Quelques minutes en début de saison pour Mohamed Salah.News
Huit : c’est le nombre de joueurs formés en tout ou en partie par Braga et inscrits sur la feuille de match jeudi dernier en Europa League contre l’Union qui, de son côté, n’en comptait … aucun ! Un constat interpellant mais que tient à nuancer le club saint-gillois. next
Vitinha, Fabiano, Tiago Sá, Hornicek, Gorby, Rodrigo Gomes, Alvaro Djalo, Bruno Rodrigues : plus d’un tiers du noyau portugais qui a donné la réplique à l’USG à la « Pedreira » la semaine dernière est passé par la « Cidade Desportiva », le centre de formation de Braga. Une école des jeunes qui a également vu éclore des joueurs du calibre de Pedro Neto (aujourd’hui actif à Wolverhampton), Francisco Trincão (transféré à Barcelone pour 31 millions d’euros en 2020) ou encore David Carmo (transféré cet été pour 20 millions d’euros à Porto).
Un contraste saisissant avec l’Union qui peine, pour l’heure, à intégrer ses jeunes en équipe première. Seuls Mohamed Salah, monté à deux reprises en début de saison mais qui a depuis lors disparu de la circulation, et Ilyes Ziani, qui avait été titulaire contre Malines mais qui est depuis lors parti en prêt au Standard où il joue avec les U23 en D1B, avaient pointé le bout de leur nez. « Mais le travail est en train de se faire », coupe Thomas Rodrigues, le directeur de l’École des jeunes du matricule 10. « Il ne faut pas oublier qu’on évoluait à l’échelon inférieur il y a quelques années et qu’on n’est jamais qu’au début du ‘process’. Moi, je remarque plutôt que c’est déjà une chance d’avoir des joueurs comme Mohamed Salah, mais également Soulaimane Berradi, Ryan Safari ou Joachim Imbrechts qui sont proches de l’équipe première. C’est pas mal comme point de départ. »
Mais l’Union le sait : le chemin est encore long avant d’arriver au niveau d’un club comme Braga qui, pour sa part, a opéré un tournant majeur il y a quelques années. « Il y a cinq ans, nous avons construit notre tout nouveau centre de formation, juste au-dessus du stade. Il a coûté 10 millions d’euros. Mais il est déjà entièrement remboursé grâce aux transferts des jeunes qui en sont sortis », sourit Paulo Ferreira, le directeur de la « Cidade Desportiva ». « Aujourd’hui, nous comptons neuf terrains d’entraînements (NDLR : cinq synthétiques, trois en herbe et un de beach soccer), une vingtaine de scouts et près d’un millier de jeunes. Et nous sommes actuellement encore en train de nous agrandir. Je dirais que, après Benfica, nous sommes devenus le deuxième club formateur du pays. Dans chaque catégorie d’âge en équipe nationale, il y a désormais trois ou quatre joueurs de chez nous. Il n’y a que Benfica qui fait mieux. En fait, de manière générale, au Portugal, les clubs investissent massivement dans leurs infrastructures afin de pouvoir attirer les meilleurs jeunes chez eux. »
L’Union, pour sa part, doit composer avec des infrastructures éparpillées entre plusieurs sites : celui de la rue Joseph Bens à Uccle où évoluent les plus jeunes, celui du « Barca » à Anderlecht où jouent les plus âgés et celui du Fit Five à Forest en hiver. « Il y a quatre terrains d’entraînement, deux au Bens et deux au Barca. Il y a aussi un terrain de beach soccer et une salle de fitness sous tente au Barca. Et enfin deux autres indoor au Fit Five. Notre but est de développer encore plus les infrastructures. Et on travaille à ce sujet main dans la main avec la commune de Saint-Gilles », réagit encore Thomas Rodrigues.
Problématique supplémentaire toutefois : pour l’heure, le site du Barca ne peut pas accueillir les rencontres de l’équipe U23 de l’Union qui évolue en D2 ACFF. « On avait remis l’éclairage en conformité l’année dernière pour nos U21. Mais pour la D2, l’ACFF exige que le terrain mesure au minimum 60 mètres de largeur. Or, il en fait 55. Sur ce coup, nous ne pouvons vraiment rien y faire… » L’Union B a donc dû se mettre à la recherche d’une solution. Et a récemment trouvé un accord avec Rebecq pour pouvoir y disputer ses matches à domicile jusqu’à la fin de la saison.
Pas de quoi pour autant entamer le moral du responsable du centre de formation de l’USG qui a des arguments à faire valoir pour attirer les jeunes pépites. « Notre vitrine reste l’équipe première. Et puis, il y a aussi le fait qu’on soit un club bruxellois à taille humaine. Certains joueurs n’ont peut-être pas su trouver leur place à Anderlecht en Elite 1, mais pourraient la trouver chez nous en Elite 2. »
Reste désormais à voir dans le futur qui parviendra à s’établir durablement en équipe première à l’Union. Comme l’ont fait des joueurs comme Fabiano ou Vitinha du côté du Sporting Braga. Un club que l’USG retrouvera ce jeudi soir en Europa League.