Oui, je suis encore tous
les matchs du Spor-
ting à la télévision !”
Quand Pär Zetter-
berg nous répond au télé-
phone depuis sa Suède natale,
difficile de ne pas aborder l’ac-
tualité d’Anderlecht. L’icône
des Mauves, virée il y a plus de
deux ans de la maison bruxel-
loise après avoir fait son re-
tour au sein de la cellule spor-
tive, prend toutefois des pin-
cettes pour parler de la
tourmente dans laquelle est
actuellement le club de son
coeur. “Je sais ce qu’il se passe
là-bas mais je n’ai pas envie de
me prononcer à ce sujet pour le
moment. Cela fait mal mais c’est
la vie. En plus d’Anderlecht, j’es-
saye aussi de regarder le plus
possible de matchs de l’Union
pour pouvoir suivre Gustaf.”
“Mister Z”
connaît très
bien Gustaf
Nilsson,
l’attaquant
suédois ar-
rivé cet été
à l’Union, et
est beau-
coup plus
bavard à
son propos.
“Je le connais depuis qu’il a 8
ans”, explique celui qui a fêté
ses 52 ans il y a deux semai-
nes. “Mon fils et Gustaf ont le
même âge, ils ont été copains
durant longtemps et il venait
souvent à la maison. J’ai aussi
joué avec son père quand j’étais
jeune. Je connais sa famille de-
puis trente-cinq ans.”
. Tout pour être
un vrai buteur
Ce qui lui a permis de voir
de très près la trajectoire du
longiligne attaquant unio-
niste qui a déjà pas mal bour-
lingué dans sa carrière. À
25 ans, Nilsson connaît à
Bruxelles sa huitième expé-
rience professionnelle.
“Il n’a pas eu un parcours fa-
cile, se rappelle Zetterberg. Il a
eu plusieurs blessures qui l’ont
empêché d’atteindre son
meilleur niveau. Il a dû faire
face à de la malchance à plu-
sieurs reprises comme cela a été
le cas quand il s’est blessé lors
de son tout premier entraîne-
ment à l’Union. Quand il a en-
tendu l’intérêt du club pour lui,
il m’a téléphoné pour me de-
mander conseil. Je lui ai dit tout
le bien que je pensais de cette
équipe. Juste avant de signer à
Bruxelles, il m’a à nouveau ap-
pelé pour prendre des derniers
renseignements. Je lui ai dit de
foncer car j’ai toujours aimé ce
club qui a beaucoup évolué ces
dernières années. Je voyais
l’Union comme une belle étape
dans sa carrière.”
Revenu de blessure au mi-
lieu du mois de juillet, Gustaf
Nilsson a dû faire preuve de
patience, barré par des
joueurs comme Boniface, Van-
zeir ou encore Ayensa. Bien
monté au jeu lors du match
aller face à Malmö, c’est à
Braga qu’il s’est fait une répu-
tation en inscrivant un dou-
blé dans les dernières minu-
tes d’un match totalement
fou.
“Il a toujours eu le potentiel
pour être un bon buteur. C’est un
joueur qui sait vraiment mar-
quer des buts. Dans les 16 mè-
tres, il est très dangereux : si un
ballon tombe, il sera toujours
autour du ballon. Il sait mar-
quer de la tête, du pied droit ou
du pied gauche. Il l’a prouvé à
Braga en rentrant au jeu et en
changeant le cours du match à
lui tout seul. J’étais très content
pour lui, je lui ai envoyé un mes-
sage directement après la ren-
contre.”
. Malmö
en mauvaise posture
Malgré sa montée en puis-
sance ces dernières semaines,
Nilsson devrait débuter le
match à Malmö sur le banc,
comme cela a toujours été le
cas cette saison hormis lors
du déplacement à Ostende. Le
deuxième Suédois de l’équipe,
avec le gardien Joachim Im-
brechts, pourrait assister à la
qualification de son équipe
pour le prochain tour de
l’Europa League, face à une
équipe de Malmö en très mau-
vaise posture : le plus grand
club suédois, qui est actuelle-
ment septième du champion-
nat domestique, reste sur
neuf matchs sans victoire et
n’a toujours pas accroché le
moindre point en Europa Lea-
gue. “Ils ont énormément de
problèmes cette saison, com-
mente Pär Zetterberg. Malgré
leur statut et leurs nombreux
succès européens ces dernières
années, ils sont en plein doute.
Ils viennent de perdre trois ren-
contres d’affilée en champion-
nat. Il y a eu plusieurs change-
ments d’entraîneur, ce qui n’a
pas permis d’avoir une réelle
stabilité. Il y a aussi eu beau-
coup de blessés dans l’équipe et
les joueurs qui ont porté le club
ont désormais un certain âge.
C’est vraiment le moment idéal
pour l’Union d’affronter
Malmö.”
À l’aller, les Suédois avaient
rapidement pris l’avance
avant l’égalisation de Chris-
tian Burgess. Repassé devant
juste après la mi-temps grâce
à l’ex-Anderlechtois Kiese The-
lin, Malmö avait ensuite vu
l’Union prendre les trois
points grâce à un but de
Teuma et un autre de Boni-
face. Une victoire méritée
pour l’équipe qui avait eu 66 %
de possession de balle et
comptabilisait onze tirs ten-
tés contre trois pour leur ad-
versaire du soir.
“L’Union avait très bien joué
le coup même si Malmö avait
quand même dominé une partie
du match. Les Bruxellois avaient
fait très mal avec leurs contres
en profitant des espaces laissées
par la défense de Malmö. Le ré-
sultat était finalement logique
car l’Union avait été plus forte.
Depuis le match aller, l’Union a
progressé et joue nettement
mieux… alors que Malmö a
baissé son niveau. Ils sont désor-
mais obligés de faire un résultat
car les supporters attendent une
réaction. Mais si l’Union arrive à
mener dans la première demi-
heure du match, elle aura une
grande chance de remporter le
match.”
. Teuma,
un profil qui plaît
L’équipe de Karel Geraerts,
qui reste sur neuf matchs
sans défaite toutes compéti-
tions confondues, plaît énor-
mément à Zetterberg. Qui
n’aurait pas nécessairement
misé sur une si belle saison
après le changement d’entraî-
neur cet été. “Ils m’impression-
nent d’autant plus que Mazzù
est parti mais aussi d’autres
joueurs comme Nielsen. Ils déve-
loppent un très bon football. On
voit sur le terrain qu’il s’agit
d’une vraie équipe. Quand on
voit qu’ils sont capables de pren-
dre un point en étant menés 0-2
et à dix contre onze face à Bru-
ges, cela montre tout leur poten-
tiel. Personnellement, j’aime
beaucoup Teddy Teuma. Je
l’avais remarqué lors d’un
match amical quand j’étais en-
core à Anderlecht. C’est un gros
travailleur qui sait marquer et
donner une passe décisive. Mais
l’Union a beaucoup de joueurs
avec de grandes qualités.”
Ce jeudi soir, Zetterberg
sera certainement devant son
écran de télévision.
Avant de passer une nou-
velle journée loin du foot-
ball… “Mon quotidien ? Je pro-
fite de la vie, sourit-il. Je joue
beaucoup au padel qui est de-
venu ma passion principale. Je
participe à plusieurs tournois en
Suède où ce sport est bien déve-
loppé avec énormément de
joueurs. Je ne sais pas ce que je
ferai dans un an ou deux. Un re-
tour dans le football est possi-
ble, tout reste ouvert, mais ce
n’est pas quelque chose que je
cherche actuellement.”