Très déçus ce dimanche après leur cruelle défaite à domicile face à Bruges, les Saint-Gillois n’ont pas pu s’appesantir bien longtemps sur leur sort. Car ce mercredi, ils retrouvent déjà les Blauw en Zwart. Avec une belle possibilité de repasser en tête.
LE MORAL
Les Saint-Gillois étaient particulièrement abattus ce dimanche après avoir laissé filer la victoire, et la tête du championnat, au Club de Bruges. Car ils n’avaient pas démérité, loin de là, mais avaient manqué de jugeote face au but et s’étaient fait punir par une équipe brugeoise ultra-réaliste. « Après le match, j’ai dit à mes joueurs qu’on savait pourquoi on avait perdu », explique Felice Mazzù, le coach de l’USG. « Non pas à cause de nos qualités, mais à cause de notre manque de concrétisation. Et il n’a suffi que d’une seule erreur de notre part pour prendre ce but de Vanaken. »La première mission de Mazzù et son staff fut dès lors de remobiliser leurs troupes forcément très touchées moralement. Car depuis qu’il est arrivé à l’USG il y a deux ans, ses ouailles n’avaient jamais connu une telle déception. « C’est clair que, après le match, ce n’était pas évident. Mais, à l’entraînement ce mardi matin (NDLR : ce lundi étant dédié à la récupération), j’ai retrouvé des joueurs convaincus, positifs et avec beaucoup d’énergie. Je les ai sentis prêts à repartir à la guerre pour ce duel de demain (NDLR : lire ce mercredi). »Parmi les joueurs à rebooster, il y avait notamment Dante Vanzeir, l’attaquant saint-gillois très marqué après avoir manqué ce fameux penalty à la 55 e minute alors que le score était encore nul et vierge. « On a parlé avec lui ce mardi », poursuit Felice Mazzù. « On lui a donné du réconfort mental et essayé qu’il soit complètement libéré. On lui a dit de tourner le bouton car le match de dimanche est terminé et qu’il ne peut plus rien changer. Il doit penser à ce nouveau match en étant libéré et en confiance. Tout le monde l’a en tout cas soutenu, que ce soit le staff ou le groupe. Il doit avoir des émotions positives pour mercredi. »À voir si ces ondes positives lui seront bien parvenues. Et si elles seront également arrivées jusqu’au reste du groupe.
LA TACTIQUE
Affronter la même équipe deux fois d’affilée en un si court laps de temps, c’est loin d’être commun. Cette réflexion, Felice Mazzù se l’est aussi faite. « C’est effectivement particulier de rencontrer ainsi l’une des équipes les plus titrées de Belgique, que tout le monde donne championne, à trois jours d’intervalle. Mais c’est comme cela. Le tirage au sort est ainsi fait et on doit s’en accommoder »Forcément, les deux équipes se connaissent très bien, elles qui vont se rencontrer pour la quatrième fois de la saison. Et jusqu’à présent, la balance penche nettement en faveur des Brugeois qui ont remporté les deux matches à l’Union et qui ont partagé l’enjeu à domicile. Des Gazelles qui n’ont, de plus, pas pris le moindre but face à la meilleure attaque de la série. Felice Mazzù pourrait-il dès lors décider de modifier sa tactique face à la seule et dernière formation de Division 1A qui lui résiste encore et toujours cette saison ?« Important d’avoir les mêmes points de repère »À en croire la réponse du tacticien carolo à cette question, il ne faudra toutefois pas s’attendre à une révolution de palais ce mercredi soir. C’est une Union au visage familier qu’on devrait voir évoluer sur la pelouse du stade Jan Breydel.« Ce qui est important, c’est qu’on ait les mêmes points de repère que ceux qu’on a eus dimanche au niveau des automatismes et de la connexion entre les joueurs », explique l’entraîneur de 56 ans. « Car, quand on sort d’une prestation comme celle-là, il ne faut certainement pas la salir. Il faut garder la confiance dans les joueurs qui l’ont réalisée. »Tout porte donc à croire que la composition de ce mercredi soir sera sensiblement la même que celle de ce week-end où, il est vrai, les Saint-Gillois avaient été à la hauteur de l’événement. « Si ce n’est une fatigue éventuelle, il n’y aura pas grand-chose à modifier », confirme Felice Mazzù.Un coach qui espère surtout que ses joueurs retrouveront leur efficacité. « Il faudra s’appliquer au niveau de la finition offensive et au niveau des derniers choix. Et puis, on doit surtout prendre du plaisir sans se mettre de pression inutile. »
LE PHYSIQUE
La débauche d’énergie fut grande ce dimanche, l’Union et Bruges s’étant livré un combat acharné. Les Saint-Gillois, dont le noyau est loin d’être extensible, seront-ils à même d’enchaîner, trois jours plus tard, une nouvelle rencontre à très haute intensité ? Pour Felice Mazzù, la réponse est claire : ce n’est pas l’aspect physique qui primera. « Dans ces Champions Playoffs, c’est le mental qui est le plus important », réagit-il. « Car physiquement, mais aussi tactiquement ou techniquement, on est à une période de la saison où on ne peut plus changer grand-chose. On peut certes changer des choses en cours de match. Mais au départ d’une rencontre, les joueurs savent déjà tous ce qu’ils ont à faire. Ils y ont été préparés. »Et le mental, c’est justement le point fort des Saint-Gillois cette saison. Des Unionistes qui ont déjà renversé à plusieurs reprises des situations largement mal embarquées. Et qui ne renoncent jamais. La preuve avec ce paquet de buts marqués dans le dernier quart d’heure. Ce qu’il se passera dans les têtes des vingt-deux acteurs devrait donc jouer un rôle primordial d’après le coach des Bruxellois. « Je l’ai déjà dit mais mon groupe a un énorme mental et réussit à se remettre en question par lui-même. Mes joueurs sont capables de faire cela de manière individuelle. Je n’ai plus besoin de leur apporter énormément à ce niveau-là. »Pour en revenir à l’aspect physique, Felice Mazzù pourra compter -comme de coutume cette saison a-t-on envie d’écrire- sur son groupe au grand complet, hormis Senne Lynen blessé de longue date. Un groupe qui est prêt à prendre sa revanche.
