E.PX.
La déception des Rouches, pendant que Christian Burgess célèbre son but, le deuxième des Unionistes ce dimanche à Sclessin.Belga / John Thys
L’Union avait retenu les leçons des défaites à Sclessin de Bruges, de l’Antwerp et d’Anderlecht (avant l’arrêt du match) pour battre les Liégeois, qui s’éloignent du Top 4. prevnext
Ceux qui avaient planifié un déplacement à Sclessin ce dimanche après-midi avant de l’annuler l’ont peut-être regretté. Standard-Union a été un chouette match disputé par deux équipes joueuses qui n’ont pas manqué de mettre de l’intensité dans la rencontre. Et à ce petit jeu, surtout en première période, c’est l’Union qui s’est montrée la plus solide en s’imposant plus régulièrement dans les duels. Pour finalement émerger au bout des 90 minutes et du temps complémentaire en remportant un troisième succès consécutif contre le Standard depuis son retour en D1A.
Deila : « On était
si proches et si loin »
Un succès qui enterre aussi le rêve de Top 4 que certains pouvaient entretenir en Cité ardente après le 18 sur 21 ayant ravivé la flamme chez les supporters. Mais au sortir de cette 17 e journée, en attendant les trois points qui lui seront rendus pour le match arrêté contre Anderlecht, le Standard est à huit points (donc normalement cinq) de la quatrième place occupée par le FC Bruges. Qui plus est, lors du deuxième tour, les hommes de Ronny Deila devront se déplacer à l’Union, l’Antwerp, Bruges, Gand et même à Anderlecht…
« Même si l’attitude des joueurs a été parfaite, nous étions à la fois proches et loin de notre adversaire », analysait Ronny Deila. « On savait que nous devions être parfaits sur le plan de la discipline et saisir nos chances, ce que nous n’avons pas fait. Mais à mi-parcours de la saison, je constate que nous sommes toujours qualifiés en Coupe de Belgique et que nous nous battons pour les Playoffs. L’équipe progresse, s’améliore défensivement mais nous avons encore des choses à améliorer, notamment sur le plan offensif. C’est évidemment dur de perdre mais on doit l’accepter. Et si on continue sur le même chemin et qu’on prend plus de points, on pourra peut-être se battre pour le Top 4. »
En attendant, c’est un petit retour sur terre pour une formation liégeoise que personne n’attendait toutefois pas à pareille fête en début de saison. Mais ses dernières sorties ont démontré avec trois buts sur cinq inscrits sur coups de réparation (dont deux face à l’Union transformés par Dussenne pour égaliser et Zinckernagel dans la dernière minute des arrêts de jeu) lors des trois derniers matches que l’efficacité reste un problème à résoudre même si, face à l’Union, ce sont les Bruxellois qui ont eu le plus d’occasions.
Geraerts : « Ce que fait Deila, c’est magnifique »
Parce qu’ils étaient notamment plus présents dans les duels pour la plus grande joie de leur entraîneur.
« Je suis très fier de ce succès face à une équipe qui est en forme, qui a montré de bonnes choses ces dernières semaines », souligne Karel Geraerts. « C’est d’ailleurs magnifique de voir ce que mon collègue a fait ici en redonnant au Standard son ADN. L’Antwerp, Bruges, Anderlecht ont tous été bouffés dans l’agressivité, les duels, les premiers et deuxièmes ballons quand ils sont venus à Sclessin. Or, tous mes joueurs ont répondu présents dans ce domaine. On grimpe à la deuxième place après le 26 e match de la saison. Suis-je impressionné ? Oui et non. Je sais que ce groupe peut faire beaucoup de bonnes choses si tout le monde croit dans la même chose. Tout est possible en repartant de zéro à chaque match car quand tu gagnes, cela ne compte plus pour la prochaine rencontre. »
Et surtout en conservant le même niveau qui lui a permis d’inscrire un superbe troisième but mêlant le coup de patte de Teuma, la recherche de profondeur de Vanzeir, l’intelligence d’Eckert et l’efficacité de… Nieuwkoop.
