Depuis le début de l’année 2022, l’Union possède en ses rangs un grand espoir du football polonais. Kacper Kozlowski espère en effet pouvoir montrer ses qualités du côté du Parc Duden, avant de rejoindre une autre galaxie : la Premier League et Brighton qui l’a acheté pour la coquette somme de 10 millions d’euros !
Arrivé à l’Union en janvier dernier avec l’étiquette d’immense espoir du football polonais apposée dans son dos, le jeune Kacper Kozlowski n’avait, jusqu’au week-end dernier, que très peu eu l’occasion de se mettre en évidence. Contre Courtrai, l’occasion lui en fut enfin donnée, Felice Mazzù l’ayant fait monter à la mi-temps de la rencontre à la place de Puertas. Positionné en pointe aux côtés d’Undav, sa prestation fut encourageante. Mais a-t-elle été suffisante pour pousser le coach saint-gillois à le titulariser d’emblée face à OHL ? Réponse ce vendredi soir. En attendant, nous sommes partis à la découverte de ce jeune phénomène de 18 ans (depuis le 16 octobre dernier). Un joueur dont le futur s’annonce des plus radieux.Entrer
IL AVAIT 17 ANSEntrerVous avez envoyéLe plus jeune joueur d’un EuroEntrer
Né le 16 octobre 2003 à Koszalin, ville du nord de la Pologne peuplée d’une centaine de milliers d’âmes et qui borde les rives de la mer Baltique, Kacper Kozlowski est un modèle de précocité. Formé dans le club local du Baltyk Koszalin, il rejoint en 2016 le grand club de la région, le Pogon Szczecin. Son évolution est fulgurante. Tellement que, le 19 mai 2019 face au KS Cracovie, il fait ses débuts professionnels en D1 polonaise, alors qu’il n’a même pas atteint la barre des 16 ans ! Ce jour-là, à 15 ans, 7 mois et 3 jours, il rentre dans l’histoire, devenant le plus jeune joueur du championnat polonais du 21e siècle, ainsi que le plus jeune joueur tout court de l’histoire de son club. « C’était un rêve que je nourrissais depuis tout petit et qui se réalisait. Je n’oublierai jamais mes débuts comme professionnel », confie-t-il. La belle aventure ne fait que débuter. Deux ans plus tard, le 28 mars 2021, il dispute ses toutes premières minutes avec l’équipe nationale polonaise lors d’un match de qualification pour la coupe du monde face à Andorre. À cette occasion, il devient le deuxième plus jeune joueur de tous les temps à débuter en sélection polonaise derrière Wlodzimierz Lubanski. Ce dernier, bien connu en Belgique puisqu’il a joué pour Lokeren entre 1975 et 1982, avait commencé sa carrière internationale en… 1963 ! Quelques semaines plus tard, c’est – déjà – le Graal pour Kozlowski qui est repris pour l’Euro 2020 par Paulo Sousa, le sélectionneur national de l’époque (remplacé depuis lors par Czeslaw Michniewicz). Le 19 juin 2021, il monte au jeu contre l’Espagne et devient le plus jeune joueur de l’histoire d’un championnat d’Europe (il avait à ce moment 17 ans, 8 mois et 3 jours). « Pourtant, ce jour-là, je ne pensais pas à cela. Je ne pensais qu’à une seule chose : faire de mon mieux pour aider l’équipe », lâche-t-il humblement. « Ce fut certes un chouette sentiment mais j’essaye de ne pas rester focalisé là-dessus. Car – qui sait – au prochain Euro, peut-être y aura-t-il un nouveau jeune qui battra ce record. » Sa progression vers les sommets fut toutefois brusquement freinée au début de l’année 2020 lorsqu’il est victime d’un grave accident de la route. « J’ai été out durant six mois. Je souffrais d’une blessure à la colonne vertébrale. Mais je n’ai jamais vraiment craint pour la suite de ma carrière. Je faisais confiance à la technologie et à la médecine. Je suis toujours resté positif. »
IL APPARTIENT À BRIGHTON
Un transfert à 10 millions d’euros
