L’ex-Diable, âgé de 40 ans, vit toujours en Italie.
Passé par l’Union Saint-Gilloise au début de sa carrière, à la fin des années 90, l’ex-Diable rouge se réjouit de voir ses anciennes couleurs en tête du championnat.
Parmi les illustres anciens de l’Union, il y a un certain Gaby Mudingayi. L’ex-Diable rouge (17 caps), aujourd’hui âgé de 40 ans, a commencé sa carrière du côté de Saint-Gilles lorsque le club évoluait encore en D3. Un club qui lui a servi de tremplin. Car c’est grâce à ses prestations au Parc Duden qu’il s’est fait repérer par La Gantoise en l’an 2000. L’USG garde dès lors une place à part dans son cœur. Depuis l’Italie où il réside et où il a passé une grande partie de sa carrière, il vibre au rythme des exploits du matricule 10. Nous avons pris de ses nouvelles et nous nous sommes plongés dans son grand livre à souvenirs.
Gaby Mudingayi, c’est donc à l’Union que tout a débuté pour vous…
Effectivement. J’ai commencé à aimer le foot à l’Union. C’est dans ce club que j’ai compris l’importance que pouvait avoir le foot dans ma vie. C’est celui-ci qui m’a donné la sensation que je pouvais arriver quelque part. C’est pour cela que je tiens tellement à l’Union
Rappelez-nous votre parcours au sein du club bruxellois.
J’y suis arrivé à l’âge de 17 ans. Je venais du club d’Etterbeek, alors actif en P1. J’ai été versé dans le groupe des scolaires nationaux. Un an plus tard, je suis monté en Réserves. Six mois après, j’ai intégré l’équipe première avec laquelle j’ai joué deux saisons aux côtés de joueurs comme Alain Denil ou Roger Hénuset.
Quels souvenirs en gardez-vous ?
D’excellents ! J’étais le jeune prodige de l’équipe. J’étais protégé par les plus anciens. Et le public m’aimait beaucoup. Ce qui m’a fortement aidé car je débarquais dans un championnat que je ne connaissais pas du tout vu que je venais d’un petit club de P1.
Votre formation ne vous prédestinait en tout cas pas à la carrière que vous avez faite par la suite…
Je me rappelle qu’à mon époque, les plus forts étaient à Anderlecht, au RWDM, au Standard, etc. Moi, j’étais à l’Union. Mais ce que je voulais avant tout, c’était devenir important pour ce club, tellement je m’y sentais bien. Je ne pensais à rien d’autre. Dans ma tête, il n’y avait que l’Union qui comptait.
Vous avez quitté l’Union en 2000 pour Gand. Avez-vous continué à la suivre après votre départ ?
Oui. Et je me réjouis de ce qui lui arrive aujourd’hui. Pour en arriver là où elle en est, il faut beaucoup de travail. Et je remarque que le public est aussi de plus en plus nombreux, ce qui me fait vraiment plaisir. Car je me dis que je fais partie des gens qui ont donné quelque chose pour ce club.
Un club qui pourrait être titré pour la première fois depuis 1935…
Pour cette raison, le football est magique. C’est quelque chose d’incroyable et il faut vraiment savourer. Car quand un club gagne le championnat toutes les années, il n’y a plus vraiment de goût. Or, l’Union, elle, vient de si loin… Elle peut vraiment marquer l’histoire du football belge.
Vous seriez-vous vu jouer dans cette équipe ?
Franchement, oui. Je me serais bien vu au milieu du terrain. Cela aurait été chouette de revenir à l’Union, de retrouver ces sensations si particulières.
Vous auriez côtoyé des joueurs comme Teuma et Nielsen qui occupent la même position que vous. Que vous inspirent-ils ?
Il faut bien avouer que je ne les connais pas bien car ce n’est pas toujours évident de regarder les matches depuis l’Italie. Mais j’en ai beaucoup entendu parler et on m’a dit que c’était des joueurs avec une bonne mentalité et une belle personnalité.
Les exploits de l’Union ont-ils une résonance particulière en Italie, le pays où vous habitez ?
En fait, les Italiens se concentrent surtout sur la Serie A et le championnat anglais. C’est difficile pour eux de voir le championnat belge car il n’est pas diffusé. Ce qui est un peu dommage.
Personnellement parlant, vous avez pris votre retraite en 2018. Que faites-vous depuis lors ?
J’ai commencé à travailler avec un bureau d’agents de joueurs et je passe mes cours d’agent. Je travaille avec des jeunes joueurs car je veux leur partager mon expérience, les conseiller. Plus tard, j’aimerais travailler sur la Belgique et la France pour des clubs italiens.
Quel est encore votre lien avec la Belgique ? Y revenez-vous parfois ?
Cela fait vingt ans que j’habite en Italie, entre Bologne et Rome. Mais ma famille vit encore à Etterbeek, là où j’ai grandi. Je reviens de temps en temps la voir. La Belgique reste mon pays et je reviendrais y vivre avec plaisir. Mais j’ai trois enfants qui vont à l’école ici en Italie. Le moment du retour n’est donc pas encore venu (sourire).
Revenons-en à votre carrière. Quel regard portez-vous dessus ?
J’ai eu la chance de jouer dans des clubs très importants en Italie. Torino a une grande histoire. Et puis j’ai fait le saut pour la Lazio où j’ai pu disputer la Ligue des champions. Je suis ensuite passé à Bologne, un club dans lequel ont tout de même évolué des gars comme Roberto Baggio ou Giuseppe Signori.
Et puis, en 2012, vous avez rejoint l’Inter Milan.
Cela avait bien commencé pour moi. J’avais disputé dix-sept matches. Malheureusement, je me suis déchiré le talon d’Achille. À 32 ans, c’est le genre de blessure à ne pas avoir, d’autant plus quand tu débarques dans un club pareil. J’ai mis un an et deux mois à revenir dans le coup. Quand tu arrives à l’âge de 33 ou 34 ans, les clubs ont alors peur de te prendre et j’ai eu du mal à retrouver une formation.
Nourrissez-vous des regrets ?
Non car je n’aurais jamais cru que je pourrais un jour devenir joueur professionnel. Depuis l’Union, jusqu’à ce que j’arrête le foot, je me suis régalé. Je ne retiens que des bons moments.
Votre carrière a également été marquée par les Diables rouges.
J’ai joué 17 matches pour mon pays (NDLR : entre 2003 et 2011). Ce n’était que du bonheur. J’ai côtoyé des joueurs comme Hazard et Kompany à leurs débuts. Leur qualité et leur personnalité sautaient aux yeux. Voir ce qu’ils ont réalisé par la suite, ce ne fut que du plaisir.
Pensez-vous que les Diables actuels vont performer au Qatar ?
La Belgique va faire quelque chose de bien. Je ne vais pas dire qu’elle va gagner la Coupe du monde mais elle peut aller très loin.
Pour conclure et en revenir à l’Union, que ferez-vous si elle venait à décrocher les lauriers nationaux ?
Je viendrai faire la fête ! Cela fait un petit temps que je suis en train de penser à revenir un jour à l’Union. Et pourquoi pas pour donner le coup d’envoi d’un match par exemple ? Car l’Union, c’est en quelque sorte chez moi.