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UNION SG – ANDERLECHT 
UNION SG – ANDERLECHT 

« Maintenant, on va vraiment savoir   où en est Anderlecht »  

 

Wouter Vandenhaute nous a reçus pendant plus de trois heures à quelques heures du début des playoffs.Photo News / Xavier PironWouter Vandenhaute se veut serein au lendemain de l’échec en Coupe et à quelques heures du début des Champions Playoffs.  Le président du RSCA vise au minimum la troisième place et  ose encore rêver du titre. Il sait que les deux premiers matches  à l’Union et contre Bruges seront déterminants. next

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Le dernier tir au but loupé par Amir Murillo lundi dernier contre Gand n’y a rien changé. En dépit de la cruelle désillusion du Heysel encaissée la veille, le rendez-vous a été maintenu. En fin gastronome, Wouter Vandenhaute (60 ans) avait mis les petits plats dans les grands pour nous recevoir durant plus de trois heures au « San Daniele », l’un de ses restaurants préférés en région bruxelloise. Président d’Anderlecht particulièrement entreprenant depuis deux ans, VDH s’exprime rarement dans les médias mais lorsqu’il marque son accord, il se révèle pour le moins loquace.Wouter Vandenhaute, tout Anderlecht a encore la gueule de bois après la désillusion vécue lundi dernier au Heysel. Quel est votre état d’esprit ?La vie continue. Je m’emballe ou je déprime très difficilement. Les hauts et les bas, très peu pour moi. Gand méritait sa victoire. Nous n’étions pas présents en finale, nous avons joué un mauvais match, tout simplement.Comment l’expliquez-vous ?Nous étions trop stressés, nous n’avons jamais trouvé notre jeu habituel. Nous avons eu malgré tout quelques moments encourageants. Après dix minutes de jeu, ensuite juste après les trois changements et enfin dans la prolongation. Là, ce fut vraiment le moment-clé que nous aurions dû mieux exploiter : Vadis – le meilleur joueur de Pro League quand il est à 100 % – était sorti, le match avait basculé et les Gantois étaient morts.Si Vadis a offert la Coupe aux Gantois, vos joueurs-clés n’ont par contre pas été à la hauteur…Avec trois joueurs de l’équipe-type incertains (Gomez, Verschaeren et Ashimeru), les staffs technique et médical pouvaient difficilement faire des miracles. En outre, à part Refaelov, aucun de nos joueurs n’avait déjà joué une finale.En réalité, seuls vos supporters ont été à la hauteur…C’est notre plus belle victoire. Nous aurions pu remplir tout le stade. En plus de 150 VIPS à l’Atomium et 1400 au Kinépolis, 20.000 fans étaient en folie au Heysel et plus de 10.000 au parc Astrid devant l’écran géant. Partout, l’ambiance et l’enthousiasme étaient exceptionnels. Même si nous avons loupé notre finale, le public reste derrière nous.Remporter cette Coupe aurait changé énormément de choses dans le processus de reconstruction du Sporting…Ce trophée, cinq ans après le dernier, nous aurait permis un grand pas en avant. Au niveau du mercato, nous aurions déjà pu commencer l’exécution de certains dossiers. Mais la défaite ne signifie pas qu’on va reculer. Nous sommes contraints à faire du surplace pendant un moment, mais nous avons regagné nos fans et la marque Anderlecht représente de nouveau quelque chose.Sans cette garantie de jouer l’Europe la saison prochaine, il sera encore plus compliqué de conserver Gomez, Verschaeren, Zirkzee ou encore Kouamé…Amener un club au sommet et l’y maintenir, c’est un travail de longue haleine. Tous nos bons joueurs veulent jouer en Europe, on le sait. Tout était prêt pour accélérer notre renouveau et l’échec du Heysel complique les choses, mais nous ne pouvons pas être frustrés. Il nous faut avancer. Dès dimanche, à