Undav a sauvé l’Union d’un mauvais pas
avec un bijou qui confirme son importance.
C’ est une fusée dont
les supporters de
l’Union vont pro-
bablement repar-
ler pendant longtemps. Une
“frappe stratosphérique”,
comme disait Felice Mazzù
samedi, qui a souligné, un
peu plus encore, l’impor-
tance deDeniz Undav, lui
qui avait tant manqué
contre Eupen, dans une
rencontre où l’Union
n’avait pas marqué
(0-0).
Ce 21e
but, qui fera pro-
bablement partie des can-
didats au titre de goal de
l’année, pousse un peu plus
le Germano-Turc dans la
légende du
promu. Car le
numéro 9 a
eu la bonne idée de mêler
l’utile à l’agréable, puisque sa
praline des vingt-cinq mètres
a offert sur le fil une victoire
au leader, em-
pêtré dans un partage malgré
une deuxième période large-
ment dominée. Grâce à Undav,
l’Union poursuit son incroya-
ble série à l’extérieur (voir le
chiffre) et conserve sept
points d’avance sur Bruges.
Deniz, pouvez-vous d’abord nous
raconter ce tir… dont on a
d’abord pensé qu’il allait partir
dans les nuages.
“Ma famille me répète depuis
le début de la saison : ‘Tire
davantage de l’extérieur du
rectangle.’ C’est vrai que je me
suis d’abord dit qu’elle partait
trop haut, puis au fur et à
mesure j’ai pensé qu’elle pou-
vait aller au fond et ‘bam’, elle
a fini dedans. Quel beau
sentiment… surtout quand les
fans vous ont hué avant et que
vous les faites taire. Un peu
comme à l’Antwerp, même s’ils
n’ont rien jeté vers moi, ici.
Comme je l’ai déjà dit, j’adore
jouer à l’extérieur, car les sup-
porters sont contre nous et c’est
là que je montre le meilleur. Si
j’ai tiré de là, c’est que je me
sens en confiance. Quand votre
saison se passe bien, vous avez
parfois cette chance…”
Surtout, ce but empêche l’Union
d’enchaîner un deuxième nul.
“Oui. Je n’étais pas là le
dernier match et l’équipe a eu
du mal. Elle s’était créé des
occasions, mais sans marquer,
alors je voulais apporter ma
confiance actuelle.”
N’est-ce pas plus dur pour vous
d’évoluer sans Dante Vanzeir ?
“Oui, c’est clair. On a des
automatismes, on se comprend
très bien. Évidemment qu’il me
manque sur la pelouse.”
Est-ce que les défenseurs sont
plus attentifs à vous quand il
n’est pas là ?
“Oui, je ressens cela. La pres-
sion est plus sur moi. Les autres
attaquants n’ont pas à la subir
car ils viennent d’arriver au
club. Je dois prendre cette res-
ponsabilité pour l’équipe et
pour les aider. Je sais que les
défenseurs adverses veulent
défendre plus dur sur moi.
Quand il reviendra, ce sera plus
difficile pour eux car il faudra à
nouveau faire attention à nous
deux.”
Vous devez également vous
adapter au partenaire à vos
côtés qui peut être Millan,
Kozlowski ou Puertas.
“Oui, c’est pour ça que l’en-
traîneur dit que je suis un des
joueurs les plus intelligents qu’il
ait jamais eus. Je peux et dois
m’adapter à mes équipiers et
leur donner un maximum de
confiance pour qu’ils sortent de
bonnes performances. Peu
importe qui le coach place
devant à mes côtés.”
Est-ce une pression de devoir
marquer pour aider l’équipe ?
“Non, je ne parlerais pas de
pression. Je m’amuse et quand
je m’amuse, c’est là que je suis
le meilleur. Et puis les médians
peuvent marquer aussi, à
l’Union : on est bons parce qu’on
attaque en tant qu’équipe, c’est
notre force.”
Votre fin de saison peut vous
permettre d’atteindre plusieurs
objectifs : le titre avec l’Union,
mais aussi celui de meilleur
buteur et une sélection avec la
Turquie ?
