Le défenseur du Sporting de Charleroi a passé la nuit de samedi à dimanche à l’hôpital en observation après avoir été victime de l’agression de Dante Vanzeir. Il ne souffre finalement pas de commotion malgré sa perte de connaissance et sera évalué au jour le jour prevnext
Resté longtemps inanimé sur le terrain suite au coup de poing balancé dans son visage par Dante Vanzeir en toute fin de premier acte, Valentine Ozornwafor a quitté le terrain sur une civière et sous les applaudissements des spectateurs des deux équipes plus de cinq minutes après s’être écroulé et alors que les autres acteurs de la première période étaient déjà retournés au vestiaire.Ces images faisaient froid dans le dos et rappelaient celles de Shamar Nicholson contre le FC Bruges en septembre dernier, à la différence près que le Jamaïcain s’était heurté bien involontairement au crâne de Brandon Mechele. De plus, c’est dans le couloir menant au vestiaire que le nouveau joueur du Spartak Moscou avait perdu ses moyens et non sous les yeux du grand public et sous le regard des caméras de télévision, comme ce fut le cas ce samedi.C’est avec énormément de précautions que le Nigérian a ensuite été pris en charge par les soigneurs et le médecin du Sporting avant d’être envoyé à l’hôpital pour y passer des examens complémentaires puisqu’il avait perdu connaissance à deux reprises sur le terrain. « Il est stable et est à l’hôpital actuellement. Il a passé les premiers scanners crâniens et il n’y a pas de fracture, ce qui est une bonne nouvelle », avait directement tenté de rassurer Edward Still lors de sa conférence de presse d’après-match. Et le technicien carolo d’ajouter : « Le fait qu’il ait perdu connaissance sur le coup est inquiétant parce que c’est le premier signe d’une commotion, mais il est maintenant suivi de près par notre médecin. Actuellement, on est serein et confiant : ça ira ! »Et les nouvelles de ce dimanche ont confirmé cette impression que le pire avait été évité pour le défenseur central prêté par Galatasaray puisqu’après avoir passé la nuit en observation, il a rapidement pu rentrer chez lui dans la journée de dimanche. Finalement, malgré ses pertes de conscience, le joueur de 22 ans ne souffre pas d’une commotion cérébrale.Cela ne veut pas pour autant dire qu’il sera de retour sur le terrain directement puisque son cas sera évidemment réévalué quotidiennement et qu’il devra tout de même se remettre du choc reçu.C’est déjà la troisième fois de la saison que les Carolos doivent gérer ce type de situation puisqu’en plus de la fracture de la pommette et la commotion de Shamar Nicholson en fin d’été dernier, Hervé Koffi vient de rentrer de la CAN avec une commotion, ce qui lui a encore coûté sa place dans le onze ce samedi.Alors que l’ancien gardien de Mouscron a mis un peu plus de deux semaines pour retrouver les entraînements suite à sa commotion avec le Burkina Faso en demi-finale de la CAN, on peut espérer un retour (un peu) plus rapide pour Valentine Ozornwafor, du moins si la tendance à une amélioration se confirme dans les heures et les jours à venir.
