Les Bruxellois encaissent trop de buts
en ce début de saison.
Pour sortir de D1B et
s’installer au sommet
de la D1A, l’Union a
basé son jeu sur son
atout n° 1 : la solidité défen-
sive. Depuis le début de la sai-
son, cette solidité laisse place
à une certaine perméabilité
avec treize buts encaissés lors
des huit premiers matchs
toutes compétitions confon-
dues, et seulement deux
clean-sheets. Il faut d’ailleurs
remonter au 13 mai 2017 et
une défaite face à Saint-Trond
en playoffs 2 (1-4) pour retrou-
ver trace d’une rencontre de
championnat avec quatre
buts encaissés, comme mer-
credi soir à l’Antwerp (4-2).
Comment expliquer que
cette force, qui a fait le succès
récent de l’Union, n’est plus
visible en ce début de saison ?
“Nous avons commis des er-
reurs individuelles”, lançait
l’entraîneur Karel Geraerts,
conscient que son équipe a
fait preuve d’une certaine fé-
brilité défensive.
Un chiffre est frappant à ce
sujet : les Anversois ont inscrit
leurs quatre buts en cadrant
tout au long du match seule-
ment… quatre tirs. Anthony
Moris n’a dû effectuer qu’un
seul arrêt. “L’efficacité a claire-
ment fait défaut, commente le
portier luxembourgeois. La
première grosse occasion est
pour nous mais on n’arrive pas
à la mettre au fond. Dans la fou-
lée, ils marquent sur des occa-
sions qu’on leur offre.”
Le départ de certains cadres
pourrait-il avoir une in-
fluence dans la façon de dé-
fendre de l’équipe ? Si le club
a perdu Nielsen, qui réalisait
un gros travail défensif et qui
a été remplacé par Lynen, le
onze de base n’a pas été tota-
lement chamboulé par rap-
port à la saison dernière : Sy-
kes a pris la place de Kan-
douss et Boniface celle
d’Undav. Pour le reste, les
joueurs connaissent chacun à
la perfection leur rôle défen-
sif, Geraerts étant resté fidèle
à la philosophie de jeu mise
en place par Mazzù.
“Je ne dirais pas qu’il manque
des automatismes, continue
Moris. D’autant que Sykes fait
un début de saison très intéres-
sant et on sent que Boniface a
très vite assimilé le plan de jeu.
Mais on est désormais l’équipe
à battre et les autres clubs ana-
lysent beaucoup mieux notre
jeu. À nous de faire en sorte de
retrouver cette stabilité défen-
sive car cela ne ressemble ac-
tuellement pas à l’Union qu’on
a connue la saison passée.”
. Un jeu à risques
Mercredi soir, les pertes de
balles des défenseurs cen-
traux (dix pour le trio Sykes-
Van der Heyden-Burgess dont
six dans sa partie de terrain
pour le dernier nommé) ont
mis en difficulté l’équipe.
C’est d’ailleurs sur un ballon
mal négocié de la tour de con-
trôle anglaise que l’ouverture
du score est tombée.
Les joueurs bruxellois le sa-
vent : leur style de jeu porté
vers l’avant comporte des ris-
ques. Cela peut parfois se
payer très cher contre des
équipes qui possèdent des
joueurs de l’Antwerp très vifs
et à l’affût de la moindre er-
reur. “Nous prenons parfois des
risques mais cela fait partie de
notre identité et nous l’assu-
mons, analyse Anthony Moris.
Nous sommes une équipe qui
veut jouer au football et cela
peut parfois se retourner contre
nous comme sur le premier but
où Burgess n’arrive pas à s’en
sortir. Alors que deux minutes
avant, l’occasion de Vanzeir
part d’un ballon similaire… Il
faut sentir le moment où on
peut jouer et sentir aussi le mo-
ment où il vaut mieux balancer
une chandelle. L’entraîneur as-
sume qu’on prenne des risques.
Si cela nous coûte trop de
points, il faudra changer notre
fusil d’épaule mais nous n’en
sommes pas là à l’heure ac-
tuelle.”
Et puis il y a la question de
la mentalité. La saison der-
nière, les cadres osaient re-
muer le cocotier dans les mo-
ments difficiles pour bien
souvent retourner des situa-
tions. À l’Antwerp, ce sont
plutôt des gestes de frustra-
tion qui ont été aperçus.
“Quand on encaisse un goal,
c’est important de ne pas bais-
ser la tête et de continuer, expli-
que Siebe Van der Heyden.
C’est la base mais ce n’est pas
toujours facile à mettre en
place. La saison dernière, on
avait l’habitude de souvent ga-
gner ; c’est peut-être plus com-
pliqué cette année. C’est une
question de mental, il faut réus-
sir à tourner plus rapidement le
bouton dans les moments com-
pliqués.”
Alors que le défenseur Kan-
douss et le milieu défensif Ro-
driguez attendent sagement
leur tour sur le banc, Geraerts
pourrait décider rapidement
de modifier son plan de ba-
taille. Pour faire souffler cer-
tains titulaires avant l’enchaî-
nement de matchs. Et pour
que le secteur défensif rede-
vienne l’atout n° 1 de l’Union.