Sykes a inscrit le seul but de la rencontre à la 56e.Photo News

Longtemps engluée dans l’organisation  de Charleroi, l’équipe saint-gilloise a ouvert son compteur avant son entrée en Coupe d’Europe. Le Sporting est quant à lui   en urgent besoin de solutions offensives. next

Les retrouvailles de l’Union avec son public ont été chaleureuses, dans la douceur d’une soirée d’été marquant le retour de la hype jaune et bleue dans les bistrots des environs du parc Duden. Mais toute sympathique qu’elle fût, la ferveur populaire et la zwanze a failli ne pas suffire à bousculer un pronostic indiquant la forte éventualité d’un match relativement fermé, entre deux entraîneurs n’ayant aucune envie d’aborder ce mini-sommet de la francophonie footeuse, la fleur au fusil.

Soucieux de ne pas laisser leur adversaire carolo s’installer dans le match comme Saint-Trond avait allègrement pu le faire au Stayen une semaine auparavant, les vice-champions de Belgique choisirent de faire l’impasse sur le round d’observation. Une option qui leur valut de poser plus souvent qu’à leur tour le pied sur le ballon (59 %-41 % lors du premier acte). Mais pour en faire quoi, précisément ? C’est une autre question si l’on en juge le nombre d’occasions franches (3-2) et de tirs cadrés (4-3) qui ne se traduisirent, en termes de domination avant la pause, qu’au niveau des corners (7-1).

L’absence de Nielsen

se fait sentir

Loin de la furia qui lui avait valu d’encaisser avant la mi-temps un chapelet de 3 buts de la dégelée subie l’an passé au parc Duden (4-0), le Sporting a su faire le gros dos, grâce à une organisation qui a poussé l’Union à tomber dans le piège de la sous-exploitation des flancs, pourtant son maître atout voici quelques mois encore. Subtilement dirigée vers l’entonnoir d’une occupation de terrain massant du monde dans l’axe, l’équipe saint-gilloise a constaté à ses dépens que le transfert de Nielsen vers le Club de Bruges avait laissé davantage qu’un simple trou dans le dispositif. L’abattage et surtout la faculté du Danois à venir créer le danger en provenance de la deuxième ligne manquent déjà cruellement à une formation qui devra sans doute combler le vide par un transfert en urgence, d’ici la clôture du mercato le 6 septembre. Sous peine de connaître des problèmes identiques à ceux posés, ce vendredi soir, par Charleroi. Un adversaire ayant effectué le déplacement pour miser essentiellement sur l’exploitation de contres avec des joueurs comme Zaroury ou Morioka, capable de reconvertir en occasions franches des ballons nettoyés par Ilaimaharitra ou Zorgane, sentinelles attentives dans une défense à trois faisant systématiquement appel à Nkuba et à Kayembe pour l’ancrer un peu plus solidement à la réalité d’un match où l’engagement ne devait pas s’envisager dans la demi-mesure.

Et c’est précisément sur un de ces moments où la prise en charge des joueurs venus apporter le supplément d’âme en zone offensive, que Charleroi paya très cher son élan de générosité de la reprise.

Geraerts : « 4/6 avant l’Europe, c’est important »

Disposé une vingtaine de mètres plus haut que lors de la première moitié de la rencontre, le bloc équipe carolo se fit traverser de part en part, sur 60m, par l’intrusion de Sykes, obscur défenseur central transféré cet été des tréfonds du football professionnel anglais (Accrington Stanley/D3). Moris, qui venait de sauver son équipe de deux tirs cadrés qui auraient pu se transformer en autant de buts (Zaroury, Ilaimaharitra) n’en croyait pas ses yeux et applaudissait la performance de loin. Grâce à ce but en combinaison avec un Vanzeir sauvant son match sur une seule et unique action, l’Union était passée aux commandes alors que l’enlisement la guettait.