Un jab du droit par-ci, un coup de tatane par-là… On vous passe la liste des comportements dont un footballeur en apnée cérébrale peut se rendre coupable dans le cadre de sa vie privée. Qui, comme diraient les Inconnus, « ne nous regarde pas ». Mais que l’on regarde quand même, souvent avec de grossiers appétits, attisés par le croustillant et la (sur)médiatisation du star-system.Ce week-end nous a rappelé, au travers des exemples du licenciement par Gand de Pelé Mboyo (plainte pour violences conjugales, entre autres) et du coup de poing de Dante Vanzeir, que la thématique du mariage entre sport et exemplarité n’était pas toujours des plus idyllique.Le footballeur est mué en exemple alors qu’il n’est ni voué ni formé à en être un. Le sport tout entier tient dans l’un des adages dont la traduction ne nécessite pas six années d’humanités gréco-latines : « Mens sana in corpore sano ». Ou comment un esprit sain est indissociable d’un corps sain. Une règle gravée dans le marbre, selon laquelle il est interdit à tout athlète de haut niveau de dévier de sa trajectoire, faute de quoi la vindicte populaire, par voies de presse et réseaux sociaux, est garantie 100 % pur lynchage.Coupés de la réalitéFranchement réducteur, car tout le monde s’accorde à dire que la professionnalisation du foot dès le plus jeune âge engendre des conséquences sur le niveau d’instruction, mais aussi sur le degré d’insertion sociale de joueurs littéralement mis sous cloche, si pas carrément coupés de la réalité.A la bourse des valeurs, le jésuitisme de la footosphère est le plus sûr moyen de se convaincre de la bonne santé du cours de l’argent. Pour en référer à l’exemple le plus récent, celui de Pelé Mboyo, 34 ans et aucune valeur, l’attitude de son employeur gantois face à des faits datant du 19 janvier atteint le comble de l’hypocrisie. Dans un premier temps, la direction de Gand a considéré que ce cas de violence conjugale supposée sur laquelle la justice devra se prononcer, « tenait de la vie privée de son employé ». Trois semaines plus tard, le nom de Mboyo s’est mis à circuler dans l’affaire du Footbelgate. Et Gand tenait enfin le motif de le licencier. Parce que le précédent n’en était pas un ?Une auréole qui pâlitLes super-héros sont les coupables emblématiques de leur propre histoire qui tourne mal. Dante Vanzeir a commencé par marcher sur l’eau jusqu’à se retrouver au-dessus des nuages. En l’espace d’un uppercut incompréhensible, l’une des attractions de notre championnat a vu son auréole pâlir. Et à travers lui, une partie du capital sympathie envers cette Union joyeuse et souriante ? Le vent de fraîcheur apporté par le champion de D1B à la D1A survivra-t-il à la tempête médiatique promise au Diable rouge ? Une chose est certaine : là aussi, on en remettra une couche par rapport à ces fameux critères de perfection que la société impose aux sportifs. Là où il en va tout autrement pour le milieu de la culture où les excès des artistes n’ont pas suscité un clignement de cil pendant des décennies. Jusqu’au tacle #MeToo pour mettre un peu d’ordre dans cette défense de l’insoutenable.La moralité du grand public est donc à géométrie variable. Mais les jugements de cour noircissent plus sûrement les sportifs en pleine lumière que les anonymes. Combien de coups bas, d’actes inqualifiables dans la boue des terrains du dimanche ? Combien de ralentis et d’appels au VAR, a contrario, pour traquer les ruptures du pacte de vivre ensemble ? Ce traitement de faveur qui peut aujourd’hui trahir une part d’injustice aux yeux du fautif unioniste lui-même, constitue une réalité.Une implacable réalité qui n’est jamais que le reflet d’une absence d’apprentissage des règles de vie. L’exemplarité étant – qu’on l’accepte ou qu’on s’en indigne – un devoir pour un sportif reconnu, le navrant épisode de samedi au Mambourg peut être considéré comme un devoir… non rendu par l’élève Vanzeir. Avec sanction à la clé. Dura lex, sed lex. Une fois encore, cet incontournable latin qui ne se perd jamais… entre les mauvais coups.