“Oui, c’est vrai. Mais j’essaie
de prendre les choses comme
elles viennent, en appréciant
juste le moment. Il y a beaucoup
de choses à gagner… mais
aussi à perdre. Mais si on per-
dait le titre, on aurait quand
même vécu une saison incroya-
ble pour un promu. Bien sûr, si
on est champion, le sentiment
sera meilleur. À titre personnel,
j’ai envie de marquer autant
que possible. Après, si je termine
meilleur buteur, tant mieux. Si
ce n’est pas le cas, ce n’est pas
grave, je ne serai pas fâché.”
Marquer un tel but en Premier
League la saison prochaine vous
fait envie ?
“(Il réfléchit) Où que ce soit,
marquer un tel but est chouette.
Disons que j’espère que les gens
de Brighton ont regardé le
match, même si je sais qu’ils
pensent d’abord à leur équipe
en ce moment.”
À côté d’Undav,
ça se cherche
En l’absence de Vanzeir, Mazzù a tenté
Puertas, puis Kozlowski pour jouer devant.
P as facile de remplacer
Dante Vanzeir. La recher-
che du substitut idéal pour ac-
compagner Undav durant la
suspension du Diable rouge se
poursuit pour Felice Mazzù,
qui a livré un mea culpa plein
de franchise, samedi soir, au
sujet de Cameron Puertas, qu’il
avait placé comme deuxième
avant, en l’absence de Millan,
malade : “Le choix de lancer Ca-
meron, habitué à jouer un cran
plus bas, n’était pas le bon, et
c’est entièrement de ma faute.”
Souvent un peu court, Puer-
tas n’a tiré qu’une fois au but,
en quarante-cinq minutes, et
sa frappe a été contrée. Le
Suisse, nettement moins explo-
sif et rapide que Vanzeir, a eu
du mal à sentir Undav, comme
l’a reconnu celui-ci.
Une semaine plus tôt, alors
qu’Undav était également sus-
pendu, c’était le duo Millan-La-
poussin qui était positionné
devant, puis la paire Lapoussin-
Mitoma qui avait fini la ren-
contre, mais sans parvenir à
marquer un seul but à Eupen.
Depuis l’absence de Vanzeir,
c’est finalement Kozlowski,
monté à la pause samedi pour
sa véritable première, qui a
marqué des points. Et ce n’est
pas parce que Mazzù l’a sorti
dans les arrêts de jeu, pour ga-
gner quelques secondes, qu’il
n’est pas satisfait de son ap-
port. “Kozi a fait une superbe en-
trée et a rempli son rôle à la per-
fection.”
Arrivé en prêt à l’Union en
janvier avec l’étiquette du
transfert de Brighton à 10 mil-
lions, le médian offensif polo-
nais ne s’attendait probable-
ment pas à jouer si peu durant
ses deux premiers mois. “Il sort
d’une période compliquée, n’a
pas caché Undav. Je veux l’aider,
parce qu’il est jeune, qu’il vient
d’un autre pays. Je connais cette
situation.” Il a montré samedi
ses grosses qualités, jouant
avec justesse, simplicité et
vista. Et, surtout, en s’arra-
chant défensivement à plu-
sieurs reprises. “Il s’en est vrai-
ment bien sorti sur sa mi-temps,
appuie Undav. Il n’avait pas une
grosse condition à son arrivée et
a dû travailler plus que les
autres. Mais on a tout de suite
compris que c’est un très bon
joueur.” “Kozi” l’a montré sa-
medi. Avant confirmation à
OHL ?
10 Le nombre impressionnant
de succès signés par l’Union
sur ses douze derniers matchs de D1
à l’extérieur, les deux autres s’étant soldés
par un nul à Bruges (0-0) et à Genk (1-1).
Le leader n’a plus perdu hors de son stade
depuis le 22 août, à Malines (3-1).
C’est son seul revers à l’extérieur
en championnat cette saison.