Amani Lazare, médian prêté par les Carolos,
retrouvera avec grand plaisir ses amis zébrés.
I
l travaille dans l’ombre et
attend son tour pour
briller également. Grand
timide de nature, Amani
Lazare réalise, tout comme
l’Union Saint-Gilloise, un bon
début de saison. Petit hic : le
médian ivoirien est actuelle-
ment considéré comme “rem-
plaçant” à cause de la féroce
concurrence qui existe dans
l’entrejeu unioniste.
Le joueur prêté par Charle-
roi revient sur ses premiers
mois à la Butte avant la ren-
contre très spéciale face à son
véritable employeur.
Comment êtes-vous arrivé à
l’Union après votre aventure
portugaise ?
“Pendant les vacances d’été,
je suis revenu de mon prêt
d’Estoril (Portugal). C’était une
aventure de laquelle je ressor-
tais grandi, en ayant beaucoup
avancé sur le plan de la matu-
rité. Je m’y suis aguerri mentale-
ment. J’ai fait quelques jours à
Charleroi puis il y a eu un appel
de mon agent qui m’expliquait
que Felice Mazzù me voulait à
l’Union. C’est alors que Mehdi
Bayat m’a confirmé cette nou-
velle.”
C’est toujours positif de savoir
qu’un coach vous désire, non ?
“Je l’ai très bien pris. D’autant
plus que l’Union venait de
réaliser une grosse saison en
D1B. Je savais que cela allait
être compliqué pour moi de
rester à Charleroi cette saison-ci
car ils avaient déjà créé un
groupe solide. Concernant les
propos de Mazzù, je savais qu’il
disait vrai car, à chaque fois
qu’on jouait Charleroi lorsque
j’étais à Eupen, il parlait sou-
vent de moi en bien. Cela vou-
lait dire qu’il connaissait mes
qualités.”
Vous avez fait une bonne prépara-
tion, de bonnes prestations mais
vous n’êtes pas titulaire. La
concurrence est rude à l’Union !
“Oui, c’est sûr. Ce n’est pas
facile car il y a de bons joueurs.
Mais c’est l’équipe qui prime
avant tout, même si je préfére-
rais me retrouver sur le terrain
en tant que titulaire indiscuta-
ble chaque week-end. J’ai déjà
reçu une chance de la part du
coach mais je ne l’ai pas saisie.
Sur le plan humain, je m’en-
tends très bien avec chaque
joueur du groupe. Sportivement,
tout se passe impeccablement
pour l’Union et je suis heureux
de faire partie de cette équipe.
Je ne suis pas surpris de la
réussite du club sans passer
pour une personne arrogante. Il
n’y a pas que de la qualité dans
ce groupe. Derrière ces succès, il
y a beaucoup de travail. Cela
paie toujours.”
Vous avez eu votre chance en
D1A face à Seraing mais vous
avez été exclu… Plutôt délicat
comme situation ?
“C’est d’autant plus regretta-
ble que c’était un carton rouge
évitable. L’arbitre a eu raison de
me mettre une double jaune
pour mon geste de la main
même si, je me répète, je ne
voulais pas qu’il soit interprété
comme une provocation. Heu-
reusement que nous avons
gagné car je me serais senti
encore plus mal. Je m’en veux de
cela car j’attendais ce mo-
ment-là depuis longtemps. Mais
bon, je ne vis pas dans le passé,
je me dis qu’il y aura d’autres
opportunités. Je juge mes mon-
tées au jeu positives. À chaque
fois que je rentre sur le terrain,
j’essaie d’apporter un peu plus
au groupe comme ce fut le cas à
Anderlecht avec mon but (NdlR :
match remporté 1-3). C’était un
superbe goal et je classe ce
moment comme l’un des plus
beaux de ma carrière avec le
maintien à Eupen.”
Parlons du week-end avec
ce match face à Charleroi.
Sera-t-il spécial à vos yeux ?
“Ce ne sera pas un match
comme un autre, je suis très
excité. J’attends cette rencontre
depuis le début de saison avec
impatience.”
Vous sentez-vous Carolo
malgré tout ?
“Pas vraiment, non. Ce serait
mentir si je répondais favorable-
ment. Je n’ai pas encore pu
jouer sous les couleurs du
Sporting Charleroi. Cela reste un
objectif dans ma tête car c’est
un bon club mais, cette année,
je reste concentré à 100 % sur
l’Union Saint-Gilloise.”
Est-ce un échec personnel
votre situation à Charleroi ?
“Je pense bien que oui même
si tout ne dépendait pas que de
moi et de mes performances. J’ai
toujours tout donné pour faire
partie des plans du coach mais
je n’ai pas encore récolté les
fruits de mon travail. Malgré
cette situation, Charleroi m’a
donné beaucoup d’amour. Que
cela vienne des joueurs ou bien
de Mehdi Bayat. Je ressens
beaucoup de respect de la part
du Sporting Charleroi même si
je n’ai pas encore joué pour le
club. J’ai évidemment envie de
rendre ça sur le terrain.”
Il y a une option d’achat
incluse dans votre prêt.
Cela vous plairait-il de prolonger
votre bail à Saint-Gilles ?
“Bien sûr que cela ne me
dérangerait pas car tout se
passe bien à l’Union. J’aimerais
également bien me stabiliser
professionnellement dans ma
carrière.”