirage au
sort, je ne m’imaginais pas que
l’Union Saint-Gilloise allait ter-
miner première du groupe.
J’étais surtout content de pou-
voir me retrouver à ce stade de
la compétition et impatient de
pouvoir commencer. Comment
expliquer ce bon parcours euro-
péen ? C’est la même chose que
la saison dernière : tout le club
est bien organisé, tout le monde
fait du bon travail et il y a de la
qualité à tous les niveaux.
Quand un club a une direction
efficace, le staff et les joueurs
peuvent se concentrer essentiel-
lement sur les matchs. On voit le
résultat avec un huitième de fi-
nale d’Europa League qui nous
attend… Nous verrons l’adver-
saire qui pourrait être un gros
morceau. Mais, quoi qu’il arrive,
nous jouerons cette double con-
frontation pour la gagner. Je di-
rai aux joueurs que, peu importe
l’équipe qui se retrouve en face,
il faudra tout donner dès le coup
de sifflet de l’arbitre pour la vic-
toire.”
LE MERCATO
“Assez optimiste sur le fait
que tout le monde reste”
“Je suis assez optimiste sur le
fait que tout le monde va rester.
Ils ont de bons challenges qui les
attendent avec le championnat,
l’Europa League et la Coupe de
Belgique. Mais je ne suis que le
coach, je ne suis pas un joueur,
et chacun a sa carrière indivi-
duelle et fait ses propres choix.
Tout le monde sait que janvier
est un mois particulier. Et cela
me surprendrait qu’il n’y ait
aucun intérêt pour nos joueurs
vu le premier tour qu’ils ont réa-
lisé, mais j’ai pleine confiance en
ma direction et je sais que les
joueurs se sentent bien ici. Con-
cernant de possibles arrivées, je
suis très content de mon noyau.
Si tout le monde reste, je n’aurai
pas besoin d’autres joueurs. Un-
dav ? Je n’ai rien entendu à son
sujet même si je connais ses qua-
lités. J’ai déjà quatre attaquants
et je suis satisfait avec eux. Nous
avons déjà acté un renfort en la
personne de Casper Terho. Même
s’il est trop tôt pour le juger, je
peux dire qu’il y a des qualités
intéressantes, un bon pied gau-
che et déjà une certaine expé-
rience malgré ses 19 ans. Il fau-
dra lui laisser le temps de
s’adapter au championnat
belge.”
SA NOUVELLE VIE
D’ENTRAÎNEUR
“Je n’ai pas de problème
avec la pression”
“J’ai vécu ces six premiers
mois comme entraîneur princi-
pal avec beaucoup de plaisir.
Avec le staff, nous avons vécu de
super moments durant lesquels
nous avons profité, mais aussi
des périodes plus compliquées.
Cela a été le cas durant le mois
d’août avec les défaites contre
Malines et Anvers et la claque re-
çue à Glasgow. Je n’ai jamais vu
le fait de reprendre l’équipe
comme un cadeau empoisonné.
Je savais que certains joueurs al-
laient partir, mais je connaissais
les qualités de ceux qui allaient
rester. J’ai rapidement réussi à
m’adapter à mon nouveau rôle
en ayant une idée claire en tête
que j’ai réussi à mettre en place.
J’ai aussi eu beaucoup de sou-
tien du staff : c’est important
pour un coach de savoir qu’il
peut se reposer sur des gens très
ouverts et avec beaucoup de
qualités, même dans les mo-
ments compliqués. C’est clair
que la pression est plus grande
pour moi que la saison dernière,
car c’est toujours le coach qui a
le dernier mot : il est responsable
dans les bons et dans les mau-
vais moments. Mais je n’ai pas
de problème avec la pression,
j’ai appris à vivre avec elle du-
rant ma carrière de footballeur.
C’est vrai que je ressens une cer-
taine nervosité avant les matchs,
mais elle est positive. Quand j’ai
commencé le coaching, je vou-
lais d’abord voir ce que cela al-
lait donner. J’ai très vite senti que
c’était ce que je voulais faire de
ma vie. Je suis très heureux sur
un terrain, j’adore parler foot-
ball et prendre mes responsabili-
tés. Donc, oui, on peut s’attendre
à encore me voir comme entraî-
neur dans vingt ans.”
UNION SG
Vers une équipe-type ?
Réserves : 21. Pirard, 14. Imbrechts, 3. Boone,