Quelle que soit la compétition qu’elle
disputera, l’Union aura fort à faire en tant que
Petit Poucet européen.
Cinquante-huit ans
après sa dernière ap-
parition sur la scène
continentale, en
Coupe d’Europe des villes de
foire contre la Juventus,
l’Union va faire son retour en
compétition internationale la
saison prochaine. Avec la cer-
titude, depuis dimanche et sa
victoire à Anderlecht, de dis-
puter une phase de groupe.
Voici, déjà, quelques répon-
ses aux questions sur cette
sixième campagne euro-
péenne du matricule 10.
QUAND
ET CONTRE QUI ?
L’Union commencera sa
campagne mardi 2 ou mer-
credi 3 août, au troisième
tour préliminaire de Ligue
des champions. Le match re-
tour aura lieu mardi 9 août à
coup sûr, le mercredi 10 étant
réservé pour la Supercoupe
d’Europe. L’équipe bruxel-
loise, qui ne sera évidemment
pas tête de série vu son ab-
sence de participation euro-
péenne récente, sera fixée sur
son opposant lors du tirage
au sort du lundi 18 juillet. Il
n’y a que huit équipes à ce
tour et elle n’aura donc que
quatre adversaires têtes de sé-
rie potentiels.
Tous les verdicts ne sont pas
tombés dans les champion-
nats étrangers, mais elle con-
naît déjà à coup sûr un d’en-
tre eux : Benfica. Les Aigles ont
terminé à une décevante troi-
sième place de Superliga, der-
rière Porto et le Sporting Por-
tugal.
Le troisième de Ligue 1 sera
un adversaire potentiel égale-
ment et, à l’heure actuelle,
c’est l’OM qui occupe ce siège.
Cela pourrait encore changer
lors de la dernière journée ;
Monaco ou Rennes pour-
raient remplacer Marseille.
Les Rangers, deuxièmes du
championnat écossais, sont
censés entrer en C1 à ce tour
également, mais ont encore la
possibilité de se qualifier di-
rectement pour la Ligue des
champions s’ils remportent la
finale de la Ligue Europa, con-
tre Francfort, ce mercredi 18.
Enfin, le quatrième larron
devrait être le Dynamo Kiev.
La compétition ukrainienne a
été arrêtée en novembre à
cause du conflit, mais l’UEFA a
regardé les positions lors de
la suspension du champion-
nat pour attribuer ses tickets
européens. Difficile de juger
leur état de forme, mais ce
qu’on sait, c’est que ces équi-
pes devraient jouer leurs ren-
contres “à domicile” en Polo-
gne ou en Roumanie.
Le Dynamo entrera dès le
deuxième tour préliminaire,
où il sera tête de série et il fau-
dra donc voir s’il se qualifie
bien pour ce troisième tour.
S’il échoue, ce serait alors le
PSV, vice-champion des Pays-
Bas et vainqueur de la Coupe
nationale, qui prendrait sa
place comme tête de série.
Si l’Union passe ce tour, ce
qui serait déjà un coup de
force, elle affronterait en bar-
rages… le vainqueur d’un des
trois autres matchs du troi-
sième tour, donc, probable-
ment, une autre des équipes
citées ci-dessus. Ces rencon-
tres se dérouleront les 16-17 et
23-24 août, mais le tirage au
sort aura déjà lieu le 2 août,
avant même les matchs du
troisième tour.
ET SI L’UNION NE SE
QUALIFIE PAS EN C1 ?
C’est le grand avantage de
ce ticket de vice-champion :
s’il ne garantit pas un accès à
la C1, il promet à son déten-
teur de disputer une phase
des poules quoi qu’il arrive.
Car si l’Union se loupe, que ce
soit en barrages ou même au
troisième tour préliminaire
de Ligue des champions, elle
retombera directement en
poules d’Europa League où six
matchs l’attendront. Le tirage
au sort (26 août) verra plus
que probablement l’Union
être versée dans le quatrième
et dernier chapeau.
Le calendrier sera donc
bien chargé pour l’équipe
bruxelloise et, comme l’a déjà
fait remarquer le CEO, Phi-
lippe Bormans, dimanche, il
va falloir renforcer un noyau
qui disputera de nombreux
matchs d’ici à la trêve de no-
vembre pour la Coupe du
monde.
DANS QUEL STADE ?
On le sait depuis un mo-
ment : le charmant stade Jo-
seph Marien ne passe pas le
cut des exigences UEFA. La di-
rection a donc déjà pris les de-
vants depuis un moment et
trouvé un accord pour dispu-
ter ses matchs de poule au
stade Roi Baudouin.
Et les préliminaires ? Puis-
que Coldplay organise quatre
concerts sur la pelouse de
l’ancien Heysel entre les 5 et
9 août, il ne sera pas possible
pour les Unionistes d’y dispu-
ter leur troisième tour préli-
minaire. Il aura donc lieu à
OHL, avec qui l’Union a un ac-
cord pour les barrages égale-
ment. Conséquence de cette
délocalisation : un manque à
gagner lié au prix de la loca-
tion d’un autre stade.
COMBIEN Y A-T-IL
À GAGNER ?
Forcément, la réponse varie
selon la compétition que
l’Union disputera : la Ligue
Europa ou la Ligue des cham-
pions. Si l’Union se qualifie
pour les barrages de la C1 et y
est éliminée, elle touchera
tout de même un solide chè-
que de 5 millions € de l’UEFA.
Si l’Union parvient à accro-
cher les poules de Ligue des
champions, ce sera le jackpot.
À la place de ces cinq mil-
lions, elle toucherait une
prime de départ de 15,64 mil-
lions €, auxquels il faut ajou-
ter une prime de coefficient
de 1,1 million € pour une
équipe qui aurait probable-
ment le plus petit coefficient
de la compétition. Ensuite,
chaque partage rapporterait
930 000 € et chaque victoire
2,8 millions. Il faut encore
ajouter à tous ces montants la
portion de “market pool” qui
reviendrait aux Jaune et Bleu,
sur les environ 2 millions €
dévolus à la Belgique. Soit un
total d’à peu près 17-18 mil-
lions avant même d’avoir
remporté le premier point.
Auteur d’une belle campagne
2020-2021, Bruges avait carré-
ment touché 34,3 millions €,
un nouveau record pour un
club belge. Et on ne parle, ici,
que des revenus versés par
l’UEFA, pas de la billetterie ou
des contrats de sponsors.
En Europa League, les mon-
tants sont tout autres, mais
restent nettement plus inté-
ressants qu’en Conference
League : la prime de départ
est de 3,63 millions €. Il faut y
ajouter une prime de coeffi-
cient liée au classement de
l’Union en Coupe d’Europe
sur dix ans, par rapport à ses
concurrents.
Mais même dans cette
deuxième Coupe d’Europe,
l’équipe bruxelloise devrait fi-
gurer parmi les tout petits et
toucherait moins de
500 000 €. Le montant du
“market pool” ne dépasserait
probablement pas les
500 000 € lui non plus.
Enfin, au niveau des résul-
tats, le match nul y est valo-
risé à 210 000 € et la victoire à
630 000. Terminer en tête de
son groupe rapporte 1,1 mil-
lion et la moitié pour le
deuxième alors que le troi-
sième est reversé en Confe-
rence League.