VINCENT MILLER
Vanzeir et Teuma, deux éléments qui étaient déjà présents en… D1B.Photo News / Jimmy Bolcina
Comme l’année passée, l’Union Saint-Gilloise déjoue tous les pronostics. On lui prévoyait le pire, elle est confortablement installée dans le Top 4 après quinze journées, tout en brillant sur la scène européenne. Voici comment les Saint-Gillois parviennent à confirmer leur fabuleuse saison 2021-2022 next
C’est une lapalissade que d’affirmer que la saison de la confirmation est toujours la plus compliquée. D’autant plus quand elle a mis la barre très haute avec une seconde place finale. Toutefois, cette maxime ne semble pas devoir s’appliquer aux Saint-Gillois qui maintiennent la cadence. Les Jaune et Bleu ne comptent en effet que deux points en moins en championnat qu’à pareil stade de la compétition la saison passée (32 unités en 15 matches, contre 34 il y a un an). Mais comment expliquer une telle continuité dans les résultats ?
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Les départs ont été comblés
Le mercato estival laissait augurer le pire. L’Union pouvait en effet craindre un pillage en règle de son effectif. Au final, elle n’aura perdu « que » trois éléments majeurs : Casper Nielsen, Deniz Undav et Kaoru Mitoma. Sans oublier son coach Felice Mazzù. Quelques mois plus tard, force est de constater qu’on n’entend plus circuler ces noms dans les travées du stade Marien. C’est que l’Union est parvenue à combler efficacement ces départs. Elle a trouvé le digne successeur de son buteur allemand en la personne de Victor Boniface. Si le Nigérian n’a pas encore le même rendement au niveau des buts que son prédécesseur, il a tout de même déjà impressionné tout son monde par son volume de jeu, sa conservation du ballon et sa vitesse balle au pied. Et quand il marque, cela rapporte de précieux points à son équipe. Comme ce fut le cas contre Anderlecht et Eupen, ou encore en Europa League.
Senne Lynen a lui pris le relais efficacement de Casper Nielsen. Si le jeune Belge a un style de jeu moins flamboyant que le Danois parti à Bruges, il ne s’en révèle pas moins d’une efficacité précieuse, placé en sentinelle devant la défense.
Enfin, Simon Adingra a bien suppléé Kaoru Mitoma, offrant déjà, comme le Japonais l’an dernier, quelques moments de magie aux fans saint-gillois. À l’instar de ce premier but en championnat face à Saint-Trond.
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La base de la… D1B
a été conservée
Si l’Union est parvenue à combler les départs, l’autre grande réussite de son mercato est d’avoir réussi à retenir la majorité du groupe. Karel Geraerts a ainsi dû déployer toute son énergie pour convaincre Teddy Teuma de rester au bercail. Bien lui en a pris car le capitaine réalise une première partie de saison de haute voltige, étant le joueur le plus décisif de son équipe avec déjà sept buts et huit assists à son compteur.
L’Union n’a donc pas dû repartir de zéro. Loin de là même puisque huit titulaires réguliers étaient déjà présents en D1B il y a deux saisons : Anthony Moris, Ismaël Kandouss, Christian Burgess, Siebe Van der Heyden, Loïc Lapoussin, Teddy Teuma, Senne Lynen et Dante Vanzeir. Forcément, les automatismes étaient déjà bien huilés.
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Le noyau à la disposition
de Geraerts est plus large
Durant le mercato, l’Union a misé sur la qualité mais également sur la quantité. Alors que Felice Mazzù devait faire avec un noyau étriqué, Karel Geraerts, lui, dispose de nettement plus de solutions. Et ce, à tous les postes. Il a donc tout le loisir de faire tourner son équipe. Ce qui n’est pas du luxe alors que son équipe enchaîne les rencontres tous les trois jours.
