Les Bruxellois ont tiré les leçons de la défaite
à Glasgow pour s’offrir une victoire méritée.
Avant son entrée en
lice en Europa Lea-
gue, l’Union Saint-
Gilloise ne partait
clairement pas avec les fa-
veurs des pronostics. Certai-
nes mauvaises langues se de-
mandaient même combien de
buts Anthony Moris allait en-
caisser avant de rentrer sur
Bruxelles.
Finalement, et comme cela
a souvent été le cas ces der-
niers mois, l’Union a déjoué
tous les pronostics en mon-
trant qu’elle avait les qualités
pour embêter tout le monde.
Même une équipe allemande
invaincue depuis le début de
la saison – quatre victoires et
deux nuls en six matchs – qui
avait réussi à tenir en échec le
grand Bayern Munich le week-
end dernier (1-1).
. Le pied sur le ballon
Pour réussir cet exploit, les
hommes de Karel Geraerts ont
montré qu’ils avaient retenu
les leçons de leur cuisant
échec subi sur le terrain des
Glasgow Rangers il y a tout
juste un mois. Là-bas, dans
une ambiance indescriptible,
Teuma et ses coéquipiers
n’avaient jamais réussi à im-
poser leur jeu et s’étaient fait
rouler dessus.
À Berlin, dans une am-
biance presque aussi chaude
qu’en Écosse, l’Union a réussi
à rapidement mettre le pied
sur le ballon et à proposer plu-
sieurs combinaisons intéres-
santes. La situation ne sem-
blait pas déranger des Alle-
mands plutôt enclins à laisser
le cuir à leur adversaire dans
une première demi-heure plu-
tôt bien gérée. “Quand nous
avions le ballon, nous osions
jouer au football, expliquait
après la rencontre Karel Ge-
raerts, le T1 unioniste. J’avais
été impressionné par l’Union
Berlin en analysant son jeu. Il
fallait canaliser leurs forces et
faire attention aux transitions.
Nous avons essayé de mettre un
plan en place et cela s’est bien
passé durant la première pé-
riode.”
. Des risques qui payent
Mais une Union qui domine
n’est pas toujours une Union
qui marque et donc qui ga-
gne. Il y a un peu plus d’une
semaine, l’Union s’était tiré
une balle dans le pied d’entrée
de jeu à l’Antwerp en ne réus-
sissant pas à ouvrir le score en
première et en commettant
une bête erreur pour offrir le
premier but à son adversaire.
À Berlin, c’est tout le con-
traire qui s’est passé : à la suite
d’une récupération de balle
de Rodriguez dans le petit rec-
tangle de Moris, l’équipe de
Geraerts est ressortie en pre-
nant des risques mais de ma-
nière très propre. Quelques se-
condes plus tard, le ballon se
trouvait dans les pieds de Bo-
niface avant que Lynen
n’ouvre le score. Un but qui
démontre que si le jeu partant
de l’arrière de l’Union peut
parfois être très risqué, il peut
aussi faire très mal. “Nous vou-
lions jouer de l’arrière quand
c’était possible, analysait Karel
Geraerts. Il fallait trouver la
bonne balance entre la prise de
risques et le jeu long, en sachant
qu’on faisait face à de solides
adversaires. Sur le goal, les
joueurs ont réalisé une action
parfaite.”
Devant au score, les hom-
mes de Geraerts ont ensuite
pu faire ce qu’ils savent faire
de mieux en deuxième pé-
riode : laisser le ballon à leurs
opposants, rester en bloc so-
lide et attendre une perte de
balle pour partir rapidement
vers l’avant.
Si l’Union n’a pas réussi à
tuer le match en contre, elle a
tenu le choc défensivement
pour enfin s’offrir sa troisième
clean-sheet de la saison. Mais
surtout une victoire de pres-
tige qui montre que cette
équipe n’a pas fini de surpren-
dre tout son monde.
Boniface 8 Pendant une heure, il a été un poi-
son pour la défense allemande avec son jeu dos au but et
ses accélérations. Son travail et son assist sur le but de
Lynen sont juste parfaits avec, en prime, un petit pont sur
Haraguchi svp. Il s’est un peu éteint après la 60e
Moris 6,5 Peu d’arrêts à sortir, mais il était là
quand il le fallait. Très bon au pied, il a juste donné une
frayeur à sa défense sur une sortie imprécise.
Kandouss 7 Il a très bien contenu Sheraldo
Becker, danger no
1 de Berlin, qu’on n’a pas vu.
Burgess 8 Que de duels gagnés, dans les airs
ou au sol. Il a été impeccable défensivement.
Van der Heyden 7 Un match abouti, il n’a
quasiment jamais été dépassé et a très bien défendu
sans commettre la moindre faute, en prime.
Rodriguez 6,5 Comme attendu, c’est lui qui a
remplacé Lazare dans le triangle du milieu. Sa relance
calme est à la base du 0-1. L’Espagnol a du foot dans les
pieds. Seul bémol : il a parfois été un peu nonchalant.
