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“J’aime voir au classement qu’on a la meilleure défense”
“J’aime voir au classement qu’on a la meilleure défense”

Burgess raconte le lien qu’il entretient
avec son poste et pourquoi
l’Union est la meilleure défense de D1A.

En bon British qu’il
est, Christian Burgess
sait ce que nettoyer
un rectangle veut
dire, mais le Londonien de

30 ans, diplômé de l’univer-
sité de Middlesbrough en his-
toire, est bien plus que ce que

sa carrure de videur laisse
supposer. On a discuté avec le
patron de la meilleure ligne
arrière de D1 de son sujet de
prédilection : bien défendre.
Moins d’un but
encaissé par match
“La cohérence,
c’est la clé”
Il n’y a pas que la première
place au classement de
l’Union qui donne le sourire à
Burgess. Il y a aussi ce statut
d’équipe la moins perméable
de D1A. Pour un promu, c’est
particulièrement rare. Et
Christian Burgess savoure
pleinement son plaisir. Pas

besoin de lui rappeler le chif-
fre, d’ailleurs, il le connaît :

“N’avoir encaissé que 21 buts en
26 matchs, soit moins d’un par

rencontre, c’est un très bon ra-
tio. Et comme on a aussi l’atta-
que qui a le plus marqué, on

peut dire qu’on fait du bon bou-
lot aux deux extrémités du ter-
rain. J’avais un entraîneur qui

disait qu’il fallait se concentrer
sur le fait d’être bon dans les
deux rectangles. Bon, tout ce qui

se passe entre les deux m’inté-
resse quand même… mais il

faut reconnaître qu’à la fin, ce

sont ces deux zones qui sont les

plus importantes. En ce mo-
ment, j’aime regarder le classe-
ment et m’arrêter sur ce chiffre.

Idem pour les clean sheets.”
Douze pour Moris, treize au

total : ici aussi, l’Union do-
mine la D1A. “Oui, c’est quelque

chose que je célèbre à la fin d’un

match. Finir un match sans en-
caisser, c’est aussi agréable

qu’un but pour un attaquant…
même si, quand je marque, c’est

encore mieux, parce qu’on n’at-
tend pas ça de moi. Disons, que,

de mon point de vue, le résultat
idéal, c’est une victoire 1-0 où je
marque le but (il sourit). C’est
un peu égoïste, mais voilà. On a
réalisé treize clean sheets; c’est
un beau total. Essayons d’en
avoir le plus possible sur les
huit matchs qui restent.”

Les performances défensi-
ves des dernières semaines

ont été particulièrement inté-
ressantes, avec un seul but en-
caissé, sur penalty, face à Bru-
ges, Genk, Gand, l’Antwerp et

Anderlecht, cinq prétendants
à l’Europe, voire au titre. “Cela
m’amène beaucoup de plaisir,

quand on joue contre des gros-
ses équipes, de tout bons atta-
quants, de voir qu’on tient tout

le match sans qu’ils marquent.”

Qu’est-ce qui fait la diffé-
rence entre l’Union et les

autres, alors ? Burgess n’hé-
site pas beaucoup : “C’est tout

le temps que cette équipe a
passé ensemble, je crois. Notre
cohérence collective.”

La majeure partie de cet ef-
fectif était déjà à Bruxelles la

saison passée. En D1B, certes,
mais c’est clairement une
force. “Tout le monde travaille
dur pour l’autre. Regardez le

boulot défensif de Dante (Van-
zeir) et Deniz (Undav), par

exemple : c’est la clé de ce qu’on

réalise. On a de bonnes indivi-
dualités, mais c’est le collectif

qui s’impose.”
Et puis l’orchestre de Mazzù
sait exactement comment
jouer la partition. “On connaît
très bien notre système de jeu,

on sait où chacun doit se placer

et quel est son job. Si vos arriè-
res ne rentrent pas dans le jeu

quand le ballon est sur l’autre

flanc, alors vous allez être vul-
nérable. Même chose pour le

pressing : si Lazare ne fait pas le
pressing, notre arrière latéral

devra le faire et il faudra com-
penser.” Un souci que ne con-
naît pas l’Union.