Grâce à ce succès à Sclessin là où l’Antwerp, Bruges et Anderlecht ont mordu la poussière, l’Union, se retrouve désormais deuxième à 10 points du leader genkois. Avec un point de moins que la saison dernière, c’est dire le niveau des Limbourgeois. Car à Sclessin, la formation de Karel Geraerts a démontré une fois de plus qu’elle constituait un vrai collectif alliant physique et technique.
LES SAINT-GILLOIS ENCHAÎNENT
« L’Union mérite sa deuxième place »
LUDOVIC BAETEN
Nieuwkoop, troisième buteur unioniste.Belga
prev
Si Bruges, l’Antwerp et Anderlecht ont mordu la poussière à Sclessin, l’Union est parvenue à s’imposer sur la pelouse d’une équipe locale engagée mais moins efficace que son adversaire. « Nous savions qu’ils allaient nous rentrer dedans mais nous n’avons presque rien lâché au niveau des occasions », souffle Loïc Lapoussin avec force. « Plus les matches avancent et plus l’Union acquiert une maturité qui lui permet de sortir de situations compliquées ».
Comme lorsqu’au plus fort de la pression locale, Christian Burgess s’est élevé plus haut que tout le monde pour décocher une tête surpuissante et synonyme de prise de pouvoir pour les Unionistes. « Non seulement nos buts tombent aux bons moments mais en plus, ils sont de belle facture », glisse Senne Lynen avec un large sourire. « C’était une rencontre compliquée face à un Standard en forme et qui reprend vie depuis plusieurs semaines. Gagner avant la trêve, c’est toujours bon, tant pour la confiance que les organismes ». Des corps usés par la fatigue inhérente à l’enchaînement des rencontres mais qui ont réussi à puiser une dernière fois dans leurs ressources pour s’offrir un succès de prestige en terre liégeoise. « Nous avons tout simplement évolué avec nos valeurs », reprend Lapoussin. « Celles qui nous permettent de nous surpasser et de confirmer qu’il faudra compter avec nous cette saison. Rien ne changera jamais chez nous, à savoir que personne ne se prend la tête, mais nous voulons poursuivre sur cette lancée, en montrant à tout le monde que nous ne sommes plus une surprise ».
Si peu de personnes croyaient encore à ce statut d’invité étonnant, Teddy Teuma en remettait une couche. « L’Union est là, ne se cache pas, pose des actes en rapport avec ses paroles et ne lâche jamais rien. Ce n’est pas facile de l’emporter à Sclessin car tu sais que l’atmosphère est spéciale et de nature à te mettre un coup de stress sur les épaules. Au final, et en respectant les consignes, c’est nous qui sommes parvenus à mettre la pression, tant dans le jeu qu’au niveau du marquoir ».
« Incroyable, mais pas étonnant »
Trois nouvelles unités qui offrent le statut de dauphin de Genk à l’Union. Une position presque impensable en début de saison… « Nous sommes aussi qualifiés en Europa League et nous allons disputer les 8 es de finale de la Coupe de Belgique. C’est incroyable ce qu’il se passe mais ce n’est pas forcément étonnant quand tu vois ce que nous parvenons à réaliser. Nous méritons cette deuxième place. Le parcours prouve que notre équipe mérite davantage de respect ». Une boutade aux airs de piqûre de rappel pour ceux qui doutaient des capacités de L’Union à surmonter l’obstacle de la confirmation. « Désormais, nous voulons terminer dans le Top 4 », conclut Bart Nieuwkoop. « Avec la même énergie et les valeurs qui nous habitent ».
5,5
Moris : plusieurs dégagements au pied qui ont terminé leur course directement dans les tribunes. Si sa détente se veut aussi belle que vaine sur le premier penalty de Noë Dussenne, son retard sur Noah Ohio en amène un second totalement évitable…
5,5
Kandouss : un début de rencontre prometteur avec une concentration sans faille. La première brèche s’est toutefois ouverte en fin de première période quand il oublie Steven Alzate dans son dos. Le pire reste sa grossière faute sur Philip Zinckernagel dans le grand rectangle, synonyme de penalty.