Union.Quels sont vos objectifs dans ces Champions Playoffs ?Faire mieux que la saison passée (NDLR : ils avaient fini 4 es sans la moindre victoire) car le Sporting a besoin d’une phase de poules en Europe. Je rêve de la Ligue des champions, j’espère l’Europa League mais je serais heureux avec la Conférence League.Comment apporter davantage de maturité à cette équipe qui, cette saison, a tremblé contre tous les membres du Top 4 en phase classique et lors de tous ses grands moments, que ce soit face à Vitesse, à Gand, à Courtrai ou en finale de la Coupe ?Il nous manque de bons playoffs. Je suis confiant car pour la première fois depuis que je suis à Anderlecht, nous avons le luxe de pouvoir perdre trois matches d’affilée tout en conservant notre sort en main pour l’Europe. Si nous avions gagné la Coupe, nous serions déjà au septième ciel. Mais si nous gagnons à l’Union, nous décollerons. Et en cas de défaite, nous pourrons nous racheter contre Bruges. Ensuite il y aura encore la possibilité de tout sauver lors de la double confrontation contre l’Antwerp pour assurer, au pire, la troisième place. Maintenant, on va savoir où en est exactement le nouveau Sporting.Pourquoi cela irait-il mieux, subitement, face aux grands alors que l’équipe vient de prendre une fameuse claque au niveau psychologique ?Devoir se relever après un échec fait partie de la vie d’un sportif professionnel. J’aurais pu annuler notre entretien vu la défaite subie lundi, mais je tenais à prendre mes responsabilités. J’attends que mes joueurs et mon staff fassent la même chose. Nous sommes extrêmement déçus mais sereins. Nous tirerons les conclusions de la saison le 22 mai, lors de la dernière journée des playoffs.Comme la Coupe aurait pu le faire, les playoffs pourraient-ils permette d’accélérer le renouveau anderlechtois ?Bien sûr ! À ce titre, la deuxième place, qui nous permettrait de rêver de la Ligue des champions, est une place très attractive tant financièrement que psychologiquement. Si nous la décrochons, nous mettrons tout en œuvre pour nous hisser dans les poules de la C1.Dans quel état d’esprit se trouve aujourd’hui Vincent Kompany ?Comme moi, il savait que nous aurions fait un grand pas en avant en cas de victoire lundi. Trois ans après son retour, c’était son moment. Mais je sais qu’il prépare d’arrache-pied le déplacement à l’Union depuis mardi matin.Vincent Kompany peut nourrir des regrets quant à l’approche du match et à sa gestion face à Hein-le-rusé. Il y a eu les risques pris avec les blessés, les trois changements simultanés dès l’heure de jeu, le manque d’audace sur les corners et notamment dans la prolongation où vous aviez pris le dessus…C’est toujours facile de critiquer après coup. Ce n’est pas au niveau tactique que nous avons perdu la finale. Collectivement, nous étions absents, tout simplement. Et cela, en dépit d’un esprit d’équipe exemplaire, à l’image de Zirkzee qui a soutenu l’équipe de façon incroyable depuis la ligne de touche malgré son remplacement.Quoi qu’il arrive en playoffs, Kompany sera-t-il toujours votre entraîneur la saison prochaine ?Je l’ai dit depuis que Vincent est devenu un T1 : comme tous les entraîneurs, il sera jugé sur les résultats. Il le sait très bien, vu son expérience. Aucun stress à ce sujet. En tant que président, je serai aussi jugé. Je suis dans le même bateau que Vincent Kompany.Que vous le vouliez ou non, Vincent Kompany ne sera jamais un entraîneur comme un autre à Anderlecht et il a d’ailleurs reçu beaucoup plus de crédit que ses prédécesseurs depuis deux ans…Ce fut mon choix de continuer avec le projet Kompany et de le recadrer lorsque je suis devenu président.Avoir recadré Kompany, n’est-ce pas là votre plus belle