Senne Lynen et les Saint-Gillois ont vécu une soirée historique sur le sol berlinois.P. Crochet/Photo News
Grâce à la première victoire de leur histoire européenne hors de leurs bases, les vice-champions belges se sont résolument positionnés dans un groupe marqué par deux succès à l’extérieur. L’Union (0-1) et Braga (0-2) font donc la course en tête. next
Les 561 supporters de l’Union en goguette à l’Union Berlin, dans les anciens quartiers Est de la capitale allemande n’ont pas fait le déplacement pour rien. Outre le fait de pouvoir s’offrir un city-trip dans l’une des villes les plus attrayantes d’Europe, ils ont pu goûter aux parfums d’une victoire indiscutable mais aussi à l’atmosphère bon enfant de l’Alten Försterei et ses 18.000 places debout (sur un total de 22.000) qui en fait un stade au cachet si particulier. Sur leur baquet VIP, les dirigeants de l’USG se sont laissés aller à une réflexion concernant leurs projets de déménagement à venir (voir ci-dessous).
Sur le terrain même des hostilités, les vice-champions de Belgique n’ont guère eu le loisir de savourer leur deuxième déplacement européen de la saison, après avoir goûté à l’ivresse d’Ibrox Park jusqu’à devoir y noyer leur chagrin. Moins de larmes et pas de vilaine gueule de bois cette fois, puisque le retour d’Allemagne s’est effectué avec un large sourire. Et la satisfaction du devoir accompli, sans doute au-delà de toutes les espérances, avec un succès qui, a priori, devrait valoir davantage que les 3 points réglementaires. Lorsque l’on connaît l’importance d’une victoire hors de ses bases dans un championnat circonscrit à 6 journées – qui plus est chez un adversaire direct – les dirigeants et le staff technique saint-gillois mesureront mieux que quiconque l’importance de ce départ sur les chapeaux de roues. Un score minimal certes mais nettement suffisant pour marquer les esprits aux côtés du Sporting Braga, lui aussi auteur d’un match parfait à Malmö (0-2).
Ces deux équipes se détachent donc au classement avant de bénéficier de l’avantage du terrain la semaine prochaine. Du côté de la trésorerie, outre le bonus de départ inhérent à la qualification pour la phase de groupes (3,63 millions), ce sont 630.000 euros qui viendront agrémenter la trésorerie des deux clubs grâce à ce premier succès.
Coup parfait
Un premier succès forgé, d’un point de vue belgo-belge, dans des conditions nettement moins évidentes en seconde qu’en première période. Quoi de plus normal, à partir du moment où Lynen, au bénéfice d’une position inhabituelle à la pointe du triangle médian du fait de la suspension de Lazare, s’était retrouvé dans le rôle du buteur du jour à la suite d’un contre rondement mené via Boniface. Les deux équipes évoluaient dans le même registre du regroupement avant jaillissement, mais c’est bien la RUSG qui se montra la plus opportuniste. Juste avant la pause : le coup de Jarnac était parfait !
Inutile de préciser que le second volet de cette première confrontation entre les deux Union ne ressembla pas au premier. Après la pause, l’injection de quatre éléments à vocation offensive côté allemand, changea la donne en matière de gestion des événements. La solidarité affichée par le 5-3-2 jaune et bleu valu certes au clan belge une deuxième moitié de rencontre sous pression, mais sans toutefois que l’on puisse parler d’un siège en règle de la part d’une équipe allemande actuellement invaincue en Bundesliga. Au bout du compte, le bloc saint-gillois aura fait mieux que tenir : il aura contenu son adversaire avec un métier consommé. Comme si cette joyeuse bande de néophytes avait à elle seule les 20 matchs de l’Histoire du club dans les jambes.
« On peut être très fier de ce qu’on a réalisé aujourd’hui » analysait Karel Geraerts après coup. « On a joué contre une équipe invaincue dans le championnat allemand qui est une des plus grandes ligues au monde. On a fait un gros match, face à une équipe qui m’avait impressionné par son jeu de transition. Est-ce que cela me fait encore plus regretter le match aux Rangers ? Oui, j’ai encore mal au ventre lorsque j’y pense. Là-bas, nous avions oublié de jouer au foot. Ce qui ne fut pas le cas ce soir. Félicitations à mes joueurs. »
L’Union continue donc son petit bonhomme de chemin avec une fraîcheur contagieuse. Et à écrire un chapitre de sa prestigieuse histoire avec pour plume à son chapeau, une première victoire européenne à l’extérieur. Cette équipe n’est décidément pas au bout de ses surprises. Et son public aussi.
LYNEN BUTEUR
L’unique buteur de la rencontre, Senne Lynen, est naturellement un homme heureux. «
C’est un sentiment incroyable que j’éprouve
», s’est-il exclamé. «
Car de manière générale, le simple fait de jouer un match pareil, c’est déjà extraordinaire. Surtout, en plus, quand tu arrives au stade et qu’il est déjà rempli, tout en dégageant une atmosphère vraiment énorme. Mais on a su bien gérer et marquer au bon moment en première période. Tandis qu’après la pause, on a travaillé comme des chiens.
»
Le milieu de terrain savoure évidemment son premier but depuis plus d’un an. Un goal sur lequel il est revenu plus en détail. «
J’ai vu Boniface rentrer dans l’axe et Vanzeir qui ouvrait à gauche. Je me suis dit
: ‘OK je vais à droite, comme ça je lui offre deux solutions’. Et il m’a donné le ballon au moment parfait. Le gardien avait laissé ouvert son second poteau et je n’ai pas hésité. Et plus, c’était devant le kop de l’Union
!
»
Une belle récompense pour le médian belge qui s’était gravement blessé l’an dernier. En effet, touché aux ligaments croisés en octobre, il avait manqué toute la suite du championnat. «
Si j’ai pensé à tous ces mois de galères
? Honnêtement non. Après, je vais peut-être y penser dans mon lit (sourire). Mais à ce moment-là, tu oublies tout. Même si, évidemment, c’est extraordinaire de réaliser cela après un an de revalidation.
»
Ce but permet en tout cas d’augurer le meilleur pour la suite de la compétition, l’Union pouvant nourrir de belles ambitions. «
Mais déjà avant de commencer, on ne s’était pas dit qu’on allait jouer pour la troisième place (sourire).
»
SOUTIEN
Les fans de l’Union Saint-Gilloise se sont déplacés à 561 à Berlin, soit à deux fois plus qu’aux Rangers au début du mois d’août où ils étaient environ 250. L’Alten Försterei était quant à lui plein à craquer, le match étant sold out pratiquement immédiatement après la mise en vente des tickets. Cette enceinte de l’Union Berlin compte 22.000 places dont 18.000 d’entre elles sont debout. De quoi donner des idées à l’USG qui, d’après certains échos, aurait également prévu dans les plans de construction du nouveau stade des tribunes debout. Et celles-ci pourraient représenter plus de 50
% de la capacité de ce futur stade (dont l’emplacement pourrait être au Bempt à Forest). Rappelons que le stade Marien dispose également d’une tribune sans sièges.