Un groupe plus uni que jamais.
Transcendé par l’enjeu, rassuré par son niveau de jeu, le club saint-gillois a toutes les raisons de croire en la qualification pour les barrages de la Ligue des champions. Mais il lui faudra survivre à l’enfer d’Ibrox. prev
L’image, sympa, de Teddy Teuma sautant dans les bras de Damien Marcq, consultant d’un soir sur le plateau RTL Sport, a fait le tour de la toile. « On l’a fait ou pas ? », s’enthousiasmait le capitaine exemplaire à l’encontre de son ancien équipier et confident de vestiaire. Oui, l’Union l’a fait et bien fait, même, réussissant un authentique exploit que peu de gens pensaient possible face aux Rangers, finalistes de la dernière édition de l’Europa League. Alors que les joueurs de Karel Geraerts chantaient, dansaient et fêtaient à même la pelouse avec cette insouciance rafraîchissante propre au petit Poucet qui bouscule l’ordre établi, les Ecossais, de leur côté, ruminaient leur déception dans leur vestiaire, évitant même de passer devant les médias pour tenter d’expliquer leur « contre-performance à tous les niveaux », comme le regretta leur entraîneur, Giovanni van Bronckhorst.
Bien sûr, comme l’a sagement rappelé le T1 Unioniste, rien n’est fait après ce beau succès (2-0) acquis dans un stade louvaniste qui a résonné comme jamais aux airs de savoureux « Ici, c’est Saint-Gilles ! ». Mais l’Union, qui n’est jamais aussi forte que quand elle ne doit pas faire le jeu, a désormais toutes les raisons de s’autoriser à croire en une qualification pour les barrages, où se dressera(it) sur sa route soit le PSV, soit Monaco. « C’est clair que rien n’est acquis », renchérissait Siebe Van Der Heyden, qui est apparu transcendé par les combats âpres proposés par les Ecossais. « Jouer à Ibrox, devant 50.000 personnes, ça va être quelque chose ! Mais si on garde notre organisation et qu’on parvient à laisser passer l’orage durant les 20 premières minutes, on se doit d’y croire. »
En réalité, l’Union a une fois de plus démontré qu’elle restait déroutante à plus d’un titre. Que même – ou surtout – quand les bookmakers la donnaient perdante, elle se complaisait dans ce statut d’outsider sans complexe ni peur de vaincre. « Vous savez », poursuivait l’arrière latéral bruxellois, « je ne trouve pas que l’équipe ait tant changé que cela. Des joueurs importants sont partis mais la mentalité est la même que la saison passée. Ou qu’il y a deux ans. Ce groupe se connaît bien, se bat l’un pour l’autre et vit des émotions fortes qui renforcent sa solidarité. Vous avez vu comment le banc a sauté quand on a marqué le 1-0 ? Vous avez vu que tous les supporters se levaient et chantaient, pas uniquement le kop ? Les nouveaux joueurs doivent évidemment s’adapter à l’équipe mais ils le font très bien parce qu’ils comprennent chaque jour à l’entraînement l’esprit de l’Union, où chacun se bat pour son équipier. On parle aussi souvent de joueurs qui ont du leadership comme Burgess, Teuma ou moi mais tout le monde essaie de tirer l’équipe vers le haut, pas uniquement trois ou quatre joueurs. »
Mardi, l’Union a en tout cas abordé ce match capital sur la scène européenne avec beaucoup de calme et de métier. En laissant d’abord passer l’orage, en montrant une incroyable solidité défensive, aussi, tout en laissant la possession de balle aux Rangers pour mieux frapper en contre. Et quand l’équipe bénéficia d’un penalty assez généreux grâce au VAR, personne ne remit en cause le choix de Dante Vanzeir de prendre ses responsabilités aux onze mètres, lui qui avait pourtant failli dans cet exercice en Playoffs 1, lors d’un match face aux futurs champions brugeois. « Dante a énormément de confiance en lui et je lui avais dit que le prochain penalty, il pourrait le tirer », expliquait Karel Geraerts. « Il n’a pas douté au moment de prendre le ballon, pas davantage que moi d’ailleurs. »