victoire ?Je n’ai pas fait grand-chose. Vincent était revenu à Anderlecht pour être entraîneur. Dès le départ, c’était sa grande ambition. Dans ses tripes, il a toujours été coach. Je lui ai juste dit, si c’est ce que tu veux, vas-y, fonce ! Vis ton rêve ! Aujourd’hui, l’équilibre est très bon. Tout le monde sait qui est le coach, qui est le CEO et qui est le président. Tout est clair. À chacun son rôle.La situation est beaucoup plus saine qu’il y a deux ans…Quand vous arrivez dans un club de foot, vous ne partez jamais d’une page blanche. Pour ceux qui reprennent le Standard actuellement, c’est pareil. Ma toute première décision à Anderlecht fut de continuer ou d’arrêter le projet Kompany. J’ai opté pour l’enfant du club et pour l’un des plus grands joueurs du foot belge doté de grandes qualités et bossant à fond.Avez-vous vraiment eu le choix ?Ceux qui me connaissent savent que je ne fais rien contre ma nature et mes convictions. Le recadrage était nécessaire mais il s’est fait assez naturellement, avec des moments-clés. Lors du dernier match de préparation à Lille, en août 2020, j’ai compris que ça ne fonctionnerait jamais quand j’ai vu Vincent- blessé à l’époque- coacher tout le match pendant que Frankie (Vercauteren) ne décollait pas du banc. Là, j’ai dû trancher dans le vif.Marc Coucke, qui n’a toujours rien gagné malgré ses efforts depuis quatre ans et demi, ne finira-t-il pas par se décourager ?Nous avons désormais une structure stable avec deux actionnaires principaux : Marc Coucke d’une part et d’autre part « Mauveavie », composé de Geert Duyck et moi-même. Le nouveau plan de réhabilitation a récemment permis une nouvelle injection de capital de 42 millions et un « assainissement » de dettes de 51 millions. Marc, Geert et moi sommes trois types très différents mais une chose nous lie. Nous sommes des gagnants et des vrais supporters. Je laisse bosser le management et je tiens à ce que le Conseil d’administration joue son rôle même si Marc et moi avons des moments stratégiques. Cela fonctionne bien. Le produit RSCA a un énorme potentiel, à nous de bien le gérer. On doit y arriver et nous allons y arriver. Le challenge reste le même : amener Anderlecht au sommet.Osez-vous toujours rêver de la Ligue des champions ?Oui, j’en rêve toujours ! Pourquoi pas ? Je sais qu’on dit que c’est de la folie, mais j’aime quand les gens me prennent pour un fou. Prenons exemple sur l’Ajax.Est-ce bien raisonnable de se comparer à l’Ajax ?C’est en se posant de telles questions qu’on régresse. Nos clubs ont tous deux connu de grands moments dans les années 70. La seule différence est que l’Ajax a beaucoup mieux géré son passé que nous. Nous avons perdu 20 ans car nous nous sommes contentés d’être les premiers en Belgique, en pensant être trop faibles pour l’Europe. Je refuse ce défaitisme. S’il nous faut dix ans, on les prendra. Dix ans, ça peut aller vite.Pour en revenir à Marc Coucke, restera-t-il encore longtemps le propriétaire principal du RSCA ou revendra-t-il le club tôt ou tard ?Il restera encore au Sporting pour un bon moment. Il est supporter.Supporter de son investissement…C’est trop réducteur. Marc a beaucoup plus souffert que moi de la défaite en Coupe. Devenir supporter d’Anderlecht, quel que soit son âge, est toujours une preuve d’intelligence. Marc gère son patrimoine, comme un vrai entrepreneur. Avec Coucke, le supporter et le businessman ne font qu’un. C’est très rassurant pour l’avenir du RSCA.N’êtes-vous pas tout le contraire de Coucke ?J’ai mon côté rationnel et je réfléchis longtemps avant de prendre une décision mais, au final, je suis mon intuition. Quand je me lance, je le fais à fond. J’ai d’abord été consultant à Anderlecht puis