Le buteur unioniste est plus motivé que jamais.
Entre ambitions collectives et personnelles, Dante Vanzeir s’apprête à vivre une année 2022 chargée. L’attaquant de l’Union, qui a pratiquement tout connu en 2021, aborde les prochains mois avec un appétit toujours plus grand. next
Les défis seront nombreux pour Dante Vanzeir en 2022. Car il a placé la barre très haut l’année dernière. Jugez plutôt. En douze mois, il a marqué vingt buts et délivré douze assists (championnat et Coupe compris), gagné le championnat de D1B, fêté un titre de champion d’automne en D1A, suivi d’une première place en fin d’année civile et honoré sa première sélection chez les Diables. « Ce fut la meilleure année de ma carrière. Je lui donnerais une cote de 8 sur 10. Comme ça, il me reste encore un petit peu de place pour m’améliorer », sourit l’attaquant qui sera dès lors attendu au tournant en 2022. Une année qui, dans ses rêves les plus fous, pourrait lui permettre de devenir champion de Belgique, de décrocher un beau transfert en été et de partir à la Coupe du monde au Qatar. Sans oublier qu’il est toujours dans la course pour le titre de meilleur buteur du championnat. S’il parvient à transformer ses rêves en réalité, il déjouera alors totalement ses propres pronostics.Dante Vanzeir champion avec l’Union ? Cela aurait relevé de l’utopie, voire du risible, il y a quelques mois de cela. Mais aujourd’hui, cette question est à prendre avec beaucoup plus de sérieux. Mais le joueur, lui, préfère jouer la carte de la prudence. « Je nous donne 1 % de chances. Car pour nous, ce n’est pas nécessaire. On n’a pas la pression qu’ont d’autres clubs comme Bruges, l’Antwerp ou Anderlecht. Pour eux, c’est vraiment un objectif. Dans le cas contraire, leur saison n’est pas réussie. Nous, qu’on soit en Playoffs 1 ou 2, notre saison sera de toute façon réussie. Toutefois, tout le monde est ambitieux. Si tu es à la première place à cette période-ci de l’année, c’est normal de vouloir la garder jusqu’à la fin de la saison. Car c’est le rêve de chaque joueur d’être champion au moins une fois dans sa carrière, que ce soit en Belgique ou à l’étranger. »L’Union et Vanzeir pourront probablement affiner leurs ambitions d’ici quelques semaines, lorsqu’ils seront venus à bout de ce programme infernal qui les attend. Après la rencontre de ce samedi face à Seraing, ils affronteront d’affilée Genk, Bruges, Anderlecht et l’Antwerp. « Si on peut survivre, alors on aura une belle occasion de continuer à rêver. »Pour le natif de Beringen, l’histoire pourrait être d’autant plus belle si sa petite sœur Luna remportait également le titre avec les filles d’OHL. À l’heure actuelle, les Louvanistes occupent la première place en Super League avec quatre points d’avance sur Anderlecht. « En fait, elle et moi nous retrouvons quelque peu dans la même situation. Si on est champion, ce sera une surprise pour tous les deux. Car Louvain n’est qu’au début de son projet féminin et la pression est plutôt du côté d’Anderlecht et de Bruges. »En fin de saison, Vanzeir pourrait également rafler un autre titre : celui de meilleur buteur du championnat. Même si, avec ses onze buts, il pointe tout de même à cinq longueurs de son comparse Deniz Undav. « Tout est possible. L’année dernière en Division 1B, Mikautadze avait aussi commencé très fort, ayant à un certain moment près de dix buts d’avance sur moi. »Au final, les deux hommes avaient partagé le titre de meilleur artificier avec 19 roses chacun. « Mais terminer meilleur buteur cette saison n’est pas non plus mon objectif premier. Je ne vais pas tout d’un coup devenir égoïste et changer mon style de jeu. Car donner des assists est aussi important. Avant la saison, je m’étais dit que quinze goals, ce serait déjà bien pour une première année en D1A. Si j’atteins ce total dans quelques matches, je changerai mon ambition à vingt buts. »Sauf surprise, et comme il l’avait affirmé durant le stage à La Manga, Dante Vanzeir ne quittera pas l’Union en janvier. « Il y a 0 % de chances que je parte. Ou peut-être 1 % car on ne sait jamais qu’un club mette des