Son banc est mieux fourni et ses changements en cours de match peuvent également avoir plus d’impact. On songe notamment aux montées au jeu tonitruantes de Loïc Lapoussin face à Braga et à Bruges. L’international malgache ayant à chaque fois distribué un assist. Ou encore à ce fameux doublé de Gustaf Nilsson face à Braga.
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La mentalité de
la gagne est exacerbée
Enfin, et surtout, ces résultats ne seraient pas possibles sans une toute grosse mentalité. L’Union joue tous les matches pour les gagner, peu importe l’adversaire en face. Il s’agit certes d’une affirmation simpliste mais que Karel Geraerts s’échine à mettre en œuvre en tous lieux et en tout temps. Cet état d’esprit a déjà donné lieu à quelques remontadas épiques, comme celles contre Malmö (de 1-2 à 3-2), Braga (de 1-0 à 1-2) ou plus récemment Bruges (de 0-2 à 2-2).
Autant d’éléments qui permettent aux Jaune et Bleu d’enchaîner les résultats positifs. Ils restent d’ailleurs sur un bilan de 19 points sur 21 (et 19 buts inscrits). Une bonne passe qu’ils espèrent confirmer ce dimanche contre Westerlo.
KAREL GERAERTS
« Tirer des leçons de cette défaite »
J.B.
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Digérer le revers face à Berlin et repartir de l’avant n’est pas une tâche compliquée pour les Unionistes qui, même s’ils haïssent la défaite cette saison (seulement 4 en 23 matches), savaient où se situait la priorité cette semaine. Westerlo dimanche, plutôt qu’un match européen sans enjeu sauf pour les joueurs en manque de temps de jeu, pour maintenir l’USG dans le Top 4, alors qu’un déplacement à Sclessin se profile la semaine prochaine. « Avant chaque séance d’entraînement au lendemain d’une rencontre, nous en discutons une dernière fois mais ensuite, nous sommes pleinement concentrés sur le match suivant. Quand on gagne, il faut pouvoir en profiter mais quand on perd, il faut pouvoir en tirer des leçons. Ici, c’est Westerlo qui compte. » Karel Geraerts se méfie forcément d’un promu qui n’en a plus que le nom à mi-championnat. « Westerlo joue un football ouvert, avec beaucoup de mouvements vers l’avant, malgré son statut de promu. Le résultat obtenu à Bruges (0-2) prouve qu’il faut vraiment prendre ce match très au sérieux. »
Face aux anciens Fixelles, Jordanov et Perdichizzi, « trois joueurs dotés d’une mentalité exceptionnelle » selon Geraerts, l’Union Saint-Gilloise doit donner un dernier coup de rein avant la parenthèse Qatar. Un break accueilli à bras grands ouverts par une équipe qui est four et au moulin depuis le mois d’août, avec une réussite qu’on ne lui prédisait pas forcément. « Aucun club ne sait gérer ce rythme pendant des mois », précise Geraerts. « Ce sera une grande trêve, c’est bien pour nous mais pour beaucoup d’autres clubs aussi. »
INITIATIVE
Des « vétérans supporters » au match
V.M.
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Le 10 avril dernier était organisée une « Zwanze Parade » sous l’impulsion de différents clubs de supporters de l’Union. Le but ? Fêter l’accession aux playoffs mais également récolter de l’argent au profit des « vétérans supporters du club qui ne savent plus se déplacer », confiait Didier Goffart, un des organisateurs de cette grande fête populaire.
Ce dimanche, et en coopération avec l’Union Foundation, l’initiative se matérialise puisque deux mini-bus seront affrétés pour transporter des pensionnaires de la résidence « Les Tilleuls » à Saint-Gilles vers le stade Marien. Assurément un grand moment en perspective pour ces plus anciens sympathisants du matricule 10. À noter que cette initiative, qui voit donc le jour, sera amenée à se répéter lors des prochains matches à domicile.