Teuma 7 Précis, malin, tantôt dans l’accélération
tantôt dans la temporisation quand il le fallait : le patron,
comme d’hab. Il a subi une sale faute en fin de match.
Nieuwkoop 6 Il s’est peu projeté en attaque,
ne délivrant aucun centre, mais son travail défensif a été
sans faille.
Lapoussin 7 Il ne démarre pas bien son match
mais est monté en puissance et est impliqué dans le but
de Lynen en lançant bien Boniface. Il a su bien défendre,
aussi et a terminé très fort, remontant le ballon sur sa li-
gne avec cette technique qui le caractérise.
Lynen 7 Quelle finition clinique pour le Belge, qui
a perdu peu de ballons au milieu.
Vanzeir 6 Sa vitesse et ses appels ont fait mal à
la défense allemande. Mais il a raté trop de choses balle
au pied pour complètement réussir son match.
Puertas 6 Il a remplacé Rodriguez à un moment
du match où il a surtout fallu défendre et boucher les rares
trous, ce qu’il a bien fait.
Geraerts 7 Il a aligné le onze qu’il fallait, avec
Rodriguez à la place de Lazare, et fait en sorte que son
équipe reste bien en place. De bons changements.
Senne Lynen, de l’enfer
au paradis en moins d’un an
2 octobre 2021, Senne Lynen sort blessé d’une rencontre
au Cercle Bruges. Le verdict est terrible : le milieu de ter-
rain est blessé aux ligaments croisés du genou et sa sai-
son est alors d’ores et déjà finie. 8 septembre 2022, soit
presque un an plus tard, Senne Lynen est buteur lors d’un
match d’Europa League sur le terrain de l’Union Berlin.
En quelques mois, le joueur de 23 ans est passé de l’enfer
au paradis. Après son opération, Lynen a vécu des semai-
nes de galère à devoir faire sa rééducation six jours sur
sept du côté de Genk, dans l’ombre, pendant que ses coé-
quipiers réalisaient la saison de leur vie. Revenu dans le
groupe durant la préparation d’avant-saison, Senne Ly-
nen est vite devenu un élément-clé de l’équipe de Ge-
raerts qui l’a titularisé à neuf reprises sur les dix premiers
matchs de la saison. Avec la récente signature de José Ro-
driguez, il voit un joueur qui monte en puissance venir
apporter de la concurrence dans le milieu du jeu. Mais Ly-
nen, qui a montré toute sa force mentale ces derniers
mois, en a déjà vu d’autres dans sa jeune carrière. Et est
prêt à faire face à toutes les épreuves pour continuer à vi-
vre un retour rêvé.
Union SG
La première
de Rodriguez
En l’absence de Lazare, sus-
pendu à cause de son exclu-
sion à Glasgow, José Rodri-
guez a connu sa première
titularisation avec l’Union.
Avant ce match, l’Espagnol
était monté trois fois au jeu
en championnat.
Retour directement
après le match
Les joueurs de l’Union ont
repris l’avion juste après la
rencontre avec un atterrissa-
ge prévu à Zaventem aux
alentours de minuit.
Braga domine Malmö
Dans l’autre rencontre du
groupe D, Braga s’est impo-
sé 0-2 à Malmö au terme
d’un match maîtrisé. Bruno
Rodriguez et Ricardo Horta
ont marqué les buts.
561 supporters belges
561 fans de l’Union Saint-
Gilloise avaient pris place
dans un stade qui était rem-
pli au total par 21 512 specta-
teurs.
“Le but ? Un sentiment extraordinaire”
A nthony Moris était eupho-
rique en arrivant face à la
presse à l’issue du match. En
plus de son clean sheet, le gar-
dien luxembourgeois savourait
l’exploit réalisé par l’Union dans
la capitale allemande.
“Je suis très fier de la prestation
qui a été faite, avançait Moris.
Chapeau au staff pour tout ce qu’il
a mis en place car nous savions
que nous allions tomber sur une
très bonne équipe. Nous connais-
sions leurs faiblesses et nous avons
su les exploiter car tous les joueurs
étaient concernés par ce match qui
s’annonçait difficile sur papier.
Nous avons montré que l’équipe
avait assez de maturité pour ga-
gner ce genre de rencontre.”
Une rencontre remportée
grâce à un but inscrit par Senne
Lynen en première période. Le
milieu de terrain de 23 ans, qui
est revenu cet été d’une grave
blessure au genou, savourait ce
moment, lui qui n’avait pas mar-
qué depuis plus d’un an.
“Sur l’action du but, j’ai vu Boni-
face rentrer dans l’axe et Vanzeir
faire un bon appel sur la gauche,
analysait-il. J’ai ouvert à droite
pour donner une autre solution et
Victor m’a donné le ballon au
meilleur moment. J’avais vu que le
gardien avait laissé ouvert son pre-
mier poteau et j’ai marqué. C’était
un sentiment extraordinaire
d’autant que c’était juste devant le
kop des supporters unionistes.
Nous avons réussi à marquer dans
un temps fort et avons travaillé
comme des chiens en deuxième pé-
riode pour tenir ce score.”