le duel belgo-anglais
Derrière l’Union Saint-Gilloise et Louvain
se cachent les deux “big brothers” avec
Brighton and Hove Albion et Leicester City.
En regardant de plus
près, il y a plus de
points communs
qu’on ne le pense en-
tre Unionistes et Louvanistes.
Les deux clubs ont connu
quelques galères ces dernières
saisons, un passage en D1B, et
ont aussi vécu les joies d’une
montée vers l’élite. Mais ce
n’est pas tout… Les deux for-
mations ont également été ra-
chetées par des investisseurs
étrangers il y a quelques an-
nées et les deux équipes possè-
dent un “big brother”, un
grand frère britannique.
Du côté de la Butte, on tem-
père ce terme-là : “Le club a été
racheté en 2018 par Tony Bloom
(NdlR : 90 % des parts pour lui
et 10 pour Alex Muzio le prési-
dent), propriétaire de Brighton,
mais il ne s’occupe jamais du
club au quotidien. C’est le cas,
par contre, d’Alex Muzio, qui est
autant impliqué dans le travail
journalier du club que Chris
O’Loughlin ou moi-même. C’est
d’ailleurs un trio qui fonctionne
très bien. Nous ne sommes liés
en rien à Brighton, il s’agit de
deux projets différents même si
nous possédons le même inves-
tisseur majoritaire”, explique
d’emblée le CEO saint-gillois
Philippe Bormans.
Le Chief Commercial Officer
(CCO) de Louvain, Filip Van
Doorslaer, se veut prudent, lui
aussi, sur les mots utilisés. “On
ne dépend en rien de Leicester
mais bien du King Power Group,
qui s’est implanté chez eux
comme ici, à OHL. Ils ne sont pas
Anglais mais Thaïlandais, c’est
différent. Nous ne sommes pas
un club satellite de Leicester”,
annonce l’homme qui a tra-
vaillé à l’Union belge pendant
13 ans.
. Et les Anglais
dans tout ça ?
Forcément, les deux clubs
de D1A jouissent de certains
privilèges grâce au grand frère
résidant de l’autre côté de la
Manche. Hormis les prêts de
certains joueurs d’Angleterre
vers la Belgique, comme ce fut
le cas avec Kamal Sowah à Lou-
vain ou, plus récemment, Ka-
oru Mitoma à Saint-Gilles,
l’Union et OHL peuvent béné-
ficier d’autres filons. “Nous
nous entendons bien avec la cel-
lule sportive de Brighton. Nous
échangeons de temps à autre et
ils sont toujours ouverts à la dis-
cussion si nous avons des ques-
tions. Il y a de bons contacts en-
tre nous”, explique l’homme
fort de la maison jaune et
bleue.
Si l’Union semble quelque
peu détachée de Brighton, il se
trouve que les atomes entre la
cité universitaire et les Foxes
sont bien plus crochus. La fa-
mille Srivaddhanaprabha qui
gère le King Power Group a dé-
barqué en juin 2017 en péri-
phérie bruxelloise, soit une
année après le sacre de Leices-
ter en Premier League.
Les ambitions de la famille
thaïlandaise étaient très sim-
ples en débarquant en Belgi-
que : tenter de rééditer l’ex-
ploit des Foxes et installer OHL
dans le top belge. Les moyens
financiers consentis pour y ar-
river ont été bien plus impor-
tants que ceux déployés à
Saint-Gilles. À tout point de
vue.
Le club a vu ses infrastructu-
res se développer très rapide-
ment et le style de vie ultra-
professionnel de la formation
de Premier League est désor-
mais prôné par les décideurs
louvanistes. De la salle de
sport au réfectoire, les installa-
tions ressemblent étrange-
ment – toutes proportions gar-
dées – à celles qui se trouvent
au King Power Center des
Foxes, le centre d’entraîne-
ment situé dans le nord du
Leicestershire. Des émissaires
de Leicester se sont mêmes
déjà rendus à plusieurs repri-
ses à OHL pour superviser ce
qu’il se passe aux entraîne-
ments et pour échanger avec
le staff technique.
Le stade d’OHL renommé
“King Power@Den Dreef Sta-
dion” et d’autres installations
ont également subi un relif-
ting dernièrement afin de res-
sembler un maximum au
grand frère.
Au début de cette aventure
belgo-anglaise commencée en
2017, plusieurs employés du
club britannique sont venus
travailler à Louvain pour déve-
lopper OHL. Il y a même des
jardiniers qui appartenaient
aux Foxes qui travaillent, en-
core à l’heure actuelle, pour
l’équipe entraînée par Marc
Brys.
On est loin de ces installa-
tions haut de gamme du côté
unioniste… Les intentions
étaient d’abord de se concen-
trer sur les résultats de
l’équipe première et non sur
toutes les infrastructures.
“On s’était fixé des objectifs
clairs concernant une montée
dans les trois ans après les arri-
vées de Tony Bloom et Alex Mu-
zio”, souffle Philippe Bormans.
“Il faut maintenant voir plus
loin, avec ce projet du nouveau
stade qui est notre priorité abso-
lue. Cela fait plusieurs saisons
que nous enregistrons des pertes
annuelles avoisinant les six mil-
lions d’euros. Le nouveau stade
permettrait d’assurer le futur de
l’Union Saint-Gilloise.”
Le 19 septembre, en Premier
League, la formation anglaise
de Tony Bloom avait triomphé
face à celle du King Power
Group (2-1). Mais quel sera
l’épilogue de ce duel de Pro
League entre petits frères ?