Le trio arrière
de l’Union
“Je laisse
les plus jeunes monter”
Dans le trio arrière aussi,
chacun connaît son rôle. Et
celui de Burgess, au centre,
est crucial. “Je suis le plus vieux

de la défense, le plus expéri-
menté et j’ai ce sens de l’organi-
sation qui, je l’espère, permettra

à mes équipiers d’apprendre. Ils
sont jeunes, ils aiment prendre
des risques et partir devant
balle au pied. C’est bien, même

si je dois parfois un peu les frei-
ner. C’était une de mes qualités

quand j’étais jeune, mais dans

les divisions inférieures anglai-
ses, les entraîneurs n’aiment

pas trop cette prise de risque. Et

puis, à l’Union, dans notre sys-
tème à trois, il y a beaucoup

d’espace dans la largeur, donc
mon job est de récupérer la
balle, puis de la glisser à
d’autres qui vont jouer plus
dans la profondeur. Le milieu
est souvent bien fermé, donc
partir en dribbles là-dedans,
c’est presque comme tomber
dans un piège. J’ai sacrifié cette
part de mon jeu que j’aimais
quand j’étais plus jeune et que

je jouais au milieu de terrain,

mais c’est mon job dans
l’équipe : garder l’organisation,
faire en sorte que tout le monde
reste concentré et qu’on prenne
le moins de buts possible. J’aime
ce challenge.”

Après Ismael Kandouss, il
est le deuxième défenseur de

D1 qui gagne le plus de bal-
lons aériens dans le rectangle

(33), du haut de son mètre 96.
“Je ne suis pas toujours un fan
des statistiques individuelles,

car elles ne disent pas tout. Par-
fois, vous n’avez pas envie de

jouer un duel aérien contre un
attaquant parce que vous savez
qu’il peut partir tout seul face
au gardien si vous le perdez,

donc vous préférez ne pas y al-
ler. Mais c’est sûr que les ballons

aériens dans le rectangle, c’est
un chiffre très important. Vous
essayez d’en perdre le moins
possible, donc c’est plaisant à
entendre.”

Et surtout compliqué à gé-
rer pour les avants adverses.

Sa mutation en
défenseur à 18 ans
“J’ai reculé pour faire
le sale boulot”
Si Burgess prend du plaisir
comme “center back”, il n’a
pas toujours été posté juste
devant le gardien. “Pendant

une longue partie de ma jeu-
nesse, j’ai joué comme médian

central. J’appréciais beaucoup
ce poste quand j’étais jeune. J’y

prenais plus de plaisir, en tou-
chant davantage le ballon.

J’aimais courir de rectangle à

rectangle. C’est quand les cho-
ses sont devenues sérieuses,

vers 18 ans, que je suis passé en
défense centrale et c’était le plus
efficace pour que je perce
comme professionnel. J’ai reculé
pour faire le sale boulot, comme
on dit, sourit-il. Mais je suis

payé pour défendre, mainte-
nant.”

Grand fan de West Ham – “Je
le suis toujours” –, où il est
brièvement passé, tout jeune,
il avait comme modèles des
joueurs phares d’Upton Park :

“J’avais essentiellement des pos-
ters de Hammers sur mes murs

Paolo Di Canio, Trevor Sainclair,

Frederic Kanoute, Joe Cole, Mi-
chael Carrick. Et, comme défen-
seur, Rio Ferdinand. C’est un des

meilleurs défenseurs de l’his-
toire du foot anglais et il a été

formé à West Ham. Puis quand
il est parti à Man United, son
jeune frère, Anton Ferdinand,
est arrivé en équipe première

comme défenseur central égale-
ment. C’était un top défenseur à

regarder.”
Les attaquants de D1
“Onuachu est le plus
compliqué à contenir”

S’il n’a jamais évolué en Pre-
mier League, l’Anglais a croisé

quelques beaux avants dans
sa carrière, que ce soit en
Championship, en League
One ou en Cup. Alors on lui a
demandé qui lui avait laissé le
souvenir le plus compliqué.

“Contre Eddie Nketiah, d’Arse-
nal, en Cup (NdlR : il avait mar-
qué un but et Arsenal avait

battu Portsmouth 2-0). Il avait
beaucoup de vitesse et était
compliqué à arrêter. Callum
Wilson, qui évolue actuellement
à Newcastle, a aussi une grosse

pointe de vitesse qui le rend dif-
ficile à contenir.”

Et en D1A ? “Onuachu est très

grand et fort, donc difficile à ar-
rêter. Sa montée au jeu (NdlR : il

y a trois semaines, en seconde
période, à 1-0 pour l’Union, il

avait ensuite provoqué un pe-

nalty) avait directement eu un
impact sur la rencontre. Il est
très atypique à défendre, vu sa
taille, sa façon de se placer et
d’utiliser intelligemment son
corps. Par ailleurs, on sent que

Zirkzee a de grandes possibili-
tés. Et, quand il a été sorti, ça

m’a fait plaisir de savoir qu’on
ne l’avait pas laissé marquer.”