8
Burgess : il existe des patrons dans le foot mais le défenseur anglais endosse plutôt le costume de boss. Celui qui s’amuse dans les contacts physiques, qui calme chaque attaque adverse et qui lance la victoire de ses couleurs via un puissant coup de tête.
6,5
Van der Heyden : ce n’est pas à lui de se montrer ou de tenter des choses incroyables. Il en est parfaitement conscient, c’est pourquoi il mise tout sur l’efficacité et la sobriété.
7
Nieuwkoop : il aime quand les débats se durcissent, en jouant de son physique et de sa capacité à impressionner son opposant. Dans le jeu, si certaines pertes de balle sont à noter, sa longue course pour être à la réception de la passe de Dennis Eckert pour tuer tout suspense se voulait tout simplement incroyable.
7
Lazare : il était partout, comme si la débauche d’énergie n’avait pas d’impact sur sa prestation. Habile techniquement et malicieux au niveau des duels, il a posé d’énormes soucis entre les lignes liégeoises.
6,5
Lynen : dans l’ombre, il gratte des ballons en coupant tous les angles avant de se faire oublier et se muer en relais efficace. L’élément qui stabilise l’équipe sans avoir l’air d’y toucher réellement.
7,5
Teuma : l’homme qui voit plus vite que les autres, même si son entame de match ne lui ressemblait pas. Son placement et son intelligence dans les transmissions ont soit permis de temporiser soit d’apporter du danger. Un véritable chef d’orchestre.
6,5
Lapoussin : sa vitesse lui confère un atout sur lequel il ne se repose pas assez, très certainement parce que son nez reste parfois coincé dans le guidon. Rien à se reprocher au niveau défensif.
7
Vanzeir : sa frappe de volée pour ouvrir le score est d’une pureté incroyable, au même titre que ses appels et autres courses pour embêter les relances. Un travail de sape éreintant mais essentiel, comme son ultime sprint pour décocher le centre qui amène le troisième but unioniste.
6,5
Boniface : un monstre physique qui se complique parfois la tâche en voulant forcer le passage. Quand il évolue de manière plus posée et qu’il joue davantage avec ses équipiers, il constitue un point d’ancrage intéressant et difficile à contourner.
Les remplaçants
NC
Puertas, Eckert, Adingra.
J.V.next
6
Bodart : la frappe de Vanzeir est tellement bien placée que le gardien du Standard ne peut absolument rien faire. Il empêche ensuite l’Union de doubler son avance sur un tir de Nieukoop mais est fusillé un peu plus tard par Burgess, de la tête. Au final, il encaisse trois buts sans avoir fait d’erreur.
5,5
Dussenne : pas toujours à la fête face au pressing efficace des Bruxellois. Il ne tremble pas et remet les deux équipes à égalité sur penalty… avant d’oublier d’aller au duel avec Burgess sur le 1-2.
6
Bokadi : le seul des trois défenseurs centraux à ne pas avoir trop souffert à la relance.
5,5
Laifis : un excellent premier quart d’heure avant de s’effacer au fil des minutes.
6
Fossey : une louche parfaite pour isoler Zinckernagel et de bons centres. Il apporte un plus balle au pied, mais apparaît parfois fébrile dans son jeu défensif.
5
Donnum : capable de semer la panique sur le flanc droit adverse, il doit plus souvent prendre l’initiative, tandis que Nieuwkoop lui a causé pas mal de soucis défensivement. Il est également apparu très, trop, nerveux.
5
Raskin : on l’a plus vu courir après les joueurs de l’Union qu’actif en possession de balle.
5
Alzate : il a fallu attendre la 45
e
minute pour voir une frappe cadrée du Standard et elle est venue du médian. S’il a récupéré de nombreux ballons, il n’a pas suffisamment apporté à la construction du jeu.
5
Balikwisha : plus effacé que d’habitude, il est très rarement parvenu à trouver les espaces entre les lignes. Il n’a jamais amené le danger devant le but de Moris.
