Il en est déjà à 2 buts et 2 assists. Mais il en veut plus.
Artisan de l’excellent début de saison de l’Union, Loïc Lapoussin se révèle aux yeux du grand public après avoir passé les deux dernières années en Division 1B. L’ailier malgache de 25 ans savoure ce qui lui arrive, d’autant qu’il en a bavé pour en arriver là.
Loïc, l’Union est championne d’automne. Quel incroyable parcours jusqu’à présent !
Effectivement. On est sur la continuité de la saison dernière. Il faut poursuivre de cette manière.
On a, de plus, l’impression que le groupe ne plane pas…
En fait, ce qu’on est en train de vivre, on l’a également connu la saison dernière où on gagnait aussi énormément de matches. Et on était toujours resté les pieds bien sur terre. Je ne m’inquiète donc vraiment pas par rapport à cela.
À titre personnel, comment analysez-vous votre début de saison ?
Tant que l’équipe gagne, c’est le principal. Mes prestations sont bonnes mais j’aimerais toutefois rajouter des statistiques personnelles à mes performances (NDLR : il en est à deux buts et deux assists).
Quel objectif aimeriez-vous atteindre ?
Lorsque je jouais en CFA, il y a une saison où j’en étais à six buts et sept passes décisives. Mais il faut aussi dire que le poste auquel je joue aujourd’hui demande beaucoup d’efforts. Le fait de devoir beaucoup défendre me fait parfois pêcher offensivement. Il faut donc relativiser les chiffres. D’autant que le niveau de jeu est élevé et que la moindre erreur se paye cash, contrairement à la Division 1B.
Trouvez-vous justement que le niveau est fort différent entre la D1A et la D1B ?
Personnellement, je préfère être en D1A car j’ai beaucoup plus d’espace pour m’exprimer. En D1B, les équipes adverses fermaient plus le jeu. Je suis plus à l’aise maintenant, cela me convient mieux.
Cette saison, contrairement à l’an dernier, vous avez un concurrent de taille en la personne de Mitoma. Il avait d’ailleurs joué les deux derniers matches avant Ostende à votre place. Comment appréhendez-vous cette concurrence ?
Cela fait partie du jeu. Et ce n’est pas plus mal car cela me fait élever mon niveau. Et puis, Mitoma a aussi prouvé, notamment contre Seraing où il a planté un triplé en montant à la mi-temps, qu’il avait les qualités pour être titulaire.
Vous évoquiez précédemment la CFA. Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ? Vous avez donc connu le niveau amateur en France…
J’ai été formé à l’US Créteil jusqu’en U19. J’ai ensuite signé à Nantes comme stagiaire pro. Mais je n’y ai pas joué un seul match et suis revenu à Créteil, en CFA. J’ai ensuite réussi à signer au Red Star, en Nationale. On est monté en Ligue 2 mais on est rapidement redescendu. Après quoi, je suis parti à Virton.
Votre expérience avortée à Nantes vous a-t-elle marqué ?
C’était peut-être un mal pour un bien. J’ai progressé dans les secteurs dans lesquels je n’étais pas prêt. J’étais jeune, je ne connaissais pas le monde professionnel. Un monde qui demande de la rigueur et de la tactique. Cela m’a permis de rajouter des flèches à mon arc.
Comment êtes-vous ensuite arrivé à Virton lors de l’été 2019 ?
Je ne connaissais pas du tout la Belgique, et encore moins la D1B. Je sortais d’une saison délicate avec le Red Star et Dino Toppmöller (NDLR : qui était le coach des Gaumais à ce moment-là) a montré son intérêt. Je me suis dit : ‘pourquoi ne pas aller tenter ma chance à l’étranger ?’ Et ce fut l’une de plus belles saisons de ma carrière.
Vous aviez bien failli monter cette année-là.
Effectivement, on avait terminé premier au classement général mais deuxième des deux tranches et la promotion nous était dès lors passée sous le nez.
Vous êtes ensuite arrivé à l’Union avec la réussite qu’on vous connaît. Et vos prestations ne sont pas passées inaperçues puisque vous avez été appelé en équipe nationale de Madagascar l’an dernier. Quel est votre lien avec ce pays ?
Ma grand-mère en est originaire. Mes déplacements là-bas sont en tout cas à chaque fois grandioses. La ferveur y est vraiment grande. En plus, les gens apprennent à me connaître car, au début, je ne jouais pas beaucoup. Ce qui n’est plus le cas maintenant. Et on se rend surtout compte de la chance qu’on a de pouvoir vivre de notre passion en Europe.
Madagascar n’ira par contre pas à la Coupe du monde 2022 au Qatar…
L’objectif principal, c’est la prochaine CAN. Mais il faut aussi dire qu’un nouvel entraîneur est arrivé et qu’il faut le temps que la mayonnaise prenne.
Pour conclure, serez-vous encore à l’Union après le mercato hivernal ? Vous seriez sur les tablettes de plusieurs clubs, dont le FC Metz.
Je ne pense pas à cela. Je ne pense qu’à faire de bonnes prestations sur le terrain et le reste, ce n’est pas moi qui m’occupe de cela. Mais c’est vrai que cela fait toujours plaisir de voir que je suis courtisé, sachant que je ne suis pas quelqu’un avec des grosses statistiques. Cela signifie que des clubs prennent encore le temps de regarder autre chose qu’uniquement les datas !