Il a effectué ses débuts pros le 15 décembre dernier.
Ilyes Ziani est le premier jeune de l’académie de l’Union à recevoir sa chance avec l’équipe première depuis de très nombreuses années. Le Bruxellois de 18 ans espère que d’autres suivront. next
Le 15 décembre 2021 restera une date à jamais gravée dans la mémoire du jeune milieu de terrain. Ce jour-là, il en croyait à peine ses yeux lorsqu’à dix minutes du terme de la rencontre face à Zulte Waregem, Thibaut Meyer, le préparateur physique de l’USG, lui a fait comprendre qu’il allait rentrer au jeu. « J’avais déjà été quelques fois sur le banc et j’attendais ce moment avec impatience », se rappelle-t-il. « Lorsqu’il m’a averti que j’allais recevoir ma chance, bizarrement je n’ai pas stressé. Et pourtant, j’étais quelqu’un de très anxieux par le passé. Mais pas là. Était-ce dû au fait qu’on gagnait ? Je n’en sais rien. En tout cas, je ne ressentais pas de pression. »Une dizaine de jours plus tard, le 26 décembre, il recevait une nouvelle opportunité de se montrer, face à Gand, à nouveau dans les dernières minutes de la rencontre. « Cette fois, j’ai été beaucoup plus surpris lorsque Karel Geraerts m’a appelé (NDLR : l’entraîneur adjoint de l’Union). Car on a pour habitude de faire des tournantes lors des échauffements et je venais de me rasseoir. De plus, il s’agissait d’un match compliqué (NDLR : le score final fut de 0-0). Me faire monter dans ce genre de rencontre, cela signifie que le coach et le staff me font vraiment confiance. »Ces moments, il n’est dès lors pas près de les oublier, surtout au regard de son histoire. Car pour en arriver là, il a dû s’accrocher. « J’ai d’abord joué au futsal de mes 6 à mes 8 ans avant de m’inscrire dans un club de foot à l’âge de 9 ans », se rappelle-t-il. « Après un passage de deux ans au Ritterklub (NDLR : à Jette), j’ai rejoint Anderlecht. J’y suis resté six ans. Je jouais chez les provinciaux au Heysel et non pas à Neerpede. Une fois, j’ai eu la possibilité de monter en Élites. J’y ai disputé un match contre Charleroi en U15 mais cela ne s’est pas bien passé et on ne m’a pas gardé. Je suis donc redescendu au Heysel. Il s’agissait véritablement d’une grosse déception car j’avais vraiment à cœur de monter. Car Anderlecht était un bon club, avec de bons joueurs. Mais je voyais toutefois que ceux-ci étaient d’un niveau supérieur au mien. Il fallait dès lors que je me relève et je suis parti à l’Union. »En 2019, il débarque donc chez le voisin saint-gillois et intègre l’académie. « La première année, j’étais en Élites U18. La seconde en U21 et cette saison, je fais partie intégrante du groupe professionnel. »Au mois d’août dernier, il a en effet reçu ce dont tous les jeunes joueurs rêvent : un premier contrat professionnel. « La saison dernière, j’avais déjà passé deux semaines avec l’équipe première au mois de novembre. Je me souviens que j’avais joué un match amical contre Malines. Cette année, j’ai fait toute la préparation en avant-saison. Au terme de celle-ci, j’ai signé mon premier contrat pro. Ce fut un grand moment. En espérant que ce ne soit pas le dernier (sourire). »Ilyes Ziani se mue donc en porte-drapeau idéal de l’académie de l’Union Saint-Gilloise, une académie sur laquelle souffle un vent nouveau depuis quelques semaines. Et ce, sous l’impulsion de son nouveau président Thomas Rodrigues. « J’espère vraiment que d’autres vont suivre. C’est le but en tout cas. Et c’est pour cela que je me donne à fond. Je sais que je suis le premier et je veux donc donner une bonne image. Je veux faire la différence pour que le coach se dise qu’il y a du talent à l’académie. »A-t-il été entendu par Felice Mazzù ? Toujours est-il que l’entraîneur saint-gillois a repris trois jeunes du cru lors du stage à La Manga la semaine dernière : Joachim Imbrechts, Noa Wyns et Soulaimane Berradi.L’histoire d’Ilyes Ziani est d’autant plus symbolique qu’il est le seul Bruxellois du noyau professionnel de l’Union. « C’est une fierté de représenter ma ville. J’ai grandi à Laeken et je sais que les gens de mon quartier sont fiers de moi, tout comme ma famille. »Reste désormais à voir si le milieu offensif, toutefois formé en tant qu’ailier, parviendra à réellement faire son trou. Il faudra en tout cas qu’il se montre très costaud pour prendre une place dans l’entrejeu déjà très bien fourni du leader du championnat.