Ces dernières semaines,
l’Union a tenu en échec pas
mal de belles attaques. Le 0-0
ramené du stade Jan Breydel

est un des “highlights” défen-
sifs de sa saison. C’est en tout

cas le match que Burgess met

en avant quand on lui de-
mande de ressortir une pres-
tation défensive qui l’a mar-
qué. “Mmmmh, la liste est lon-
gue (il rigole). Non, plus

sérieusement, je pense au
match à Bruges. C’est une toute

bonne équipe et Charles De Ke-
telaere est un avant qui marque

beaucoup. On a réussi à l’empê-
cher de marquer et même

d’avoir une seule véritable occa-
sion. C’était une bonne chose.

Idem pour Zirkzee, contre An-
derlecht, quelques jours plus

tard.”

Le défenseur idéal : “Un mix de Stones,
Van Dijk, Puyol, Vidic et Ferdinand”

Demandez à Christian Burgess avec quelle qualité de

quel joueur il constituerait le défenseur idéal et vous obte-
nez un prototype très Premier League, avec un soupçon

de Catalogne. Mais un joueur qui aurait du cachet. “Il
aurait le jeu de tête de Van Dijk (Liverpool), ainsi que sa
passe longue, car il est très fort pour renverser le jeu. Je
prendrais le jeu de passes courtes, entre les lignes, de
John Stones (Man. City), qui est très bon balle au pied.

J’aime également le leadership d’un Puyol. Quelle car-
rière ! Je suis un grand fan de Barcelone. J’adore regar-
der les Catalans. Du moins, j’adorais ; ils ne sont plus si

bons. Mais quand il y avait Puyol, Piqué, Alba, Alves et
Busquets devant : c’était la meilleure équipe à voir. Et puis

l’agressivité d’un Vidic (ex-ManU et Inter), qui était un ter-
rible défenseur. Plus l’expérience de Rio Ferdinand.”

Bager ou Machida ?
Réserves : 21. Pirard, 33. Herbots, 4. Bager, 7.
Sorinola, 19. François, 23. Puertas, 24. Ziani, 25.
Marcq, 64. Kozlowski, 11. Millan.
Blessés : Lynen (genou), Mitoma (cheville)
Suspendu : Van der Heyden

Sous la menace d’une suspension : Nielsen,
Kandouss, Lazare.
Observations : Felice Mazzù devra faire un choix
entre Bager et Machida pour remplacer Van der
Heyden, suspendu. Le T1 unioniste voit Lapoussin
et Kozlowski revenir de l’infirmerie alors qu’il est
encore trop tôt pour Mitoma.
SAINT-TROND
Avec Kagawa sur le banc ?
Réserves : 31. Russo, 35. Vanmarsenile, Boets,
Doni, 3. Al-Dakhil, 32. Durkin, 8. Reitz, 22.
Janssens, 2. Matsubara, 10. Kagawa, 30. Balongo.
Blessés : De Ridder, Van Dessel, Steppe.
Suspendus : Hara, Pius.
Sous la menace d’une suspension : Hashioka,
Leistner, Lavalée, Konaté.
Observations : Après sa victoire face à Courtrai le
week-end dernier, Saint-Trond peut encore espérer
atteindre le top 8. Kagawa devrait prendre place sur
le banc.
LES 10 DERNIERS UNION – SAINT-TROND
60-61 : 3-0 (Bex csc, Mertens, Vandenberg)
61-62 : 2-0 (Vandenberg, Van Wilder)
62-63 : 2-2 (Vandenberg, Van Wilder/Maes,
Polleunis)
64-65 : 1-3 (Van Wilder/Polleunis, Maes 2)
68-69 : 1-1 (Best/Van der Loop)
69-70 : 3-1
(Lauwers, Arnold, Teugels/Van der Loop)
70-71 : 2-1 (Lots, Teugels/Lievens)
71-72 : 1-0 (Verleysen)
72-73 : 0-0
16-17 : PO2 : 1-4 (Perdichizzi/Vetokele 2, dont 1
pen., Ceballos 2) (modifié)
LE 14 UNION – SAINT-TROND
Périodes : 57-63 ; 64-65 ; 68-73 ; 16-17 ; 21-22. 13
confrontations, 6 succès bruxellois, 2 limbourgeois
et 5 partages ; 23 pts à 11 et 23 buts à 17 pour les
Unionistes. Répartition des points : Union 59 %/
STVV 28,2 %. Depuis 6 matchs.- Union : NVVNVV
= 14/18 ou 77,8 %. STVV : VDVNDV = 10/18 ou
55,6 %. Séries en cours : Union 5 matchs sans
défaite at home,STVV

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