5,5
Zinckernagel : une perte de balle qui met tous ses équipiers hors position et qui permet à l’Union d’ouvrir la marque… Il rachète son erreur en plongeant dans le dos de la défense adverse contraignant ainsi Kandouss à l’accrocher fautivement dans le rectangle et convertit un penalty en fin de match.
5
Perica : personne ne peut lui reprocher un manque d’implication. L’attaquant croate se bat sur chaque ballon, mais il n’est pas assez présent en zone de finition. Une seule tête dangereuse, hors cadre, en un peu plus d’une heure de jeu.
Remplaçants :
5,5
Cimirot : sa montée au jeu, en défense, n’a eu aucune influence sur le jeu des Rouches.
5,5
Dragus : à peine entré, il oblige Moris à s’employer, sur une volée bien placée mais pas assez puissante.
5,5
Canak : les Bruxellois ne lui ont pas laissé le moindre espace, n’hésitant pas à défendre à deux sur le jeune Liégeois.
NC
Ohio.
LES ROUCHES CONSERVENT LE MORAL
D.S. ET J.V.
Zinckernagel a réduit l’écart sur penalty en fin de match.
Le Standard n’avait plus encaissé trois buts depuis le 21 août dernier, lorsque Louvain était venu s’imposer 1-3 en bord de Meuse. C’était juste avant une série de quatre victoires de rang qui avaient sonné le réveil de l’équipe liégeoise et avait été accueillie avec ferveur par un public devenu fataliste, plus habitué en tout cas à vibrer autant et prêt à refaire de Sclessin un enfer. À rêver aussi à un top 4 qui, à la faveur d’un bilan de 0 sur 6, dicté par des défaites à Eupen et dimanche contre l’Union, s’est éloigné d’importance. Définitivement
? Sans doute tant le Standard a mesuré, hier, le fossé qui le séparait d’une formation bruxelloise dont la qualité du jeu s’est reflétée dans la confection de son troisième but, avec une transversale de Teuma, un centre de Vanzeir pour Eckert et une remise de celui-ci dans la foulée de Nieuwkoop. Et dans la gestion de certains détails. Mais les Liégeois sont loin de baisser les bras. «
Après le break imposé par la Coupe du monde, nous ferons tout pour figurer parmi les quatre premiers du championnat
», lance Philip Zinckernagel. «
Nous avons démontré que nous étions aussi bons que les équipes qui occupent ces places actuellement. Nous devons cependant être meilleurs encore pour y arriver. Mais cela prend du temps. Il ne faut pas oublier que nous avons un nouvel entraîneur, une nouvelle équipe… L’Union, par exemple, ne s’est pas construite en quelques mois seulement. Nous sommes cependant sur la bonne voie. Nous nous améliorons chaque semaine. Nous avons une équipe jeune, en pleine progression. La volonté est là et avec un bon travail lors du stage à Marbella, nous serons plus forts. Je suis certain que nous avons assez de qualités pour atteindre le Top 4.
»
«
Nous n’avons
pas su concrétiser
»
Ce revers face à l’Union a cependant une nouvelle fois mis en évidence le manque d’efficacité éprouvé à plusieurs reprises déjà cette saison. «
Notre jeu défensif s’améliore au fil des matches, nous sommes relativement bien en place, il reste maintenant à progresser dans notre jeu offensif, trouver plus facilement l’homme libre afin d’amener encore plus de danger devant le but adverse
», confirme Aron Dönnum. «
Nous avons tout donné face à l’Union et nous sommes parvenus à nous créer des occasions pour l’emporter, mais nous n’avons pas concrétisé… Tout le contraire de l’Union en fait. De leur côté, les Bruxellois ont fait preuve d’efficacité, à l’image de toute leur saison d’ailleurs. Un constat qui vaut aussi dans notre chef, c’est peut-être cette efficacité qu’il nous manque encore. Mais l’Union était difficile à manœuvrer.
» Et Philip Zinckernagel d’intervenir
: «
Nous nous sommes battus jusqu’au bout, un partage aurait été plus logique selon moi. Mais il est vrai que nous devons nous améliorer devant le but. L’Union est parvenue à le faire. Mais nous y arriverons également en travaillant cela durant les prochaines semaines.
»