JULIEN DENOËL
Entré à la 78e, Nilsson a égalisé à la 90e+2.PhotoNews/David Hagemann
Comment résumer le match de l’Union face à Westerlo en un chiffre ? En mettant en exergue que les Unionistes n’ont cadré qu’une fois. Si le point est mérité, les difficultés en attaque ont failli coûter cher. prevnext
Union SG 1
Westerlo 1
Les buts : 45 e Foster (0-1), 90 e +2 Nilsson (1-1).
Union : Moris, Kandouss, Burgess, Van der Heyden (78 e François), Nieuwkoop (64 e Adingra), Lapoussin, Lazare (64 e Puertas), Lynen, Teuma (87 e Sykes), Boniface (78 e Nilsson), Vanzeir.
Westerlo : Bolat, Reynolds, Seigers, Tagir, Jordanov (75 e Dierckx), De Cuyper, Madsen, Fixelles (84 e Da Silva), Akbunar (57 e Van Den Keybus), Vaesen (75 e Vetokele), Foster.
Cartes jaunes : Fixelles, Lapoussin, Van der Heyden, Van Den Keybus, Teuma, Dierckx, Lynen.
Arbitre : M. Van Driessche.
C’est une statistique pour le moins étonnante quand on voit le match livré par l’Union Saint-Gilloise ce dimanche face à Westerlo. Jusqu’à la frappe victorieuse de Nilsson dans les arrêts de jeu, permettant aux Saint-Gillois d’arracher un point totalement mérité, les hommes de Karel Geraerts n’avaient pas cadré le moindre tir. On ne peut pourtant pas dire qu’ils sont restés apathiques devant puisqu’ils ont tenté leur chance à plus de 20 reprises.
Ce manque de réussite devant, à deux doigts d’être sans pitié, s’explique selon Geraerts par plusieurs éléments. Le premier, c’est tout simplement la qualité de son adversaire. « Il faut toujours regarder qui on a face à soi, et Westerlo était bien organisé. Face à cela, il faut être bien », analysait le T1 saint-gillois. Et être bien, justement, l’Union ne l’était pas devant. Avec l’accumulation des matches et des minutes (1.830 pour Vanzeir depuis le début de saison, 2.333 pour Boniface par exemple), le manque de fraîcheur commence forcément à se faire sentir. « Avec tous les matches, c’est normal. Mais ce n’est pas une critique, c’est juste la réalité », souffle Geraerts qui n’en voulait pas à ses joueurs.
« On a compensé
avec de la volonté »
Pas étonnant finalement que la solution soit venue du banc, avec un Nilsson bien en jambes et attentif au moment de conclure le ballon offert par Vanzeir. « Tous les joueurs sont importants, c’est un vrai groupe », souriait Geraerts.
Attention cependant que si le manque de réussite devant fut criant, l’Union n’a pour autant pas livré un mauvais match, loin de là. Et comme plus d’une fois cette saison, c’est en se basant sur leur fighting spirit que les Bruxellois se sont sortis de ce mauvais pas. « On a compensé ce manque de fraîcheur avec de la volonté, de l’engagement. Je n’ai rien à reprocher à mes joueurs car ils y ont cru jusqu’au bout. Ils peuvent être fiers d’être revenus, ce n’était pas évident. » Cette manière de jouer, sans jamais rien lâcher, le coach saint-gillois la cultive en permanence avec ses hommes. « Je le répète à chaque entraînement : c’est important d’avoir la volonté de gagner chaque match, que ce soit à l’entraînement, en amical, en championnat ou en Coupe d’Europe. Il faut jouer avec conviction. » Et la chance du coach, c’est d’avoir un groupe qui y répond. « Ils ont les qualités mentales pour le faire tous les 3 jours, cela fait du bien. »
Début brouillon
Reste que si l’Union a dû puiser dans ses ressources mentales pour aller chercher ce point ô combien mérité, c’est que tout ne fut pas parfait avant cela. Auteurs d’un début de rencontre brouillon, les hommes de la Butte ont souvent commis quelques petites erreurs qui, si elles ne se payent pas cash au départ, ont fini par avoir comme conséquence de voir Westerlo ouvrir le score juste avant la pause. Lancé en profondeur, Foster se jouait de Kandouss avant d’aller fusiller Moris avec l’aide du montant.
Loin d’accabler ses hommes, Geraerts cherche à tirer des leçons de cette première mi-temps moins bien maîtrisée que la seconde. « On était prévenu pourtant. Westerlo est le genre d’équipe qui joue vers l’avant, presse vers l’avant. Ça offre des espaces et on a voulu en profiter. Cependant, pour ça, il faut savoir rester organisé en même temps, ce qu’on a parfois oublié. Et Westerlo en a profité. Cela nous servira de leçon : face à une équipe offensive, il faut rester organisé quand on a le ballon », remarquait-il.
Avec la défaite de Bruges, l’Union a peut-être raté le coche. Mais Karel Geraerts reste positif. « On aurait pu faire la bonne opération, mais honnêtement, je pense qu’on peut être fier de notre parcours jusqu’à présent. Troisième en championnat, premier en Europa League… Si on nous avait dit cela en début de saison, on aurait signé à deux mains. »
Même quand elle ne gagne pas, l’Union continue à sourire…
« À bout »
J.D.
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Si l’Union a décroché ce point à l’arrache, elle le doit aussi à son gardien Anthony Moris, auteur d’un arrêt décisif juste avant l’égalisation. « Sans ça, c’est 0-2. L’équipe a le mérite d’aller chercher ce petit plus mentalement pour continuer à y croire », sourit-il. Le gardien, s’il savoure la mentalité affichée face à Westerlo, souligne également les difficultés offensives du soir. « Techniquement, dans les 30 derniers mètres, on n’était pas assez précis. Il suffit de regarder les stats, le gardien adversaire n’a pas eu un arrêt à faire. Ça traduit notre manque d’efficacité aujourd’hui. Physiquement, on arrive au bout. On a vu qu’on n’avait pas assez de ressources pour bien jouer mais on a eu le mérite de ne rien lâcher », analyse-t-il à chaud mais très justement avant de reconnaître les mérites de Westerlo : « Tactiquement, ils étaient bien dans le coup. »