« Exact », concède Karel Geraerts. « Et c’est d’autant plus méritant de la part de mes joueurs qu’ils ne se sont jamais démontés en voyant que leur domination n’avait pas payé et que Charleroi commençait à passer le nez à la fenêtre. Les attentes sont nettement plus grandes que l’an passé à la même époque. Gagner aujourd’hui et totaliser 4 points après deux matches, c’est plus qu’important avant d’aborder le chapitre européen. À ce titre, chapeau aux joueurs de n’avoir jamais évoqué ce double rendez-vous avant d’aborder le Sporting carolo. Ils ont respecté leur adversaire et en ont été récompensés. »

Still : « Nous devons trouver une réponse »

Et un peu comme ce fut le cas en ouverture à Saint-Trond après le numéro individuel d’Adingra, c’est à partir du moment où elle trouva le chemin des filets que l’Union se départit de toute appréhension pour attaquer plus franchement l’objectif qu’auparavant. Mais sans toutefois faire trembler Koffi autrement sur un frémissement de barre sur laquelle il dévia un coup franc de Teuma et sur un dernier essai de Ziani.

Pour la troisième fois en autant d’affrontements sur deux saisons, Charleroi a donc fini bredouille contre l’Union. Et toujours sans inscrire le moindre but. Histoire d’éviter de se laisser piéger une nouvelle fois, Ed Still, en aura pris bonne note et se sera encodé un rappel dans son téléphone portable, pour le match retour au Mambourg, dans quelques mois. Mais sans pour autant y voir un signe indien. « Pas question de nourrir de complexes même si l’adversaire n’a pas volé sa victoire », prévient-il. « En revanche, les jours à venir vont être super importants au niveau de l’analyse de ce qu’il nous est arrivé ce soir, notamment au niveau de… l’avant-dernière passe. Avec un collectif plus fort que l’an passé, nous nous devons de trouver une réponse. Et d’apporter des solutions. »

« Un sentiment incroyable ! »  

VINCENT MILLER

Un buteur aux anges.

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C’est un Ross Sykes tout sourire qui décrivait ses sensations après avoir inscrit son tout premier but pour l’Union. « 

C’est un sentiment incroyable 

! Je marque un goal pour ma première titularisation en face de mes propres fans, dans une des meilleures ambiances que j’ai connues. Le coach m’avait dit que, quand on avait de l’espace devant soi, il fallait y aller. Et c’est ce que j’ai fait. 

»

Un goal qui vaut de l’or puisqu’il permet à l’USG de remporter sa toute première victoire de la saison. « 

C’était important de l’emporter à la maison car on restait sur deux défaites lors des playoffs ici la saison dernière 

», se réjouissait Anthony Moris, le portier saint-gillois. « 

Et ce succès est largement mérité. Car on a vu une Union conquérante, présente dans les duels et sur les seconds ballons. Cette fois, il y a eu tout ce qui nous avait manqué en première mi-temps à Saint-Trond. C’est une très bonne répétition avant le match de mardi. 

»

« 

On peut aborder les Rangers sereinement 

»

Un match de Ligue des Champions qui ne trottait pas -encore- dans les têtes des Saint-Gillois. « 

J’avais dit avant la rencontre que si on avait la tête aux Rangers, on passerait à côté et on aurait alors trois ou quatre jours stressants. Alors que maintenant, on peut aborder ce match sereinement. On a retrouvé nos valeurs défensives, d’organisation, de courses et de duels qui ont fait notre force l’année passée. Il faudra s’appuyer là-dessus mardi. 

»

Les Saint-Gillois peuvent donc désormais tranquillement se tourner vers la réception des Glasgow Rangers. « 

Mais je ne vais pas y penser avant de prendre ma voiture mardi à 17h 

», souriait encore Anthony Moris. « 

J’ai assez d’expérience que pour faire le vide avant ce genre de matches et ne pas trop me projeter. J’ai l’habitude avec le Luxembourg d’affronter des équipes du top. 

»

Reste à espérer pour l’Union que son portier sorte, à nouveau, le grand jeu face aux Écossais. Comme il l’a fait ce vendredi soir. « 

Mais je suis là pour ça. Je prends énormément de plaisir à me retrouver sur le terrain. Je m’éclate. Et en plus, cela nous a permis de prendre les trois points 

», ponctuait le gardien.