PRÉCÉDENTS
À intervalles réguliers, les « pétages de plombs » nourrissent la chronique du football belge. Certains sont restés célèbres à la fois pour la notoriété du coupable, de la longueur de la sanction… et des polémiques qu’ils ont suscitées parce que leur réalité n’a pas été totalement avérée : Roger Claessen (7 mois en 1965) et Jean-Marie Pfaff (6 mois en 1981) ont été sanctionnés pour avoir frappé un juge de ligne. Dans l’impossibilité d’être exhaustif, nous avons retenu dix cas célèbres.Georges Bertoncello – 9 février 1975 :entre l’ailier des Zèbres et l’arbitre Fred Delcourt, cela n’a jamais été l’amour fou. Pour protester contre un penalty imaginaire accordé au RWDM (et converti par Maurice Martens), « Georget » s’assied sur le ballon dans le rond central… et est exclu par l’arbitre. Son exclusion ne lui vaudra qu’un match de suspension. Bertoncello n’est pas le seul Carolo à rejoindre plus vite les vestiaires ce jour-là puisqu’André Gorez a reçu la rouge pour avoir donné un coup de pied en réaction à la sortie (et la manchette) du gardien Nico De Bree.Gilles de Bilde – 21 décembre 1996 :l’incident qui rappelle le plus les événements de ce samedi. Durant Anderlecht-Alost, sans se soucier du penalty que va tirer Zetterberg et excédé par le marquage de Krist Porte, le Soulier d’Or 1994 se retourne et donne un coup de poing à l’Alostois. Les images du visage ensanglanté font le tour de l’Europe et De Bilde sera suspendu 3 mois… sur la base des images TV puisque l’arbitre n’a rien vu et ne l’a pas exclu. Indésirable au Sporting, il est transféré au PSV Eindhoven et sera condamné des années plus tard à verser une indemnité à Porte, qui est resté 8 mois sans jouer et a perdu 4 % de sa vision dans l’incident.Aruna Dindane – 21 décembre 2002 :la victoire d’Anderlecht 7-1 contre Beveren est rendue anecdotique par l’exclusion d’Aruna Dindane suite à un incident avec l’arbitre Serge Gumienny. Se plaignant d’un coup de coude d’un Waeslandien, il mime le geste… et touche l’arbitre limbourgeois, qui saigne ensuite de la bouche. L’Ivoirien prend finalement deux matches fermes, avec un sursis pour 6 matches supplémentaires.Philippe Léonard – 21 octobre 2005 :dans un choc wallon agité, le défenseur du Standard prend la mouche avec Orlando et fait mine de décocher un uppercut. Il reçoit une 2 e jaune synonyme d’exclusion… mais ne pourra pas être poursuivi sur la base des images TV puisqu’il a été sanctionné par l’arbitre. Même s’il a donné aussi un coup, le Brésilien n’est pas poursuivi pour un vice de procédure.Sergio Conceiçao – 21 mars 2006 :l’ombrageux Portugais cède à la provocation de Stijn Meert (déjà averti) et crache sur son adversaire. Logiquement exclu, le Soulier d’Or 2005 jette son maillot en direction de l’arbitre Peter Vervecken. Début avril, il est suspendu… jusqu’au 11 août.Marcus Diniz Paixao – 18 septembre 2010 :furieux d’un tackle de Custovic en fin de match Eupen-Beerschot, le Brésilien perd son sang-froid dans le tumulte qui suit et donne un coup sur la cuisse de Faris Haroun, manquant de peu l’arbitre Johan Verbist. Il se prend finalement 8 matches dont deux avec sursis.Mohammed Aoulad – 1 er décembre 2012 :face à Courtrai, le joueur prêté par Anderlecht fête son but en adressant un « f… de pute » en direction du banc. Même s’il dément avoir visé son entraîneur Yannick Ferrera, il est suspendu un match par la direction du Sporting.Mehdi Carcela – 8 décembre 2013 :victime d’une méchante semelle sur la cheville de la part de Bjorn Ruytinx (qui est averti par Tim Pots), le Standardman se venge après s’être relevé en adressant une manchette au Louvaniste, geste qui lui vaut d’être exclu alors qu’il n’est plus en mesure de poursuivre le match. Carcela est sanctionné de 4 matches, contre un seul pour Ruytinx.Silvio Proto – 19 janvier 2014 :furieux de la lenteur du staff à le remplacer alors qu’il a un problème au genou (et qu’il a encaissé le but de l’égalisation malinoise), le gardien anderlechtois se lâche au moment de sa sortie effective après avoir dégagé le ballon en touche. « Cela fait une heure que je demande mon changement ! » Il doit être calmé par ses équipiers et ne se laisse guère apaiser par John van den Brom.Abdoulaye Seck – 12 décembre 2021 :le défenseur sénégalais de l’Antwerp prend la mouche dans un échange verbal avec Selim Amallah. S’il exclut le racisme devant la Commission disciplinaire, il s’en tient à la version d‘insultes qui l’ont touché et qui expliquent sa colère, difficilement maîtrisée par ses équipiers et sanctionnée d’une rouge directe par M. Visser. Bataille et Pavlovic seront aussi exclus : l’Anversois a donné une gifle à un autre réserviste et le Rouche est renvoyé aux vestiaires pour avoir voulu le tackler.