C’ est un des scripts
les efficaces pour
les grands réalisa-
teurs. Tellement
décliné pour le grand écran,
il fait même partie des plus
grands clichés du cinéma.
N’empêche qu’il rapporte
toujours autant au box-office.
L’élève face au maître. Dans le
coin jaune et bleu, le premier
cité est jeune, blond et effec-
tue ses premiers pas dans le
ring. Dans le coin mauve, le
second, aux origines italien-
nes, est plus expérimenté et
un routinier de la compéti-
tion. Ce n’est pas le scénario
de l’un ou l’autre volet de la
saga Rocky, mais bien celui
du premier affrontement en-
tre les anciens acolytes Karel
Geraerts et Felice Mazzù, res-
pectivement T2 et T1 à l’Union
SG l’an dernier.
Le responsable du calen-
drier n’a même pas attendu
que les braises s’éteignent
après le départ controversé
de Mazzù pour le faire reve-
nir au Duden. Pas de round
d’observation dans l’arène
qu’il connaît sur le bout des
doigts. Le respect étant tout
naturellement de mise entre
les deux hommes, l’ancien
adjoint sait très bien que le
flanc gauche de la défense an-
derlechtoise n’est pas encore
totalement au point. Faute
d’automatismes défensifs en-
tre Hannes Delcroix et Fran-
cis Amuzu, il n’a même pas
fallu trois minutes pour que
Victor Boniface ne trouve
l’ouverture et adresse le pre-
mier uppercut. Un but
d’ouverture pour un des
joueurs unionistes que
Mazzù connaît le moins. Dé-
complexé, l’attaquant nigé-
rian faisait encore trembler
les filets en Norvège, avec
Bodo/Glimt, quand les ten-
sions entre les deux clubs
bruxellois étaient à leur com-
ble avant l’été.
Amir Murillo a rapidement
répondu, en profitant du fait
qu’Anthony Moris a anticipé
un centre après son déborde-
ment. Mais que le latéral ait
été le seul à apporter du véri-
table danger en première pé-
riode en dit long sur l’anima-
tion offensive du Sporting.
Tandis que Mazzù a choisi de
se passer des services de Fa-
bio Silva au coup d’envoi, Se-
bastiano Esposito et Benito
Raman n’ont que très peu
proposé. À l’inverse, et même
s’ils n’ont pas été les seuls à le
faire, Boniface et
zeir ont incarné une menace
constante. Le second a même
redonné l’avantage aux Saint-
Gillois à la demi-heure. En
guise de célébration ? Une pe-
tite danse, avec Loïc Lapous-
sin, qui rappelait celle que
son ancien coach a si souvent
effectuée l’an dernier.
. Une fin de match
surréaliste
Les montées de Fabio Silva,
de Lior Refaelov et de Noah
Sadiki à la pause n’ont pas
pour autant freiné la main-
mise de l’Union sur la ren-
contre. La domination a
même eu des airs de celles de
l’année dernière, les Mauves
pliant face à l’intensité ad-
verse. Encore heureux pour le
RSCA que Hendrik Van Crom-
brugge ait pu s’illustrer : Van-
zeir, Boniface et compagnie
ont manqué le K.-O.
Alors qu’ils ont éprouvé
tout le mal du monde à cons-
truire une action de plein jeu
L’élève a fait com me le maître
Cinquième derby de
suite remporté par
les Jaune et Bleu.
(si ce n’est sur cette occasion
tardive de Silva), les Ander-
lechtois ont pensé, en tout
fin de match, obtenir un pe-
nalty à deux reprises. D’abord
pour une faute de main de
Christian Burgess dans la sur-
face, puis pour une faute de
José Rodriguez sur Esposito.
Mais, par deux fois, après l’in-
tervention du Var, M. Verboo-
men est revenu sur sa déci-
sion. En raison d’un hors-jeu
dans le premier cas. Ensuite
parce que la faute avait été
commise en dehors du grand
rectangle.
Pour la cinquième fois de
suite, l’Union a remporté le
derby de la capitale. Pour la
première fois, Geraerts a
vaincu Mazzù. Pour la énième
fois, un élève a battu son maî-
tre. Au plus grand bonheur
du Duden, bercé par la même
mélodie que la saison der-
nière : “Allez Mazzù, chante
avec nous…”