président et enfin co-investisseur. J’aurais pu dire non à trois reprises mais j’ai chaque fois dit oui. Je pense que tout le monde se sent bien à Anderlecht désormais. Nous formons à nouveau une grande famille. Je suis un privilégié, en tant que premier serviteur du RSCA. Je suis fier et heureux de savoir que nous unissons les gens et que nous leur apportons du rêve.Vous auriez pu remplir tout le stade roi Baudouin lundi. Un Anderlecht performant ne pourrait-il pas rassembler 30 000 supporters tous les quinze jours dans un nouveau stade ?Pas 30.000 mais 40.000 !La deadline est-elle toujours fixée à 2026 ?Construire un stade en Belgique est compliqué voire impossible. On a vu par le passé qu’il valait mieux se taire dans ce genre de dossier. Je ne fixe pas de date. En comparaison avec les autres, le Lotto Park reste parmi les meilleurs après la Ghelamco et le Bosuil, dont Paul Gheysens est en train de faire la plus belle enceinte de Belgique. Mais nous n’avons pas à être jaloux du Standard, de Bruges et de Genk. Nous sommes pro actifs dans ce dossier, mais nous pouvons encore rester dix ans au parc Astrid sans problème.Les fans seront-ils éternellement patients ?Ils sont plus intelligents que les journalistes. Blague à part, je ne les ai jamais sentis autant derrière nous depuis que je suis arrivé à Anderlecht. C’est impalpable et donc un peu magique, mais quelque chose est en train de se passer entre le club et les supporters. Dans notre stade, désormais, toutes les tribunes chantent. C’est une grande fierté. Mais certainement pas un hasard, car les dirigeants actuels sont tous des passionnés. Tout ce que nous entreprenons, nous le faisons à fond. Même les interviews. Je ne vis que d’émotions.Quelles émotions peut-on vous souhaiter lors des playoffs ?Gagner la Coupe aurait créé un déclic pour des PO de feu. Maintenant, il faudra aller chercher ce déclic ailleurs, car on en a vraiment besoin. Ce sera dimanche à l’Union ou le week-end suivant contre Bruges. Les deux premiers matches détermineront les quatre suivants. Soit on se relance dans la lutte pour les deux premières places, soit ce sera un vrai combat jusqu’à la dernière journée pour finir devant l’Antwerp. On se battra jusqu’au bout, même si on sait que le risque de ne même pas jouer les préliminaires européens, existe.Cela constituerait un gros échec.Oui, forcément. Mais je ne veux pas y penser.Quoi qu’il arrive, on y revient, il vous faudra à nouveau reconstruire une équipe cet été…Reconstruire, c’est l’éternel travail de chaque club belge. Nous devrons gagner en stabilité et contrôler au maximum la restructuration. Bruges gère ça beaucoup mieux que nous car il a une base plus solide avec plus d’argent et plus de moyens. Nous dépendons actuellement trop des résultats.Vous devrez vendre l’un ou l’autre cador pour équilibrer votre budget ?Les joueurs les plus malins savent que rester un ou deux ans de plus peut souvent, à terme, rapporter gros. Yari (Verschaeren) est un joueur malin. Mais il est clair qu’un club belge doit vendre chaque été pour s’en sortir. C’est forcément le cas d’Anderlecht pour le moment. Sauf si nous devenons champions.D’ici la grande réforme des compétitions européennes en 2024, Bruges n’aura-t-il pas déjà pris trop d’avance ?Pour un club belge, la C1 représente des sommes phénoménales mais qui ne permettront jamais de survoler le championnat de Belgique car il est quasi impossible d’attirer en Pro League des joueurs du top. Au final, nous sommes tous des pauvres au niveau européen. Ce qui fera la différence entre Bruges et nous, c’est le travail et pas l’argent. L’aspect humain, aussi, auquel je crois très fort.

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