SÉBASTIEN FERRANTE
Michel Delph, un amoureux de l’Union Saint-Gilloise.D.R.
L’actuel T1 de Ganshoren s’apprête à retrouver ses anciennes couleurs ce week-end pour le match Union U23 – FCG. Il évoque, avec plusieurs anecdotes croustillantes, ses souvenirs à l’Union Saint-Gilloise étant plus jeune. Immersion. prevnext
Pour parler de l’Union Saint-Gilloise, Michel Delph ne compte pas les minutes passées au téléphone. Et pour cause, l’actuel entraîneur du FC Ganshoren a connu les plus belles années foot de sa vie à la Butte. L’ancien milieu offensif nous évoque ses souvenirs du temps passé à l’Union Saint-Gilloise.
Chez les Delph, le football se transmet dans les gènes et ce de génération en génération. « Mon papa était un supporter de l’Union Saint-Gilloise. Quand j’étais jeune, j’ai joué pour un petit club à Forest (NdlR : le Racing Club de Forest Ovetense), qui se trouvait juste à côté de la maison familiale. Puis Anderlecht est venu me chercher dans ce club forestois et j’y ai joué jusqu’à mes douze ans. J’ai connu la génération Bassegio, Stassin puis j’ai même connu un épisode avec la sélection nationale parce que, à l’époque, il y avait les sélections chez les jeunes également. C’était une très belle histoire », raconte dans un premier temps Michel Delph, qui a évoqué avec beaucoup de plaisir, ses années en jeunes.
C’est alors que l’Union entre dans l’équation. « Le club m’a acheté pour m’avoir définitivement car, avant cela, Ovetense me prêtait pour un an à chaque fois à Anderlecht. Je ne sais plus combien j’ai coûté mais c’était une belle petite somme si mes souvenirs sont bons (rires) », explique l’homme fort de la maison ganshorenoise. « Quand j’ai rejoint l’Union, c’était tout un symbole pour moi. C’était à quelques centaines de mètres de chez moi et mon club préféré. Je voulais rejoindre ce club et jouer pour le blason. J’allais même voir l’USG au Parc Duden étant gamin. C’était quelque chose de très spécial. J’ai ensuite effectué toutes mes classes de jeunes de mes 12 à mes 17 ans à l’Union avant de rejoindre le noyau A l’année de mes 17 ans. C’était de super belles années. Le football d’avant était plus vrai et plus ludique que maintenant. On se retrouvait avec les copains et c’était un plaisir énorme. Maintenant, tout a changé. C’est devenu, avant tout, un business. À treize ans, tu as déjà des agents qui rôdent autour des terrains et tu as aussi l’impact familial derrière le gamin. Je ne sais pas si les jeunes d’aujourd’hui s’épanouissent dans ce milieu où la pression est présente depuis le plus jeune âge… », raconte le T1 ganshorenois, qui évoque aussi son épisode en équipe première unioniste.
Assurément les meilleures années foot de sa vie, Delph a apprécié son aventure chez les A. « J’ai vraiment aimé ces saisons en équipe première. Je venais voir les matches des A étant jeune puis je me retrouvais sur le terrain, quelques années plus tard. C’était symbolique. J’ai connu de superbes moments dont, notamment, un match face à Waregem, en D2, où on les empêche de monter sur notre terrain et où je suis buteur. Il y a aussi cette rencontre amicale du centenaire (NdlR : l’année des 100 ans de création du club) face à Anderlecht. J’ai pu affronter un gars comme Pär Zetterberg dans un match où il y avait plus de 6000 personnes dans le stade. C’était incroyable. J’en garde des souvenirs intacts d’autant plus que c’était sous les yeux d’un certain Raymond Goethals… »
À l’Union, l’homme a failli même décrocher un transfert de prestige vers la D1 belge, au FC Malines. « Ils m’ont scouté à plusieurs reprises mais cela ne s’est pas fait à peu de choses près. Ma carrière aurait pu être bien différente mais je reste très fier de ce que j’ai accompli à l’Union même si nous avons connu une descente… Quand j’ai compris que cela allait être difficile d’être professionnel – car ce n’était pas comme maintenant – j’ai suivi des études en marketing puis j’ai un peu bourlingué après mon départ de l’Union. J’ai transité dans les échelons amateurs puis j’ai arrêté très jeune (29 ans) pour lancer ma boîte. Je suis fier d’avoir connu ces aventures », lâche Michel Delph.
Un match spécial…
à moitié
Forcément, ce match sera spécial à plusieurs titres pour le T1 du FCG. « J’ai connu mes plus belles années là-bas et, même si tout a changé, je reste supporter de l’Union. Je vais encore voir des matches. Puis, deux de mes enfants jouent en U18 Élite à l’Union. Je vais les voir chaque week-end et eux viennent me voir aussi. C’est spécial. Je reste toujours très attaché à l’Union. Est-ce que ce sera une rencontre spéciale pour moi ? Oui et non. Si cela avait été contre la première, cela aurait marqué le coup. On joue les U23 et ce n’est pas pareil. En plus, la rencontre se jouera à Rebecq et non au stade Marien. Mais je suis impatient de me frotter à l’une des plus belles surprises de la série. Une formation talentueuse qui joue très bien mais qui manque encore d’expérience. »
On verra ce que cela donnera après ces retrouvailles.