Arrivé cet été en provenance de Saint-Trond,
le latéral gauche est déjà monté au jeu samedi
contre son club formateur.
Ce Saint-Trond – Union
SG est un match qu’Ar-
naud Dony avait co-
ché dans son calen-
drier, s’est-on laissé dire. Et le
jeune Amaytois (Liège) débar-
qué au Parc Duden cet été se
souviendra de sa première avec
son deuxième club profession-
nel : une montée au jeu d’une
demi-heure contre son “ex”,
justement. Il a d’ailleurs eu
droit aux sifflets du Stayen à
chaque touche de balle, sa-
medi. Pourtant, c’est bien là
qu’il a été formé, après avoir
quitté Wanze/Bas-Oha en
mai 2019. Là où il a grandi, de 15
à 18 ans, avant de se faire une
place dans le noyau A, en fé-
vrier.
Mais la fin de l’histoire n’a
pas été à la hauteur de ses trois
années dans le Limbourg. “On a
été déçu de le voir partir de la
sorte”, ne cache pas David Mee-
kers, le président du STVV. “Il a
choisi de prendre un autre che-
min que celui de Saint-Trond, où il
avait montré du cœur, de l’en-
thousiasme et semblait avoir un
bel avenir. On lui avait pourtant
fait une proposition de contrat
très intéressante.”
Oui, mais voilà, la première
offre était jugée très (très) pau-
vre par le gaucher, déçu du peu
de considération témoignée à
l’occasion de ce premier con-
trat professionnel. Et, comme
au même moment, l’Union
était en train de s’intéresser de
près à son cas, son choix s’est
tourné vers Saint-Gilles. S’il ne
pensait pas du tout quitter le
navire trudonnaire quelques
semaines plus tôt, il a donc pris
la direction de Bruxelles. Et il
n’a pas revu son jugement,
même lorsque l’offre limbour-
geoise est devenue plus intéres-
sante.
Le hasard fait parfois bien les
choses. Chris O’Loughlin était
justement présent dans les tri-
bunes d’un Stayen qu’il con-
naît bien, puisqu’il y a officié
comme T1 et T2, lorsque le
jeune joueur a reçu la toute
première titularisation de sa
carrière, en février, contre OH
Louvain. Pour celui qui n’avait
eu droit qu’à une apparition
sur le banc de l’équipe A avant
ça, c’était une grosse surprise.
Le directeur sportif de l’Union
a apprécié le baptême du feu
plein d’audace du numéro 85
et s’est renseigné à son sujet. Il
y avait un beau coup à réaliser
et l’Union n’a pas manqué l’op-
portunité, même si Dony
n’avait, avant ce samedi, que
trois apparitions en D1. La
RUSG lui a promis de l’intégrer
à son noyau A tout en lui lais-
sant le temps de grandir, sans
brûler les étapes ; un discours
qui a plu au gaucher.
. Convaincu par Mazzù
Si la carrière de Dony, fraîche-
ment diplômé de l’enseigne-
ment secondaire, est encore à
écrire, le jeune homme débar-
que avec certaines promesses :
un statut de capitaine chez les
U21 canaris, dix sélections en
équipe nationale U18 et un pro-
fil de joueur de couloir mo-
derne qui colle parfaitement
au 3-5-2 prôné par Mazzù. Car
c’est avec l’ex-entraîneur que le
joueur s’est entretenu télépho-
niquement, avant d’acter sa dé-
cision. Mais, même si le T1 a
changé, Dony entre dans les
plans de Karel Geraerts, qui l’a
pas mal utilisé en préparation
sur ce côté gauche énergivore
qu’arpentaient Mitoma ou La-
poussin la saison passée. Dony
a d’ailleurs délivré une passe
décisive contre Feyenoord.
Vu le nombre de matchs que
l’Union devra disputer cette
saison, il devrait recevoir une
part du gâteau. Utilisé tantôt
en défenseur gauche, tantôt en
ailier chez les jeunes, il y a affi-
ché des qualités tant défensives
qu’offensives. Reste à conti-
nuer à grandir, maintenant,
pour montrer à l’Union qu’elle
a misé sur le bon numéro. Et,
peut-être, aussi, aux Trudonnai-
res, qu’ils ont laissé partir un
vrai talent.