millions sur la table de l’Union. Pour le club, ce serait peut-être difficile de dire non. Car il est important qu’il se stabilise en D1A. Mais moi, personnellement, je n’ai pas l’ambition de partir. »L’été prochain, en revanche, la donne pourrait (devrait ?) être différente. « Si je partirai à ce moment-là ? Ce sera vraiment du 50/50. J’ai l’ambition de passer une prochaine étape, oui. Mais imaginons qu’on soit champion et qu’on joue la Ligue des champions. Ce serait quelque chose de très beau et de très important également dans une carrière. En tout cas, ce sera le moment de réfléchir et de faire le bon choix. »Reste à voir quel pourrait être son point de chute en cas de départ, lui qui intéresserait déjà des clubs comme Brighton, Brentford et l’Atalanta.« J’ai toujours dit que la Premier League est une compétition complète et que ce serait un rêve de pouvoir y jouer. Mais je sais que je ne suis pas encore prêt. Il reste beaucoup de choses que je peux améliorer avant de partir. »Lesquelles ? « Je suis quelqu’un qui court beaucoup en profondeur et qui utilise sa vitesse. Mais parfois, dans les matches fermés, c’est compliqué de plonger dans le dos des défenseurs. Ce sont alors des rencontres où on me voit un peu moins. Deniz (Undav), au contraire, aime aller vers le ballon. Il est plus à la construction du jeu. C’est un des aspects que je peux améliorer afin de devenir un joueur plus varié, plus complet. »Une chose est certaine dans la tête du joueur : s’il part, ce ne sera pas pour jouer les seconds rôles dans sa nouvelle équipe. « Je ne vais pas aller dans un club où je n’aurais qu’une faible possibilité de jouer. Pour moi, il sera important de pouvoir disputer chaque match afin de continuer à m’améliorer. »Le 6 novembre dernier, comme un seul homme, le vestiaire de l’Union a explosé de joie à l’annonce de la sélection de Dante Vanzeir pour les deux derniers matches de qualifications des Diables rouges pour la Coupe du monde. Il devenait alors le premier joueur de l’Union depuis Jan Verheyen en 1976 à être appelé en équipe nationale. S’il était resté sur le banc face à l’Estonie, c’est finalement face au pays de Galles qu’il aura vécu le grand frisson. « Juste figurer dans la sélection, c’était déjà extraordinaire. Alors, recevoir en plus des minutes de jeu… C’est quelque chose que je n’oublierai jamais. Mais surtout, cela me donne encore un peu plus faim. »Au mois de mars, les Diables pourraient se rassembler au Qatar pour un stage de quelques jours. Si celui-ci a bien lieu (ce qui paraît compromis au vu des déclarations de Roberto Martinez à la cérémonie du Soulier d’Or), Vanzeir aura alors toutes les raisons d’espérer être à nouveau appelé. Car Roberto Martinez avait annoncé qu’il n’emmènerait dans ses bagages que les joueurs comptant moins de cinquante sélections. Et ce, afin de faire souffler ses cadres. « Parmi mes objectifs de 2022, il y a ce stage au Qatar. Si je suis repris, je ferai tout pour impressionner Martinez. Mais je sais qu’il n’y a pas que ce stage qui comptera cette année. Le plus important, ce sera avant tout de bien prester lors de chaque match en club. Car je sais que, à tout moment, tous les week-ends, quelqu’un pourrait être en tribune pour venir me regarder. Le but sera donc d’acquérir de la constance dans mes prestations. Et c’est peut-être cela le plus difficile. C’est en tout cas sur cela que je devrai me concentrer. »Et si tous ses efforts étaient finalement récompensés par une sélection pour la Coupe du monde au Qatar en fin d’année ? « Je ne me donne qu’1 % de chances d’y participer. Évidemment, tout est possible. Mais je sais qu’il y a encore Lukaku, Batshuayi, etc. devant moi. Ce sont tous des grands joueurs. Ce serait normal que je ne sois pas là si tout le monde est fit et en forme. Je préfère dès lors rester réaliste, même si cela reste évidemment un rêve. Car il ne faut pas oublier qu’il y a six mois, au début de la saison, personne ne pensait à moi chez les Diables… »Ce samedi, au Pairay, c’est donc cette « année de tous les rêves » qui débute pour l’attaquant des Jaune et Bleu.