UNION – ANDERLECHT > J-3
Le Bruxellois a rangé son training
d’entraîneur pour devenir manager
au pays de Lionel Messi et Diego Maradona.
Vous avez connu Dany
Ost joueur (capitaine
emblématique de
l’Union Saint-
Gilloise) ? C’est fini (depuis
longtemps…). Vous avez
connu Dany Ost entraîneur
(avec, entre autres à son actif,
la montée d’Eupen en D1) ?
C’est fini aussi. Voici Dany Ost
dénicheur de pépites. Sa nou-
velle passion : l’Argentine et
son vivier quasi inépuisable
de (jeunes) talents. Cela n’a
pas fait le buzz mais il a con-
clu, avec son associé, l’arrivée
du jeune Matías Galarza, des
Argentinos Juniors, à Genk
pour six millions d’euros.
“J’ai 62 ans. J’aurais pu conti-
nuer à entraîner dans les divi-
sions inférieures mais quand
vous avez connu la D1 et la D2,
c’est compliqué. Ma passion,
c’est et cela reste le foot. J’ai
souvent discuté jadis avec l’an-
cien président de Charleroi
Jean-Paul Spaute lorsque je
coachais l’Olympic. Lui avait
l’œil et adorait dénicher des
diamants bruts.”
Son ami Marc Bastin, qui a
bossé notamment pour InBev
(implantation de la Leffe…)
et est marié à une Argentine,
possède un carnet d’adresses
impressionnant au pays de
Lionel Messi. Il ouvre des por-
tes inacessibles. Au point que
le duo sera invité par la fédé-
ration argentine lors du
Mondial au Quatar. Le tan-
dem a avalé des matchs à ti-
re-larigot, rencontré des di-
zaines de personnalités, vi-
sionné des entraînements
(“c’est là que vous pouvez saisir
la vraie personnalité du
joueur”), repéré des joueurs
et travaillé à leur rêve : venir
en Europe.
“La jeune génération qui dé-
barque après l’icône Lionel
Messi va faire parler d’elle, dit
Ost. Elle possède tellement de
talent que la Belgique risque
d’être trop petite. Le foot argen-
tin transpire la passion. Les
joueurs possèdent une niaque,
une grinta que tous les clubs de
la planète cherchent. Le jeune
Galarza pouvait gagner mieux
sa vie aux States mais il a dé-
cidé de s’imposer en Europe.
L’ambition de très nombreux
joueurs argentins.”
Outre le Dieu absolu Diego
Maradona, la Belgique a été
une terre d’accueil pour des
joueurs argentins. Notam-
ment Anderlecht, avec Nico-
lás Frutos, Matías Suárez
(Soulier d’or 2011) ou encore
Lucas Biglia (finaliste du
Mondial 2014 et encore actif
à Istanbul Basaksehir, adver-
saire de l’Antwerp ce jeudi).
“La France, notamment Mar-
seille, est également attentive
au marché argentin car il s’ins-
crit comme un label reconnu de
qualité. En matière de forma-
tion, Argentinos Juniors, club
qui a enfanté Maradona, Re-
dondo, Biglia, est surnommé, le
vivier du monde. À raison.”
Plusieurs clubs noir-jaune-
rouge ont pisté des talents
argentins durant ce mercato.
Notamment l’Union Saint-
Gilloise. Son Union.
“Nous avons été à deux
doigts de conclure un atta-
quant qui plante vingt buts par
saison en Argentine mais cela a
buté financièrement.”
Car, s’il y a du talent de Ri-
ver Plate à Independiente en
passant par Boca Juniors, les
clubs connaissent aussi les
possibilités financières des
Européens. Traduisez qu’un
joueur, même un jeune ta-
lent, argentin, ce n’est pas
gratuit.
“Ne pas avoir entraîné
l’Union, c’est un manque”
Secouer sportivement Anderlecht : oui.
Siffler Mazzù : non. “Il ne le mérite pas.”
N ous y sommes. Déjà. Le
premier derby bruxel-
lois de la saison tombe très
tôt. Peut-être même trop eu
égard à un départ mouve-
menté de Felice Mazzù vers
le voisin mauve. Si les deux
équipes ont réussi leur dé-
but de saison et qu’un ac-
cord financier est intervenu
pour solde de tout compte,
cela rajoute (un peu) du pi-
ment dans un match qui
n’en manque pas. “Une certi-
tude : les joueurs de l’Union at-
tendent de pied ferme Felice,
prévient Dany Ost. Pour un
défi sportif. Une envie de le
battre. Anderlecht va être se-
coué…”
C’est un secret de Polichi-
nelle, il existe une réelle
complicité entre Dany Ost et
Felice Mazzù. Tous les deux
mettent l’humain au centre
du débat : “Les datas, c’est
bien, mais un joueur, cela reste
un être humain. Au-delà de ses
qualités tactiques, Felice pos-
sède cette capacité à rassem-
bler. Cela se voit déjà à Ander-
lecht. Je ne comprendrais pas
que les supporters de l’Union,
ceux qu’il a fait vibrer durant
deux ans, le sifflent. Il ne le mé-
rite pas.”
Ost ne se risquera pas à un
pronostic mais ne voit pas
l’Union s’incliner dans son
parc Duden. Un lieu auquel
il tient comme à la prunelle
de ses yeux mais… “Ce stade
est formidable. Son décor na-
turel change avec les saisons,
mais il faut vivre avec son
temps. Je ne veux pas que
l’Union quitte la Butte mais
elle va être obligée si elle veut
continuer à progresser.”
Un club dont il a défendu
les couleurs entre 1970
et 1996 comme joueur, mais
dont la carrière d’entraîneur
ne l’a jamais amenée à coa-
cher. Pourtant… “Il y a régu-
lièrement eu des contacts au
fil des années mais cela ne
s’est jamais concrétisé. Un
jour, un correspondant quali-
fié m’a dit que s’il m’engageait,
il n’aurait plus rien à dire (sic).
Cela restera un manque de ne
pas avoir entraîné l’Union.”