Ses performances en équipe nationale et en club, avec qui il disputera également le 2e tour de la Conference League face aux Croates d’Osijek au début de cette saison, ne passeront pas inaperçues. Très convoité par les grandes écuries européennes, il s’engage finalement en janvier dernier avec Brighton & Hove Albion, le club du président Tony Bloom qui est l’actionnaire majoritaire de l’Union. Et ce, contre un chèque de 10 millions d’euros ! « Il y avait aussi un intérêt de la part de Liverpool », confie-t-il. « Mais une des raisons qui m’a fait opter pour Brighton, c’était la présence d’autres joueurs de ma nationalité (NDLR: comme Jakub Moder). Cela montre donc que ce club fait confiance aux Polonais. » Plusieurs options sur la table Toutefois, avant d’enfiler la vareuse des Seagulls et de fouler les pelouses de Premier League, Kozlowski devra encore patienter. Car son nouveau club l’a, dans la foulée, prêté à l’USG jusqu’à la fin de la saison. Une décision prise afin qu’il se fasse les armes à un niveau plus élevé. « Pour ma progression, partir de Pologne était le bon moment. Et venir à l’Union était une très belle opportunité. Car le club est un échelon au-dessus de la D1 polonaise. » Reste à savoir s’il fera, ou non, ses débuts outre-Manche dès la saison prochaine. « En football, rien n’est jamais certain. Je pourrais très bien revenir à Brighton, tout comme rester à l’Union. Ou bien je pourrais être prêté autre part. Si je me sens prêt pour la Premier League ? Je pense que, si tu es un bon joueur, tu dois être capable de t’adapter à chaque niveau. Si Brighton décide que c’est le bon moment pour moi, alors je lui ferai confiance. Mais pour le moment, je me concentre sur l’Union. »
Des espoirs plein la tête en débarquant en Belgique, Kacper Kozlowski ne s’imaginait toutefois pas des débuts aussi délicats avec la formation bruxelloise. Car si son adaptation au sein du club semble bien se passer (« J’ai un bon contact avec tout le groupe », glisse-t-il), il n’a par contre pas encore eu beaucoup d’opportunités de confirmer, sur le terrain, les très grandes espérances placées en lui. Monté au jeu dans les derniers instants de la rencontre face à Genk le 23 janvier dernier, il s’était blessé. Ce qui l’avait contraint à rester sur la touche de longues semaines. « Arriver dans un nouveau club et se blesser après deux matches, c’est difficile. Mais je me suis remis et c’est désormais derrière moi. »Récemment retapé, il ne faisait toutefois pas partie de la sélection face à Charleroi et Eupen. « C’était difficile à accepter car, comme tout joueur, j’ai l’ambition de prester. Mais il faut aussi reconnaître que je n’étais peut-être pas totalement prêt physiquement. »« Ma place ? En nº 10 »Le grand moment est finalement arrivé le week-end dernier lorsqu’il est monté au jeu à la pause face à Courtrai. Après 45 minutes de bonne facture, il était toutefois… redescendu dans le temps additionnel. Mazzù le remplaçant en effet par Damien Marcq. « C’était un peu difficile à comprendre pour moi », reconnaissait-il. « Mais le coach m’a bien expliqué sa décision. Il m’a dit que c’était pour des raisons tactiques. »À voir désormais dans quelle position le stratège saint-gillois utilisera son jeune joueur dans le futur. Un élément dont la position favorite est, d’après ses propres dires, en 10 derrière le buteur. « Mais je me sens également bien comme deuxième numéro 9, comme ce fut le cas ce week-end aux côtés d’Undav », précise le Polonais qui en profite, au passage, pour énumérer ses forces et ses faiblesses. « Je pense que mes grandes qualités sont les un-contre-un ainsi que les frappes de loin. J’estime par contre que je dois encore travailler mon pied gauche ainsi que mon physique pour m’adapter au championnat belge. »Avec le retour en forme de Kacper Kozlowski, Mazzù possède en tout cas une sacrée cartouche supplémentaire dans son barillet. Et celle-ci pourrait se révéler très utile au vu des échéances qui s’annoncent en cette fin de saison.