INTERVIEW
LIGUE DES CHAMPIONS > 1 TOUR PRÉLIMINAIRE
Avec Dudelange, au Luxembourg, l’ancien
Unioniste Charles Morren va à nouveau vivre
de belles soirées européennes.
Quoi de mieux qu’un
moment hors du
temps, au bord d’un
étang, pour se dé-
connecter avant “le premier
mais déjà le plus important
match de la saison” ? À l’avant-
veille d’affronter les Albanais
de Tirana au 1er tour de qualifi-
cation pour la Ligue des
champions ce mercredi soir
(19 h 30), Charles Morren a
laissé ses crampons de côté
pour prendre sa canne à pê-
che, son filet et ses asticots.
“Aujourd’hui, c’est plutôt pê-
che à la carpe. Il y a un étang
près de chez moi à Messancy et
j’y vais assez souvent. Parfois
avec des coéquipiers. J’aime me
relaxer au bord de l’eau et c’est
vrai que ça me permet de me vi-
der la tête en me concentrant
uniquement sur ma pêche”,
sourit le milieu de terrain de
30 ans, ancienne coqueluche
de l’Union saint-gilloise, qui a
sorti sa ligne de l’eau le
temps d’une petite discus-
sion.
Charles, depuis votre dernière
entrevue avec La DH en novem-
bre 2021, il s’est passé pas mal
de choses positives pour vous.
“Oui, nous avons décroché le
titre de champion du Luxem-
bourg. Nous aurions voulu faire
le doublé mais nous avons
malheureusement perdu en
finale de la Coupe.”
Vous avez tout de même pu
soulever le premier trophée
de votre carrière.
“C’est vrai que c’est le premier,
hormis ceux en Provinciale avec
Lessines (rires). J’ai aussi connu
deux montées avec l’Union
saint-gilloise. Mais ici, c’est
effectivement spécial parce que
nous étions déjà passés proches
l’an dernier en finissant deuxiè-
mes. Ce trophée, c’est un peu
l’aboutissement de nos deux
belles saisons.”
Individuellement, ça se passe
comment pour vous au F91
Dudelange ?
“Super bien. Je suis pour le
moment titulaire indiscutable.
J’enchaîne les matchs et je suis
vice-capitaine. Et la vie là-bas
est toujours très agréable.
D’ailleurs, je crois que ça se voit
vu que je suis à la pêche pen-
dant l’interview (rires).”
Cette double confrontation contre
Tirana, c’est la première étape
d’un très long chemin vers la
Ligue des champions. Vous y
croyez réellement ou bien le
véritable objectif est ailleurs ?
“On ne sait jamais ! Il y a
deux ans, nous y étions aussi et
ça nous a permis de finalement
nous qualifier pour l’Europa
League. Et ça offre forcément de
très gros matchs, une belle
visibilité et un peu d’argent
pour le club. Nous avons notam-
ment joué contre le FC Séville
qui a remporté la compétition
au bout du compte. Mais c’est
vrai que le plus gros objectif,
c’est de passer ce premier tour.
Tirana est un adversaire abor-
dable que nous pouvons battre
si nous évoluons à notre
meilleur niveau. Et si nous
passons ce tour, nous aurons
encore au minimum six matchs
derrière. Ce qui est très chouette
pour l’équipe et important pour
les finances du club.”
Vous pourriez en effet encore
retomber en Europa League,
voire en Conference League.
“Oui. Si nous sommes élimi-
nés au 2e
tour, nous allons au
tour préliminaire d’Europa
League. Et si nous perdons
encore, il y a une possibilité
d’aller en Conference League.
Mais si nous ne passons pas ce
1
er tour, nous allons directement
aux tours préliminaires de
Conference League.”
C’est vrai que l’ajout de la
Conference League, c’est une
aubaine pour les clubs des petits
championnats, comme celui du
Luxembourg.
“C’est clair. L’an dernier, nous
sommes tombés contre les
Bohemians de Dublin pour
essayer d’aller en Conference
League. Mais malheureusement,
nous n’avons pas suffisamment
respecté l’adversaire au match
aller chez nous et ça a été plus
compliqué chez eux. Cette
première expérience nous a
toutefois permis d’apprendre.”
De tels matchs qui tombent
début juillet pendant que les
autres clubs sont encore au
stade des rencontres amicales,
comment on les appréhende ?
“C’est vrai que c’est compliqué
parce que nous avons fini la
saison le 27 mai et nous avons
repris le 15 juin. Nous avons eu
très peu de congés et il faut être
directement dedans. Nous avons
eu trois semaines de prépara-
tion – ce qui est très court –,
mais nous avons bien bossé. En
trois semaines, nous n’avons eu
que deux jours sans entraîne-
ment, donc c’était très intense.
Maintenant, tout le monde est
focus sur ce rendez-vous qui est
quasiment le match le plus
important de notre saison. Le
point positif, c’est que la man-
che aller se joue chez nous.”
Les supporters se mobilisent
en masse ?
“Apparemment, notre stade
sera complet (NdlR : 2 500 pla-
ces), donc il y aura une
chouette ambiance. D’autant
plus qu’il y a une importante
communauté albanaise au
Grand-Duché.”
Le match retour mardi prochain
à Tirana se jouera… dans le
stade qui a accueilli la dernière
finale de Conference League !
“Oui, apparemment ce sera
l’Arena. C’est un stade magnifi-
que. À mon avis, il ne sera pas
complet mais ça va être super
à vivre. Et c’est aussi ça la
beauté du championnat
luxembourgeois. Une fois que
tu arrives dans les trois pre-
miers, il y a possibilité de vivre
des déplacements comme ça.”
C’est aussi pour ça que
vous avez quitté l’Union
pour Dudelange en 2019 ?
“Oui, ça a fortement pesé
dans la balance. Dans la foulée,
nous avons fait une super
qualification pour l’Europa
League en allant jusqu’à la
phase de poule. Forcément, ça
attire ce genre de défi.”
Pour la suite de la saison,
quels seront les objectifs ?
“On va tenter de conserver le
titre. Ce sera une saison de
confirmation, mais nous avons
perdu quelques très bons élé-
ments de l’effectif. Dont notre
attaquant phare qui n’a pas
encore été remplacé. Il faudra
encore un peu se renforcer mais
nous sommes confiants pour
cette saison.”