Samuel Chukwudi, pépite unioniste et néo-international
SÉBASTIEN FERRANTE
Samuel Chukwudi est heureux de cette sélection.Haraldsen
Il n’a que 19 ans, fait 1m95, et est le pilier défensif du groupe U23 de l’Union Saint-Gilloise. Il vient d’être sélectionné, pour la première fois, pour l’équipe A de son pays et affrontera la République Tchèque et le Kosovo prochainement en amical.
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Sur un terrain, Samuel Chukwudi ne passe pas inaperçu. Plutôt balèze et dur sur l’homme, il fait partie des belles révélations de cette équipe B de l’Union Saint-Gilloise.
Arrivé dans le courant de l’année 2022 au matricule 10, il fait partie des fameux joueurs scrutés et trouvés par Chris O’Loughlin, le directeur sportif du club, avec le fameux système de datas. S’il ne rentre pas en ligne de compte chez les A pour le moment, le Féroïen sait que son heure viendra. « C’est une de mes ambitions en tout cas. Je n’ai que 19 ans et je dois encore beaucoup travailler pour être au niveau des joueurs de la première. J’ai déjà eu l’opportunité de m’entraîner avec eux et c’est solide, très solide. Il faut que je prouve dans un premier temps et que je me montre patient », raconte le défenseur prêté avec option d’achat par HB Tórshavn, l’une des « grosses cylindrées » de son archipel natal.
Une arrivée surprise à Saint-Gilles
Débarqué avec ses valises dans la capitale il y a quelques mois, le joueur avait déjà flirté et été en contact avec la direction saint-gilloise quelques mois auparavant. « On m’avait déjà contacté mais je m’étais blessé et cela avait freiné l’opération. On m’a recontacté il y a quelques mois et, pas de chance, je l’étais une fois encore. Mais Chris O’Loughlin m’a expliqué que ma blessure allait être prise en charge par le staff médical ici. Comment ai-je vécu cet entretien téléphonique avec lui ? C’était très spécial (rires) ! Je ne pensais pas qu’un club comme l’Union allait s’intéresser à moi. C’est une grande étape dans ma jeune carrière et la première fois que je quittais les Îles Féroé pour jouer au football à l’étranger », avance Samuel, qui est sous contrat professionnel à l’Union.
Le défenseur central né en 2003 savoure aussi son nouvel environnement. Il aime ce nouveau style de vie et ce que représente le football dans notre Royaume. Pour le moment, il est le seul transfert entrant venant de l’étranger, avec Christian Makaté, à évoluer avec les B. « C’est une belle aventure. Pour le moment, les résultats de l’équipe sont satisfaisants et la manière de jouer est plus ou moins similaire entre la D2 ACFF et la Betri-Deildin (NdlR : la première division aux Îles Féroé) même si je dirais que c’est plus physique là-bas. Lors des entraînements que j’ai pu avoir avec l’équipe première, j’ai été impressionné par le niveau. Il y a un écart conséquent mais je m’y sentais bien et à l’aise lors des séances. Je me suis tout de suite bien entendu avec Christian Burgess et Ross Sykes. Ils sont tous les deux Anglais et défenseurs, cela facilite les échanges », nous raconte le roc défensif qui a effectué toutes ses classes à « HB » avant de boucler la boucle en rejoignant l’équipe fanion.
Une première sélection chez les A
Sur une lancée incroyable depuis le début de saison, l’homme a réussi à gratter une première cap pour jouer avec l’équipe A des Îles Féroé. « C’est tout frais, j’ai reçu ma convocation mardi pour disputer deux matches amicaux face à la République Tchèque et le Kosovo. Pour moi, c’est un rêve qui va se réaliser. Je suis très fier de ça et ma famille aussi. Dès qu’ils ont appris la nouvelle, j’ai reçu beaucoup de messages de soutien et d’encouragement. J’espère avoir l’opportunité de me montrer et passer un palier. »
Cette récompense, bien méritée, lui permettra aussi de se faire suivre de plus près. Peut-être que cela donnera quelques idées à Karel Geraerts d’ici la fin de saison…