MAZZÙ NE BAISSE PAS LES BRAS
VINCENT MILLER
Les Unionistes restent maîtres de leur destin.
Les Unionistes ont-ils perdu le titre ce dimanche ? C’est la question que de nombreux observateurs se posaient à l’issue de la manche « aller » de cette double confrontation. Mais y répondre par l’affirmative serait peut-être aller un peu vite en besogne. Car s’ils ont certes pris un gros coup sur la tête, les Bruxellois ont toutefois encore toutes les raisons de croire en leur bonne étoile. Et d’aller jusqu’au bout de leur rêve.1Ils gardent leur sortentre leurs mainsL’Union est repassée en seconde position au classement mais la donne reste toutefois assez simple pour elle. Si elle venait à remporter ses trois prochains matches, elle sera championne, peu importe les résultats réalisés par Bruges. Un scénario totalement fou pourrait même lui offrir le titre… dès ce dimanche, sur la pelouse d’Anderlecht. Il faudrait pour cela qu’elle gagne ses deux prochaines rencontres, et que Bruges les perde toutes les deux (c’est-à-dire que les Blauw en Zwart soient également battus par l’Antwerp dimanche). L’Union conserve dès lors encore totalement sa destinée entre ses mains. « Aujourd’hui, Bruges et nous sommes à 43 points chacun. Le seul désavantage qu’on a, c’est ce demi-point en moins. Hormis cela, on part à égalité. On devra en tout cas tout faire pour gagner ce match. Mais si ce n’est pas le cas, et qu’à la fin, Bruges est champion, c’est qu’il l’aura mérité. Et ce, par rapport à ce système des playoffs, pas par rapport à la saison régulière. Les gens pourront continuer à dire que Bruges est la meilleure équipe de Belgique, comme ils l’affirment depuis un certain temps », déclare Felice Mazzù non sans un soupçon de malice dans la voix. Un coach qui espère bien faire déjouer ces pronostics.En cas de nouvelle défaite, les choses se corseraient par contre pour les Saint-Gillois qui, mathématiquement, pourraient encore revendiquer le titre. Mais qui verraient leurs chances de s’en emparer se réduire à peau de chagrin. « C’est sûr que Bruges aurait alors une avance mentale et chiffrée sur nous. Mais en foot, tant que ce n’est pas terminé, il faut y croire. Et on y croira jusqu’au bout, tant que c’est possible. »2Ils sont redoutableshors de leurs basesPour la première fois de la saison, l’Union va goûter à la chaude ambiance du stade Jan Breydel. Car lors de son déplacement en championnat au mois de janvier, le huis clos était de mise, restrictions sanitaires obligeaient à l’époque. Mais les Jaune et Bleu auront, de leur côté, un argument de taille à faire valoir : leur insolente réussite hors de leur base cette saison. En effet, l’USG n’a perdu qu’une seule rencontre à l’extérieur. C’était le 22 août 2021 à Malines, soit il y a bientôt neuf mois. Une éternité ! « Mais je ne parlerais pas pour autant d’avantage ou de désavantage », coupe Mazzù. « Pour moi, un match se joue au mental, que ce soit à la maison ou à l’extérieur. On sait par contre qu’on aura tout le stade contre nous. Et qu’on va devoir être capable de combattre comme cela. Comme on avait pu le faire à l’Antwerp, aussi bien en phase classique qu’en playoffs. Mais l’important, c’est surtout de se concentrer sur nous-mêmes, pas sur des aspects extérieurs. »3Ils ont tiré 44 fois au but contre Bruges cette saisonLes statistiques sont éloquentes. Sur les trois matches disputés entre les deux équipes cette saison, l’Union a tiré 44 fois au goal, pour 14 frappes cadrées. Sans en mettre toutefois une seule au fond du but. Pourquoi, dès lors, la donne pourrait-elle changer ce mercredi soir ? « Car j’ai des attaquants qui ont de la qualité et qui se remettent en question », répond Mazzù. « D’un match à l’autre, tout est une question de choix. Et il va falloir qu’ils fassent les bons. »