Même si Damien Marcq (32 ans) est devenu un visage familier de notre championnat, il n’avait encore jamais été mis à pareille fête. En tête avec l’Union Saint-Gilloise, le puissant récupérateur français profite à fond du moment présent.
Damien Marcq, vous avez retrouvé depuis le début de saison Felice Mazzù, votre ancien mentor à Charleroi. Pour votre plus grand plaisir ?
La présence de Felice a évidemment joué dans mon choix de rejoindre l’Union. J’avais quelques propositions à l’étranger, mais ma priorité était de rester en Belgique. Quand le coach m’a appelé pour me signaler l’intérêt du club, j’ai tout fait pour que ça se concrétise. L’acclimatation, ensuite, s’est effectuée assez rapidement. À bientôt 33 ans, je suis le plus ancien de ce groupe. Je suis un peu « le vieux tonton », mais j’ai toujours en moi cette envie de m’entraîner, de jouer et de donner des conseils.
Il y a une véritable relation de confiance avec Mazzù.
Je pense bien. Nous avons vécu ensemble quatre années magnifiques à Charleroi. Il n’y a eu que du positif et, depuis que je l’ai rejoint à l’Union, c’est reparti sur les mêmes bases. C’est vrai que nos chemins se sont séparés quand j’ai quitté Charleroi pour Gand, mais nous avons toujours gardé contact. Il est clair que c’est quelqu’un avec qui j’ai pris du plaisir à travailler et avec qui j’en reprends pour le moment. Il me connaît par cœur, sait de quoi je suis capable. Et, de mon côté, j’essaie d’être le plus professionnel pour lui faciliter la tâche et lui montrer qu’il peut avoir confiance en moi. Que ce soit sur le terrain ou en dehors.
Cette saison, vous êtes alignés, une fois, sur le banc puis, l’autre fois, sur le terrain. Cette situation est-elle plus facile à gérer avec un coach que l’on apprécie ?
Oui, car le dialogue s’établit plus rapidement et ça se passe dans de meilleures conditions. Après certains matches, on a parfois de longues discussions. C’est rassurant. Car, a contrario, j’ai aussi eu pendant ma carrière des entraîneurs avec qui c’était très compliqué de communiquer. Me concernant, j’ai toujours besoin de parler, d’avoir ce rapport entraîneur-joueur. Et, il ne faut pas le cacher, c’est plus facile avec Felice. Et même, d’ailleurs, avec Karel (NDLR : Geraerts) ou les autres membres du staff.
L’Union réalise un début de saison inespéré. En tant qu’élément expérimenté du noyau qui a déjà écumé les pelouses de D1A, à quoi doit-on cette fascinante réussite ?
Le collectif ! C’est à la fois la star et la force de l’équipe. Même dans des matches plus compliqués quand on a moins souvent la balle, le groupe sait travailler ensemble, se mettre au diapason et faire la différence. Après, comme toute équipe en haut d’un championnat, certaines individualités sortent du lot comme Vanzeir, Undav, Teuma, Nielsen… Ce sont les fruits d’un effectif bien huilé.
C’est réellement la meilleure équipe dans laquelle vous avez évolué en Belgique ?
Oui, totalement. Même au niveau des qualités footballistiques de certains joueurs. En voyant des éléments comme Undav ou Nielsen, je me demande comment ils ont pu passer une saison et demie en D1B. C’est impensable car, depuis le premier jour, ils m’ont impressionné. Leur carrière ne fait d’ailleurs que commencer.
Où se situent les limites de l’Union ?
(Il réfléchit) Je dirais que l’on n’a pas vraiment envie de se fixer de limite. On est sur une excellente dynamique et on en profite pour surfer sur cette vague. Il faudra voir comment nous allons gérer la période hivernale avec l’enchaînement de plusieurs rencontres. On devra se poser fin décembre-début janvier pour fixer nos objectifs concrets. Pour le moment, on est bien tout en haut du classement, on va essayer de conserver cette place le plus longtemps possible. Viser les Playoffs ? C’est vrai que c’est un défi attrayant mais ça va tellement vite dans le foot, surtout dans ce championnat qui est très serré jusqu’à la 9e ou 10e place.
Vous avez quitté le Sporting de Charleroi en 2017. Un club que vous allez affronter ce samedi mais qui reste dans votre cœur ?
Bien sûr. Mon début de carrière à Boulogne et mon passage au Mambourg, ce sont les deux périodes où je me suis senti le mieux, le plus à l’aise, le plus performant. Pour moi, le Sporting reste un club à part. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré ma femme, mon premier enfant y est né également. Mais, ce samedi, ce ne sera rien d’autre qu’un match de foot contre un club que j’aime beaucoup. J’évolue dorénavant à l’Union et je me battrai pour les couleurs saint-gilloises.
Avec le départ de Dessoleil et Penneteau, vos anciens acolytes, cet été, le Sporting a tourné la page de votre génération…
C’est vrai, je m’en suis rendu compte en regardant la composition d’équipe le week-end dernier. Il n’y a plus aucun joueur avec qui j’ai évolué sur le terrain. D’une certaine manière, c’est la fin d’une époque, mais cela fait partie de l’évolution d’un club qui essaie de tirer le maximum et qui se veut ambitieux. Quand j’étais encore à Charleroi, nous avions un groupe francophone soudé et costaud. À notre niveau, on a quand même écrit une belle page de l’histoire zébrée en disputant pour la première fois les Playoffs 1 et en jouant quelques matches européens, même si ce n’étaient que des barrages. C’est vrai que c’était une belle petite fierté d’exporter les couleurs carolos à l’étranger. Assurément, ce seront toujours des moments importants de ma carrière.
Vous avez effectué votre première comme consultant en Ligue des champions, vous envisagez déjà l’après-carrière ?
Pas assez selon ma femme (rires) ! Je sais que de plus en plus de joueurs de mon âge commencent à passer leur diplôme d’entraîneur. C’est quelque chose qui me trotte un peu dans la tête mais, pour le moment, je n’ai pas envie d’y penser. Je suis peut-être un peu dans le déni mais j’aime tellement ce sport, m’entraîner et jouer que je ne l’envisage pas encore.